Entreprises et institutions menacées par la cybercriminalité

Bertrand Milot, président et fondateur de Bradley & Rollins, entreprise de conseil en innovation et cyber-défense.

Bertrand Milot, président et fondateur de Bradley & Rollins, entreprise de conseil en innovation et cyber-défense. Photos: Lila Berdai, l-express.ca

La cybercriminalité sévit aujourd’hui avec des escroqueries de plus en plus performantes. En Ontario, les cyberattaques ciblent particulièrement les grandes entreprises.

Expert en cyberdéfense et chef de Bradley & Rollins, Bertrand Milot était invité par l’Université de l’Ontario français (UOF), ce mardi 25 juin, afin de fournir des pistes pour apprendre à sécuriser notre activité web.

Des cyberattaques de plus en plus nombreuses

En 2023, les cyberattaques se sont multipliées au Canada. Plusieurs institutions et entreprises ont été les victimes de malfaiteurs en Ontario, avec un coût qui s’élève en moyenne à 7 millions $ par incident.

Les hôpitaux ontariens sont une cible prisée par les cybercriminels, qui ont volé l’an passé les données de plus d’une centaine de milliers de patients.

Selon Bertrand Milot, «la cybercriminalité s’est fortement industrialisée de 2019 à 2023».

Le Canada fait partie en 2018 des pays qui paient le plus de rançons. Plus de 75% d’entre elles qui ont été payées contre 25% aux États-Unis et 20% en Europe.

Il s’agit d’un nombre conséquent, qui a amené le gouvernement de l’Ontario, en mai dernier, à proposer un projet de loi en cybersécurité afin de protéger les citoyens de ces attaques en ligne.

Ce projet, qui met l’accent sur la défense des données des plus jeunes, ainsi que des entreprises du secteur public, devrait assurer une protection aux victimes.

Café-forum sur la cybercriminalité, à l'UOF.
Bertrand Milot, président et fondateur de Bradley & Rollins, entreprise de conseil en innovation et cyber-défense.

La menace du rançongiciel

Alors que les cyberattaques agissent grâce à diverses techniques bien connues, comme la diffusion de virus informatiques qui infectent les systèmes, une d’entre elles est de plus en plus fréquente: le rançongiciel.

Berrand Milot évoque le cas de CryptoWorld qui, entre 2014 et 2015, a récolté 325 millions $ au moyen de l’escroquerie à l’investissement en bitcoin.

En s’introduisant dans les bases de données personnelles des individus à l’aide de logiciels malveillants ou de virus qui viennent bloquer l’accès à un appareil, les cybercriminels demandent une rançon aux victimes pour qu’elles puissent récupérer leurs fichiers.

Une pression est effectuée sur l’entreprise visée, avec notamment l’exposition publique d’informations privées par les cybercriminels.

Une évolution encouragée par les intelligences artificielles

Si ces cyberattaques évoluent rapidement, c’est aussi parcequ’elles ont de plus en plus recours aux intelligences artificielles qui leur permet d’agir plus efficacement.

L’avènement des intelligences artificielles permet aux cybercriminels d’automatiser leurs attaques, en diffusant des virus, en créant de faux profils et annonces, en générant des messages d’arnaques personnalisés, ou encore en mettant en place des algorithmes innovants, permettant d’identifier les failles d’un système pour mieux l’attaquer.

Près de 50% des chefs d’entreprises canadiennes se disent inquiets face à l’émergence de l’IA générative au sein des cyberattaques, qui augmentent leur vulnérabilité.

«Sauver le plus de vies économiques possible»

Bradley & Rollins est une agence de cyberdéfense innovante qui accompagne les entreprises dans leur défense contre les cyberattaques, à travers une analyse de celles-ci et de leur surface d’attaque.

Bertrand Milot explique faire de la cyberintelligence, c’est tâcher de «mieux comprendre comment les cybercriminels attaquent, pour mieux déjouer leur impact».

«En 2011, des gens se sont fait recruter par un canal Twitter pour participer au développement de l’application. Nous avons découvert en 2013 que le logiciel derrière cette affaire, Low Orbit Ion Cannon, était utilisé par des cybercriminels pour effectuer des attaques par déni de service. Cela consiste à remplir un serveur d’informations illicites de façon à ce qu’il devienne indisponible. Ces attaques ont aussi touché Visa et Mastercard par exemple. Nous avons réussi à contrer cette attaque, car nous avons analysé le logiciel, et testé son délai d’action.»

Le spécialiste conseille de limiter son activité personnelle sur les réseaux sociaux en publiant le moins d’informations personnelles possibles, en s’armant de logiciels antivirus sur tous nos appareils, ou encore en évitant la cryptomonnaie.

Toutes ces activités rendraient la tâche facile aux malfaiteurs qui chercheraient à recueillir nos données personnelles.

Une quinzaine de participants au Café-Forum.
Des participants au Café-Forum. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

Une conférence accueillie par l’UOF

Une quinzaine de personnes ont assisté à cette conférence organisée par le Carrefour des Savoirs et de l’Innovation de l’UOF, dirigé par Mareva Cestor.

L’UOF propose d’ailleurs une gamme de certifications numériques permettant de maîtriser de nombreux logiciels utilisés par les entreprises.

L’Université de l’Ontario français accueille une Chaire de recherche UNESCO

Journée de lancement de la Chaire UNESCO de recherche en migration et francophonie en contexte minoritaire à l’Université de l’Ontario français.

10 juin: lancement de la Chaire UNESCO de recherche en migration et francophonie en contexte minoritaire à l’Université de l’Ontario français. Photos: courtoisie

L’Université de l’Ontario français (UOF) à Toronto accueilli cette année une nouvelle Chaire UNESCO de recherche sur les enjeux migratoires.

Les Chaires UNESCO sont des projets universitaires ou d’enseignement supérieur qui encouragent la recherche en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture.

L’objectif est de cibler un objet d’étude dit prioritaire. Né en 1992, ce concept réunit aujourd’hui plus de 850 institutions de 117 pays. 40 Chaires UNESCO sont déjà établies dans les universités canadiennes.

Canada, Mexique, Congo

Cette nouvelle Chaire UNESCO à l’UOF a un mandat de 4 ans.

«Ce projet est encore nouveau, nous sommes en train de le développer. À l’issue de ces quatre années de recherche, nous pourrons décider si on le renouvelle ou non», explique Paulin Mulatris, vice-recteur à l’enseignement et la recherche de l’UOF.

Trois autres professeurs se joignent à l’encadrement de ce programme: Guillermo Candiz, du pôle d’études et de recherche en Pluralité humaine de l’UOF et responsable de la région Amérique du Nord; Delphine Prunier, à l’Université Nationale du Mexique, chargée de la région de l’Amérique latine; et Ferdinand Muhigirwa, recteur de l’Université Loyola du Congo, responsable de la région de l’Afrique centrale.

unesco
Le logo de l’UNESCO.

«Cette Chaire UNESCO permet de repenser ces mouvements migratoires dans une perspective plus globale, car ils sont planétaires», précise Paulin Mulatris.

«Notre objectif est de comprendre l’impact de ces migrations, tant dans un rapport Nord-Sud que Sud-Sud, en réalisant des travaux de recherche, avec l’aide de la cartographie par exemple.»

Si cette collaboration interuniversitaire a été pensée, c’est avant tout pour échanger sur les différentes politiques migratoires mises en place, «afin de les comparer et voir si elles peuvent s’appliquer sur d’autres territoires».

Recherche universitaire et politiques publiques

Cette nouvelle Chaire UNESCO explore les phénomènes migratoires à travers six angles différents, incluant les questions de «l’inclusion communautaire, de l’éducation interculturelle ou encore de la sécurité et des droits».

À terme, le projet vise également à optimiser les politiques publiques pour améliorer l’intégration sociale des immigrants au sein des populations locales.

Paulin Mulatris, professeur titulaire et vice-recteur à l’enseignement et la recherche de l’UOF.
Paulin Mulatris, professeur titulaire et vice-recteur à l’enseignement et la recherche de l’UOF.

En ce qui concerne les étapes à venir, Paulin Mulatris et son équipe espèrent que les les résultats de cette recherche permettront d’améliorer les conditions de vie des immigrants. «Une des questions qui retient notre intérêt est notamment celle de la santé des immigrants, de l’inclusivité et de l’accessibilité des services de soins» dans les pays d’accueil comme le Canada.

Promouvoir la recherche universitaire

À l’UOF, cette Chaire UNESCO représente aussi une opportunité pour l’équipe enseignante ainsi que les élèves qui participeront activement à ce travail de recherche.

Selon Paulin Mulatris, il s’agit d’un projet qui concerne particulièrement les jeunes. «C’est aussi une façon de les amener au cœur de réflexions humanistes face à des enjeux sociétaux très actuels, avec l’équipe d’enseignants chercheurs.»

Wilfrid Laurier a favorisé une politique migratoire expansionniste

Immigration dans les prairies canadiennes.

Immigration dans les prairies canadiennes. Photo: Musée canadien de l'immigration.

À la fin du 19e siècle, le Canada entre dans l’ère du libéralisme avec Wilfrid Laurier, septième premier ministre du Canada mais premier Canadien-Français à cette fonction. Son objectif: faire du Canada une grande puissance à l’aide d’une politique migratoire.

C’est ce que nous a fait découvrir le conférencier et comédien Christian Bode,  lors de la conférence Wilfrid Laurier – les Doukhobors, les Ukrainiens, les Français, les Noirs, organisée par la Société d’Histoire de Toronto, la semaine dernière à l’Alliance française.

C’est sous la forme d’une «conférence théâtrale» – pas une pièce de théâtre, mais presque – que Christian Bode s’est glissé dans la peau de Wilfrid Laurier, afin de retracer ce pan d’histoire du Canada, entre témoignages et lecture de textes politiques.

Ce 12 juin sur la scène du théâtre de l’Alliance française de Toronto, il était accompagné par les comédiens Hadrien Volle, dans le rôle d’un conférencier journaliste, ainsi que de Régine Guyomard et François Maurice, qui interprétaient respectivement une immigrante ukrainienne et un Doukhobor.

Christian Bode intérprète Wilfried Laurier.
Christian Bode interprète Wilfrid Laurier.

Wilfrid Laurier, père du libéralisme

Né en 1841 au Québec, Wilfrid Laurier était avocat avant de devenir l’une des figures politiques les plus influentes de l’histoire du pays, qu’il a dirigé de 1896 à 1911. Élu à la Chambre des communes en 1874, il devient chef du Parti libéral.

Cette période, marquée par la relance d’une croissance économique prometteuse et d’un développement des industries, présente de nouveaux défis face auxquels Wilfrid Laurier doit s’adapter.

À la fin du XIXe siècle, la doctrine libérale est controversée, considérée comme véhiculant des idées perverses selon les catholiques.

Wilfrid Laurier rappelle que le libéralisme n’est pas une idée nouvelle. Il s’agit de s’adapter aux nouvelles mutations qui traversent le pays, à l’aide de réformes.

«L’Ouest est vide, il faut le peupler»

En 1885, le chemin de fer transcontinental voit le jour. Cette innovation technique permet l’exploitation de vastes terres agricoles dans les Prairies canadiennes, un atout économique non négligeable.

Sous l’influence de Clifford Sifton, procureur général du Manitoba, Wilfrid Laurier stimule le peuplement de l’Ouest canadien.

Clifford Sifton.
Clifford Sifton. Photo: Wikipédia.

Ce projet impliquait le rachat des terres des populations autochtones et la signature d’accords avec les Métis, afin de réaménager le territoire en construisant des villes et en développant les infrastructures.

Cette politique a également encouragé l’essor des secteurs des ressources naturelles comme l’exploitation minière et forestière. En 1905, les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan voient le jour, marquant une étape significative dans l’expansion et la gouvernance du Canada.

Commerce et diplomatie

Sous Wilfrid Laurier, le Canada s’émancipe peu à peu de la Grande Bretagne et cherche sa propre autonomie. C’est d’ailleurs ce qui caractérisera le libéralisme face au conservatisme.

Face aux États-Unis, en dépit de tensions territoriales liées à l’Alaska ou encore aux frontières maritimes et au développement de la pêche, la croissance industrielle favorise les échanges commerciaux entre les deux pays.

Les Doukhobors, «lutteurs de l’esprit»

Le peuplement des plaines de l’Ouest Canadien ne se pas fait du jour au lendemain. Le gouvernement canadien invite des milliers d’immigrants de s’installer sur le territoire… dont des Doukhobors.

En conflit avec les tsars en Russie, les Doukhobors sont en rupture avec l’Église orthodoxe et défendent des valeurs pacifistes. Appelés «lutteurs contre le Saint-Esprit» en Russie, ils se définissent plutôt comme des «lutteurs avec le Saint-Esprit».

En 1899, ils sont près de 7500 à arriver en bateau au Canada. Alors qu’ils sont persécutés en Russie, Wilfrid Laurier et Clifford Sifton voient en les eux le profil parfait pour repeupler les terres nouvelles de la Saskatchewan.

Ils y vivront alors en communautés, finissant par devenir copropriétaires de ces terres, acteurs du plan lancé par le gouvernement libéral.

doukhobors, Wilfrid Laurier
Femmes doukhobors tirant une charrue à Thunder Hill au Manitoba. Photo: Bibliothèque et Archives Canada, domaine public, Wikimedia Commons

Intensifier les flux migratoires

Tout comme les Doukhobors, de nombreux autres immigrants viennent peupler l’Ouest canadien: des flux migratoires servant à enclencher la croissance du pays.

Environ 7000 Ukrainiens arrivent pour travailler dans les champs du Canada. Les tensions resurgissent avec l’arrivée de 6000 Américains et Britanniques en 1899, accentuant les défis d’intégration et les remises en question des droits des immigrants.

Malgré cela, Wilfrid Laurier continue de promouvoir une immigration ambitieuse visant à augmenter la population canadienne de 6 millions au début des années 1900 à 20 millions au début du 20e siècle.

Immigration ukrainienne.
Immigration ukrainienne dans l’Ouest canadien. Photo: Musée canadien de l’immigration.

Comme quoi l’histoire se répète, le Québec reproche au gouvernement libéral de ne pas réussir à attirer les immigrants francophones, malgré ses efforts pour attirer les populations françaises, belges ou encore suisses, notamment à l’aide de publicités.

En 1911, les gens de l’Ouest s’opposent à l’immigration des Noirs américains malgré leur faible nombre – «un gaspillage des fonds publics» selon des journaux comme Le Devoir. Des pétitions circulent à Edmonton contre ces immigrants, entraînant un moratoire d’un an qui sera ensuite annulé.

Avant la Première Guerre mondiale, environ 400 000 immigrants provenant d’autres pays d’Europe de l’Est et même d’Asie ont colonisé l’Ouest canadien.

Parallèlement, un million de Canadiens-Français, fuyant la pauvreté, travaillent dans les usines de la Nouvelle-Angleterre. Des critiques attaquent Wilfrid Laurier pour avoir attiré une certaine catégorie d’immigrants au dépens de l’influence française.

Publicité incitant les immigrants à venir s'installer dans l'Ouest Canadien.
Publicité incitant les immigrants à venir s’installer dans l’Ouest Canadien. Photo: Musée canadien de l’histoire.

Défaite du gouvernement Laurier et controverses

Au regard des progrès mis en œuvre par le gouvernement libéral de Wilfrid Laurier, son programme aura suscité de nombreuses désapprobations, le laissant avec une réputation mitigée.

Malgré ses efforts pour trouver un compromis entre impérialistes (britanniques) et nationalistes (canadiens), sa création de la Marine royale canadienne en 1910 pour soutenir l’Angleterre a été très critiquée.

Un an plus tard, accusé au contraire de favoriser une annexion politique avec les États-Unis, Wilfrid Laurier perd les élections face aux conservateurs qui reprennent le pouvoir.

Marine royale canadienne.
Un navire de la Marine royale canadienne. Photo: Musée virtuel canadien.

L’Euro 2024 rassemble les francophones à Toronto

EURO 2024.

Le trophée de l'Euro 2024. Photo: UEFA.

Le championnat d’Europe de l’UEFA de football (soccer) 2024 a lancé son coup d’envoi le 14 juin par un premier affrontement entre l’Allemagne et l’Écosse qui a fait une forte impression avec un score de 5-1.

Les matchs sont prévus jusqu’au 14 juillet. Comme tous les quatre ans, à Toronto, les partisans des équipes européennes – dont les Français – se rassemblent pour suivre les matchs en direct, dans une ambiance conviviale.

Les bleus ont de bonnes chances

Après la victoire serrée de l’Italie lors de son affrontement avec l’Allemagne en tirs au but 3-2 lors de l’Euro 2020, les espoirs sont misés sur l’équipe de France, du groupe D (Autriche, Pologne et Pays-Bas).

Vice-championne du monde contre l’Argentine lors de la dernière Coupe du monde, l’équipe française s’est d’ores et déjà démarquée lors de sa qualification pour l’Euro avec 7 victoires et 1 nulle.

Bien que les quatre équipes du groupe D soient de haut niveau, l’équipe française cite ses victoires lors de ses derniers matchs avec ses prochains adversaires: 2-1 contre la Pologne durant les qualifications de l’Euro, et 2-0 contre l’Autriche durant la Ligue des Nations en 2022.

Photo officielle de l'équipe de France pour l'UEFA EURO 2024.
Photo officielle de l’équipe de France pour l’UEFA EURO 2024.

Selon Olivier de Bregeas, président de la Fédération tricolore de Toronto et co-fondateur du PSG Fan Club de Toronto, «la France a toutes ses chances de d’arriver en finale».

«Cela fait 24 ans que la France n’a pas gagné l’Euro. L’équipe a été en finale à plusieurs reprises, mais n’avait pas été capable d’aller jusqu’au bout. J’espère que cette fois-ci c’est la bonne!», déclare-t-il à l-express.ca.

Olivier de Bregeas
Olivier de Bregeas.

En plus de Kylian Mbappé en leader de l’équipe, N’Golo Kanté est l’atout clé au sein de cette équipe qui avait fait sensation en éveillant les attentes des supporters, selon l’entraîneur Didier Deschamps.

L’équipe anglaise reste également en ligne de mire avec un seul match perdu sur 18 de ses derniers affrontements à l’Euro.

Du côté de l’Allemagne, le pays organisateur, la Mannschaft est également une des équipes ciblées en vue de ce tournoi, ayant remporté la coupe trois fois et bénéficiant de l’avantage de jouer sur son propre territoire.

Les affrontements à suivre

Cette édition 2024 de l’Euro sera marquée, au cours des prochains jours, par trois matchs forts pour l’équipe de France.

La première date à retenir est ce lundi 17 juin à 15h, heure torontoise, avec un premier affrontement contre l’Autriche qui s’est récemment démarquée avec six victoires sur sept lors de ses dernières qualifications.

L’équipe tricolore aura l’occasion de refaire ses preuves le 21 juin, toujours à 15h, contre les Pays-Bas éliminée aux tirs au but face à l’Argentine lors de la dernière Coupe du Monde.

Les bleus joueront aussi le 25 juin à 12h contre la Pologne, arrivée huitième finaliste à la Coupe du Monde.

Euro 2024
Des supporters français dans un bar de Toronto à l’occasion d’un autre tournoi en Europe.

Des points de rendez-vous 

La Fédération Tricolore de Toronto supporte les rassemblements d’amateurs francophones de foot dans trois lieux clés: le Ricardas, Chez Paul, la microbrasserie Henderson.

Les matchs pourront également être visionnés depuis l’écran du bar Piquette. Une foule d’autres bars et restos de quartier diffusent aussi des matchs de l’Euro, avec ou sans considérations partisanes.

«C’est l’occasion de se retrouver entre supporters de l’équipe de France ou autres afin de passer un moment chaleureux et festif tous ensemble», de dire Olivier de Bregeas. «Tout le monde est bienvenu!»

Le groupe Skolvan fête ses 40 ans à la Fest Noz de Toronto

Le groupe Skolvan, prochainnement au Fest Noz de Toronto.

Le groupe Skolvan, prochainnement au Fest Noz de Toronto.

Ambiance festive, sonorités celtiques, danses traditionnelles et spécialités bretonnes, le Fest Noz nous fait voyager en Bretagne depuis Toronto.

Animée par le groupe de musique bretonne Skolvan, ainsi que par le musicien Tangi Ropars, la fête se tiendra le samedi 22 juin dès 18h30 au théâtre Redwood, 1300 rue Gerrard Est.

Sur des airs de «Gwerz»

Groupe au succès planétaire, Skolvan est né en 1984. Il réunit aujourd’hui les deux membres fondateurs Gilles Le Bigot (guitare) et Youenn Le Bihan (piston), ainsi que Bernard Le Dreau (saxophone soprano) et Régis Huiban (accordéon).

À travers un mélange de folklore et contemporanéité, le groupe refait vivre cet héritage musical traditionnel des musiques à danser, qu’il mêle à une musicalité qui lui est propre: l’union du saxophone, de l’accordéon, et de la guitare avec le piston, inspiré du hautbois baroque.

Le nom du groupe fait un clin d’œil au chant breton lannik Skolvann. Cette gwerz, ou genre poétique musical typique de la région bretonne, s’est formé à travers la transmission de l’histoire orale, ainsi que le récit légendaire et mythologique, fréquemment raconté lors de festivités.

Avant de monter sur la scène du Festival Chant de vieilles à Saint-Antoine-sur-Richelieu au Québec, le samedi 29 juin, Skolvan s’amène à Toronto pour une session bretonne festive, à l’occasion de la Fest Noz.

Tangi Ropars et le balfolk

Il y a quelques années, Tangi Ropars, musicien originaire de Bretagne, tombe amoureux de la musique de sa région natale. Après avoir parcouru le monde, il décide d’explorer cette association de styles musicaux, des sonorités latines, orientales et balkaniques, jusqu’à la musique celte, sa signature.

Le musicien Tangi Ropars.
Le musicien Tangi Ropars.

«J’ai toujours été très curieux des autres cultures, j’ai continué de voyager à Toronto sans bouger!», confie t-il à l-express.ca.

Si Tangi Ropars est investi dans ce partage de musique multiethnique, c’est avant tout à l’image de son parcours diversifié.

Au début des années 2010, l’accordéoniste commence à faire connaître son amour pour le folklore à Toronto… Pour ensuite se lancer avec Mark Marczyk dans la musique Klezmer… Avant de fonder avec Emylin Stam en 2013, Balfolk Toronto en 2013, où il est possible d’apprendre plusieurs danse de l’Europe de l’Ouest avec de la musique en live.

«Le balfolk, c’est le retour aux danses folkloriques en France. Le mouvement a débuté dans les années 90 avec les danses de l’Europe de l’Ouest telles la mazurka, la valse, la scottish…»

Actuellement, il joue au sein de Moskitto Bar, un groupe multiethnique créé il y a huit ans, où il associe sa musique traditionnelle à celles de ses compagnons algérien, ukrainien et irakien.

Après la sortie d’un premier album en 2019, Augusta Av, Tangi Ropars annonce qu’ils préparent leur tournée d’été.

Augusta Av.
Augusta Av.

«Nous jouerons en Ontario et au Québec, en mélangeant différents genres de musique. L’idée est de reconnecter entre elles plusieurs cultures pour créer des musiques uniques», explique-t-il.

Vivre l’expérience à 100%

L’édition torontoise du Fest Noz se tiendra du 22 au 23 juin au Théâtre Redwood, organisée par Balfolk Toronto. Au programme sont prévus des ateliers d’initiation à la danse celtique.

Pour la suite de la soirée, entre des dégustations de spécialités bretonnes, crêpes et cidre, Skolvan interprètera ses musiques à danser, individuellement ou en couple, suivi du solo intime de Tangi Ropars à l’accordéon, un bon moyen de s’immerger au sein de la culture bretonne.

La fête continuera le lendemain avec un atelier de musique avec Skolvan, «qui montrera aux intéressés comment arranger des morceaux pour les groupes».

Le Fest Noz, l’identité musicale bretonne

Célébré en Bretagne en France, le Fest Noz est un évènement culturel ancré dans l’histoire de la région. Entre musiques et de danses, c’est aussi l’occasion de renouer avec l’histoire celtique, ainsi que de se retrouver, entre toutes générations.

Cette fête nocturne est un évènement à ne pas rater, pour la billetterie, les réservations s’effectuent sur https://www.balfolktoronto.com/.

Scène ouverte et ligue d’improvisation: qui s’y risque?

Soirée avec la Ligue d'Improvisation Francophone, au Comedy Bar à Toronto.

Soirée avec la Ligue d'Improvisation francophone, au Comedy Bar à Toronto.

Tous les mois, des artistes francophones se rassemblent sur scène à Toronto. Parmi ces visages, il y a autant d’amateurs que de professionnels, tous passionnés de théâtre, de musique, de poésie ou encore de slam.

À Toronto, quelques scènes ouvertes permettent aux talents de se révéler au public: Franc’Open Mic, la Ligue d’Improvisation francophone (LIF), FranComédie

Ces initiatives, reprenant l’atmosphère conviviale et divertissante des clubs d’humour répandus au Canada, prennent vie dans des bars comme le Rivoli, rue Queen Ouest, le Free Times Café, rue College, le Comedy Bar, rue Bloor Ouest et avenue Danforth, ou encore le Christie Pits Pub, rue Bloor Ouest.

Franc’Open Mic

Née en 2014 sous l’impulsion de Florian François, acteur, scénariste, producteur et improvisateur, et Cyril Mignolet, auteur-compositeur-interprète, Franc’Open Mic est une réelle famille.

«L’idée de départ était de créer une scène ouverte exclusivement dédiée aux artistes francophones, quelle que soit leur expérience, leur discipline ou leur niveau de français. Avec Cyril, qui est maintenant parti à Montréal, nous voulions un espace accessible à tous, afin de recevoir une belle variété de performances», explique Florian François à l-express.ca.

Le comédien explique que la concrétisation de ce projet a nécessité un grand travail d’organisation, qui fut assez chronophage. Aujourd’hui, toute une équipe s’est formée et gère la venue des artistes.

Florian Gossart fait partie de l’équipe technique de l’organisation. Musicien, il a connu Franc’Open Mic en 2016, où il y joue presque tous les mois. Depuis, il s’occupe de la sono en aidant les artistes à s’installer sur la scène. Il interprète aussi ses compositions musicales.

Les artistes Florian François et Florian Gossart lors d'une soirée de Franc'Open Mic, au Rivoli à Toronto.
Les artistes Florian François et Florian Gossart lors d’une récente soirée de Franc’Open Mic, au Rivoli à Toronto.

«C’est une belle initiative pour montrer la diversité de la culture et des arts francophones de partout. Il y a également beaucoup d’entraide. Je pense que la scène francophone s’est bien développée avec les festivals de musique et de cinéma, côté théâtre et avec la LIF par exemple».

Le temps d’une soirée, les rideaux sont tirés pour révéler plusieurs artistes. On y retrouve plusieurs habitués, mais toujours aussi des curieux qui viennent s’essayer à l’art du spectacle.

Adeptes du stand-up, la plupart des artistes qui montent sur la scène de Franc’Open Mic sont familiers avec les réunions de FranComédie, qui ont lieu tous les mois au BackRoom Comedy Club de la rue Bloor Ouest, à l’arrière du Christie Pits Pub.

L’événement est particulièrement orienté vers le stand-up humoristique en français à Toronto, un autre rendez-vous mensuel «à ne pas manquer», selon Florian François.

La Ligue d’Improvisation francophone

Entre improvisation théâtrale et esprit sportif, la LIF s’inspire des ligues d’improvisations du Québec, elles-mêmes pastiches du hockey avec ses équipes et ses arbitres.

Créée en 2019, la LIF a fait ses débuts sous le nom des Improbables, d’abord lancée par Mathieu St-Laurent, évoluant avec les années. Désormais, toutes les deux semaines au Comedy Bar, plusieurs amateurs se retrouvent afin de s’affronter en mode comique.

Le principe est simple: divisés en deux équipes, les «joueurs» improvisent sur un thème, chacun leur tour, en groupe ou en duel. Surveillés par l’arbitre, la meilleure performance est jugée ensuite par le public, qui lève son carton en faveur de telle ou telle équipe.

Les improvisations sont réglementées et chronomètrées à la minute, et l’imagination remplace le bâton et la rondelle.

Florian François est membre de la LIF et encadre avec enthousiasme ces rendez-vous riches en comédie.

Duel d'improvisation entre les équipes des coyotes et des opossums de la LIF.
Duel d’improvisation entre des membres des Coyotes et des Opossums, deux équipes de la LIF.

«Il s’agit vraiment d’une expérience collective. Le but est de prendre plaisir à jouer sur scène, à s’amuser mais aussi à faire preuve de créativité. Il n’y a pas de thème particulier, c’est totalement de l’improvisation. C’est ce qui est d’ailleurs très intéressant car la soirée peut partir dans tous les sens!»

Le projet a été initié par la Ligue Nationale d’Improvisation (LNI), une école de comédie québécoise active depuis 1977. Son concept de «match d’impro» parcours maintenant de nombreux pays.

Premiers pas sur scène

Avaler son trac et se lancer sur une scène comme celle de Framc’Open Mic pest un défi de taille.

C’est le cas de Sarah Tomlinson, qui a terminé ses études à la Toronto Metropolitan Université il y a un an. Pianiste, chanteuse et autrice-compositrice, elle a commencé le piano, puis s’est éprise du chant et du théâtre musical avant de suivre des cours.

Sarah Tomlinson.
Sarah Tomlinson.

Partageant ses musiques, telles Thrive ou plus récemment Echoes, sur les plateformes comme Spotify ou Apple Music, Sarah Tomlinson est monté sur la scène de Franc’Open Mic pour la première fois afin d’interpéter son titre original en français Boucler la boucle.

«C’est génial d’échanger après avec le public, qui viennent me demander où est-ce qu’ils peuvent continuer à m’écouter, ça me donne également un peu de visibilité!»

Comme Sarah Tomlinson, Florian Gossart n’est pas musicien à temps plein, mais il consacre ses heures libres à la musique.

Bassiste, guitariste et chanteur dans des groupes de rock en France, il sort son premier album Lights & Shadows en 2020, puis Forecast From the Past en 2022, et dernièrement Sludge. Sous le nom de Nairolf, Florian Gossart travaille en ce moment sur un nouvel EP en français.

Des notes de musique au texte

La scène ouverte francophone n’accueille pas seulement des chanteurs et musiciens, mais aussi des esprits comiques et amateurs de poésie.

Passionnée par les mots, les blagues et le théâtre, Jo Güstin, créatrice de la Dearnge Society, a lancé plusieurs productions dont la série de fictions sonores Contes et légendes du Queeriqoo. C’est une habituée de Franc’Open Mic.

L'artiste Jo Güstin.
L’artiste Jo Güstin. Photo: Roya DelSol.

En 2023, l’artiste franco-camerounaise s’intéresse à l’improvisation en français. De fil en aiguille, elle obtient des contacts et s’inscrit à la LIF, participe à FranComédie tout en performant et en aidant bénévolement à Franc’Open Mic.

Jo Güstin évoque son attachement pour la scène francophone à Toronto, sur laquelle elle monte désormais sans hésitation et avec aisance. «J’y ai trouvé une communauté au sein de laquelle je me sens à ma place.»

«Le stand-up, c’est cathartique pour moi. J’aime me voir progresser tant en improvisation qu’en storytelling. Mon but dans mon métier d’artiste est de toujours faire rire, rêver et réfléchir. J’adore écrire, bien plus que j’aime performer», explique-t-elle.

La magie du bouche-à-oreille

Les scènes ouvertes francophones torontoises contribuent à la promotion des artistes grâce au public et à aux infolettres, mais les aident également à s’entourer d’un bon réseau de connaissances dans le milieu, puisque les portes ne leur sont pas toujours grandes ouvertes..

«J’ai connu l’organisation sur les réseaux sociaux ainsi que par le bouche à oreille. J’ai décidé d’y jouer pour m’impliquer sur la scène musicale francophone, étant anglophone d’origine. Au début je ne connaissais personne, mais je m’y suis vite sentie à l’aise. J’avais très envie de me connecter avec cette communauté», confie Sarah Tomlinson.

Devenir artiste à temps plein reste effectivement un chemin difficile et incertain, vers lequel il faut mettre du coeur à l’ouvrage.

«En réalité c’est assez difficile, même en 2024, de vivre de son art», avoue Florian Gossart.

Le tout est de se faire connaître, dans un monde où l’on touche rapidement selon lui «le plafond de verre», sans finalement de réelle chance d’en faire son métier.

Quand les artistes prennent leur envol

Si la scène francophone torontoise met en lumière diverses expériences artistiques, elle lève aussi le voile sur les artistes professionnels en quête de reconnaissance.

Tout comme Guy Smagghe et de Philippe Lafaury, musiciens du groupe Welcome Soleil, ou encore Fred Boutin, qui vient régulièrement jouer ses compositions, certains artistes effectuent des tournées et sont de passage à Franc’Open Mic.

Bertrand Gosselin et Jim Corcoran du groupe Welcome Soleil, invités à Franc'Open Mic au Rivoli.
Guy Smagghe et Philippe Lafaury à Franc’Open Mic au Rivoli.

Au fil du temps et des rencontres, plusieurs groupes s’y sont aussi formés et d’autres sortent même leurs propres albums ou EP, une «réussite gratifiante», selon Florian François.

«J’ai l’impression que cette année de 2024 a été fructueuse puisque de plus en plus d’artistes enregistrent et sortent des albums. La scène francophone à Toronto est une opportunité, on voit les artistes progresser et les projets se concrétiser», ajoute-t-il. «Il y a par exemple un groupe qui s’appelle Mouton Noir, avec Mélanie Guillaume et Laurent Guérin. Les deux se sont rencontrés à Franc’Open Mic justement, et ont fini par faire des concerts ensemble…»

Entre la scène et un verre

«Ce qui est super, c’est que nous avons vraiment réussi à créer une communauté qui aime se retrouver pour passer un moment sympathique. On demande toujours au public s’ils viennent pour la première fois et on les met rapidement dans l’ambiance», s’enthousiasme Florian François.

À Franc’Open Mic ou aux représentations de la LIF, le public suit l’évolution des artistes et échangent avec eux: c’est une bonne façon de les motiver peut-être aussi à leur tour.

«Franc’Open Mic, c’est notre rendez-vous mensuel», lance un couple d’habitués entre les applaudissements, installés devant la scène.

La 57e saison du TFT au cœur des enjeux actuels

Théâtre français de Toronto, TfT

Survie du vivant, avec Jonathan Morier et Julie Drouin, une des pièces à l'affiche de la 57e saison du Théâtre français de Toronto en 2024-25. Photos: TfT

D’octobre à mai prochains, plusieurs spectacles à l’affiche du Théâtre français de Toronto (TfT) feront écho aux «enjeux sociétaux», déclarent la directrice artistique Karine Ricard et le directeur administratif Ghislain Caron.

Monsieur Feydeau ouvre la saison

Cette 57e saison du TfT débutera le 24 octobre avec Feu Monsieur Feydeau!, une création de Sébastien Bertrand (Les Liaisons dangereuses, Les Filles du roi).

Ghislain Caron, directeur administratif et Karine Ricard, directrice artistique du TFT.
Ghislain Caron et Karine Ricard. Photo: Mathieu Taillardas, TfT

La pièce relate l’histoire de l’écrivain Georges Feydeau, maître de vaudeville. Tombé dans une folie délirante, le protagoniste est conduit dans un sanatorium, où il vivra ses derniers moments.

Avec quiproquos et situations loufoques teintées de tragédie, la pièce rend hommage à Georges Feydeau, et fait un clin d’oeil à son oeuvre Feu la Mère de Madame.

Les Zinspiré·e·s 12

Chaque année, Les Zinspiré·e·s sont l’occasion pour les jeunes d’être formés à la création théâtrale, entourés de professionnels. Cinq textes ont été retenus parmi ceux des 200 participant.e.s du Sud-Ouest de l’Ontario.

Cette 12e édition («le nombre sublime» en mathématiques) sera dirigée par Vincent Leblanc-Beaudoin et présentée à partir du 5 décembre.

Quête d’identité et question de genre

Du 15 au 18 janvier, la pièce Le Problème avec le Rose, co-produite par le Petit Théâtre de Sherbrooke et la Parenthèse (Québec-France), avec Érika Tremblay-Roy et Christophe Garcia, sera sur les planches du TFT.

Le problème avec le rose
Le problème avec le rose, avec Idir Chatar, Samuel Décary, Amélie Olivier et Olivier Rousseau.

Entre humour et réflexion, la pièce lauréate du Prix Lousie-Lahaye 2020, pour le théâtre destinée au jeune public, interroge les notions d’identité et de genre, à travers le regard juvénile de quatre personnages.

L’objectif est de déconstruire les stéréotypes de genre et les étiquettes qui définissent les individus, afin de célébrer nos différences. «Un message actuel transmis au public sous le prisme de la comédie et de la danse», indique les responsables du Théâtre français de Toronto.

À la découverte de la nature

Créée par le Théâtre Le Clou! et co-présentée avec l’Alliance française de Toronto, Survie du vivant, mise en scène par Julie Drouin, biologiste de formation, avec le comédien Jonathan Morier, sera présentée du 26 février au 1er mars.

Sous l’allure d’une pièce de théâtre, Survie du vivant est une conférence scientifique qui explore avec passion les secrets de l’être vivant et la beauté de la nature. La pièce mêle les sciences à la poésie, dans un décor minimaliste.

Histoire vraie

Après son succès il y a deux ans, Crawlspace: une vraie de vraie histoire vécue d’horreur immobilière, récompensée par plusieurs prix d’excellence, revient pour deux représentation, les 5 et 6 mars 2025.

TfT
Karine Ricard dans Crawlspace en 2022.

La pièce de Karen Hines, traduite de l’anglais par Mishka Lavigne, est mise en scène par Miriam Cusson et interprétée par Karine Ricard.

On est encore ici dans les enjeux sociétaux actuels. La comédie kafkaienne révèle les sombres facettes du marché de l’immobilier à Toronto… et plus généralement la condition humaine.

Théâtre de marionnettes

Inspirée de l’ouvrage de l’écrivaine franco-manitobaine Gabrielle Roy écrit en 1972, Cet été qui chantait, de Flammèche Théâtre, pensée par Marie-Eve Fontaine, apporte un univers de marionnettes au TfT du 26 au 29 mars.

TfT
Une marionnette dans Cet été qui chantait.

Dans un cadre champêtre près de la Petite-Rivière-Saint-François entourée de montagnes, la pièce suit l’histoire de Gabrielle, qui s’émerveille de la nature qui l’entoure, des oiseaux et des lucioles à la tombée de la nuit.

La pièce, présentée du 26 au 29 mars, propose une poésie destinée à toutes les générations.

Liberté d’expression «ouverte et décomplexée»

À l’initiative du TfT, qui se transporte au Théâtre Passe Muraille, la compagnie montréalaise Joe, Jack & John Co. présentera du 24 au 26 avril Cispersonnages en quête d’auteurice, une production décomplexée et collective.

La pièce, telle une mise en abîme, présente une troupe d’interprètes qui créent, en studio, une nouvelle pièce de théâtre. Face à la page blanche, tous proposent leurs idées, leur imagination se trouvant limitée par leur principes éthiques.

La liberté d’expression s’arrête-t-elle là où le débat sur le «politiquement correct» commence ? De quoi pouvons nous parler au Théâtre? Ce sont les questions que pose la pièce, inspirée de Six personnages en quête d’auteur de l’écrivain italien Luigi Pirandello.

Retour dans le Québec des années 1960-70

Cette prochaine saison 2024-25 se terminera du 21 au 24 mai avec une création du Théâtre La Seizième, de Vancouver, mise en scène par Esther Duquette: Michel(le).

TfT
Michel(le) avec Joey Lespérance.

Pièce autobiographique qui dresse le portrait de Joey Lespérance, cette production nous emmène découvrir le paysage ouvrier québécois où deux frères Joey et Michel évoluent, se cherchent, et finissent par suivre chacun leur propre voie.

Alors que l’un deviendra comédien, l’autre trouvera son identité sur la scène drag montréalaise. Face aux diktats de la société et à la marginalité, Michel(le) est une histoire qui veut mettre en lumière l’affirmation identitaire et l’épanouissement personnel.

Abonnements et réservations

Le TFT propose plusieurs formules d’abonnement, pour celles et ceux qui souhaiteraient économiser sur le prix des billets simples.

La formule «trois spectacles» permet de bénéficier d’un rabais de 20%, tandis que la formule «cinq spectacles», la plus avantageuse, permet d’économiser jusqu’à 40%.

Des réductions sont également attribuées aux personnes de moins de 30 ans et de plus de 65 ans, aux artistes, et pour toute réservation avant le 31 juillet 2024.

Sandra Dorélas : «Être actrice, c’est avant tout raconter des histoires»

Sandra Dorélas sur le plateau de la 2e saison de la série Ainsi va Manu.

Sandra Dorélas sur le plateau de la 2e saison de la série Ainsi va Manu, diffusée à TFO. Photo: Christopher Katsarov, Sahkosh Productions

Il y a environ sept ans, Sandra Dorélas, originaire de Montréal, décroche son premier contrat à l’écran en tant qu’actrice.

Passionnée par l’art dramatique, elle décide de se consacrer pleinement à son art, à travers plusieurs rôles, tant en anglais qu’en français.

Son talent a été récompensé en 2021 pour le Meilleur premier rôle pour une émission ou série produite pour les médias numériques: jeunesse, dans la série Ainsi va Manu, diffusée à TFO.

La comédie comme vocation

Si aujourd’hui, Sandra Dorélas est actrice, il y a encore quelques années, après des études à l’Université de Montréal en communication, elle était journaliste (radio, télévision et… l-express.ca).

Son intérêt pour la comédie naît alors qu’elle est adolescente, et qu’elle passe sa toute première audition. «J’ai tellement eu le trac devant le jury que je ne me suis dit: plus jamais!», raconte-t-elle en entrevue avec l-express.ca.

Sandra Dorélas
Sandra Dorélas. Photo: Marili Clark photographe

Ce que Sandra aime avant tout, c’est raconter des histoires aux autres.

«Lorsque j’ai commencé ma carrière de journalisme, je me suis rendue compte que ce qui m’intéressait, c’était de rencontrer des gens, de comprendre leurs histoires. Or je me suis rendue compte que je n’avais pas la possibilité de plonger en profondeur, mais seulement de prendre un fait divers sur le moment.»

Le hasard des choses la ramène vers la comédie, alors qu’elle s’installe à Toronto. Elle y fait brièvement connaissance avec une actrice, qui va la déterminer dans son ambition.

Sandra explique que cette décision n’était pas simple à prendre du jour au lendemain.

Cependant, elle n’a aucun regret: «ce qui est vraiment super avec l’acting, c’est la dimension créative. Nous pouvons créer un monde sur papier et l’amener à la vie avec la comédie. En tant qu’actrice, j’adore créer ces univers parallèles, où on peut ajouter notre grain de sel aux personnages».

Entre Toronto et Montréal

Aujourd’hui, Sandra Dorélas travaille sur un long métrage, après le succès de la série TFO Ainsi va Manu, réalisée par Josiane Blanc.

Ses débuts à l’écran ont été marqués par des apparitions corporatives. Elle s’est fait connaître ensuite à Toronto avec des petits contrats de figuration.

«De fil en aiguille, je me suis trouvée une agente à Montréal, j’ai passé des auditions et obtenu mes premiers rôles en 2018, où je commençais tout juste à suivre des formations pour apprendre le métier», explique-t-elle.

Son profil bilingue est un atout de taille pour sa carrière. Il lui permet de jouer sur deux tableaux, tant pour des productions francophones qu’anglophones. Par exemple les courts métrages Heed: Jack Though & Artea (2018) de Paul Persic, Cracked (2021) de Daniel Calderone, ou encore Before Grace (2022) de Jeysan Sivakumar.

Sandra Dorélas en compagnie de Jamaal Mansaray qui joue le rôle de Liam (Ainsi va Manu).
Sandra Dorélas en compagnie de Jamaal Mansaray qui joue le rôle de son fils Liam dans Ainsi va Manu. Photo: Joanna Glezakos, Sahkosh Productions

«J’aspire à jouer des rôles qui inspirent les femmes au quotidien»

Après diverses apparitions à l’écran, l’actrice reste animée par la volonté d’interpréter des rôles qui inspirent les femmes. Son engagement prend ses racines dans sa vie personnelle, qu’elle a du concilier avec sa vie d’actrice, un défi qu’elle juge important.

«Je pense que beaucoup de femmes doivent choisir entre leur carrière et leur vie privée, leur famille. Généralement, soit elles choisissent de s’émanciper, soit de mettre de côté leurs ambitions personnelles. Je n’ai pas fait de choix, le tout est de trouver un équilibre, ce n’est pas facile mais ça fait partie de cette réalisation de soi.»

Mère d’un adolescent, l’engagement de Sandra Dorélas se ressent à travers ses rôles. Dans la peau de Karine, dans la série Ainsi va Manu, elle interprète une mère qui vient de perdre son mari, qui doit travailler et élever seule ses deux enfants.

«J’ai beaucoup d’admiration pour ce personnage, et je pense que son apparition dans la série contribue à créer des modèles fictifs inspirants.»

«Dans la série Alertes, je joue aussi une femme forte, Laura Bienaimé, une mère dont le fils disparaît soudainement. Le personnage interpelle la police mais elle apprend par la suite la mort de son fils, elle est alors indignée», ajoute-t-elle.

«Ce qui m’a touché dans ce rôle, c’est le courage de cette mère qui lève la voix contre les injustices qu’elle vit. C’est un personnage qui a foi en ses convictions.»

S’affirmer dans une industrie cinématographique encore très masculine

Malgré son optimisme quant à l’évolution de l’industrie cinématographique, Sandra Dorélas souligne les défis qui subsistent pour les femmes face à la question de la parité.

Dans un secteur où la gente masculine est majoritairement représentée, à la réalisation ou à l’écran, elle affirme que les femmes doivent encore se battre pour obtenir des rôles importants.

«Il est plus difficile pour une femme d’obtenir des rôles importants ou d’être réalistrice de grosses productions. Pour les personnes issues de la diversité, se faire une place demande davantage d’efforts. Je suis optimiste quant au progrès, mais je pense qu’on a du chemin à faire pour rendre cette industrie égalitaire et diversifiée.»

Des étudiants de sept universités participent au premier Choix Goncourt au Canada

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Les représentantes des universités canadiennes lors de la cérémonie du prix du Choix Goncourt Canada à Ottawa. Photo: consulat général de France à Toronto

On connaît tous le prestigieux prix littéraire annuel Goncourt, dont le romancier lauréat obtient instantanément un retentissement mondial. Le 7 novembre 2023, au 14e tour de scrutin, le 121e prix Goncourt a été attribué à Jean-Baptiste Andréa pour son roman Veiller sur elle aux Éditions de L’Iconoclaste.

Mais saviez-vous que, quelques mois plus tard, des francophones dans plus de 35 pays ont l’occasion de valider le choix de l’Académie Goncourt ou de sélectionner leur propre lauréat parmi les finalistes? C’est le prix du Choix Goncourt, qui a été organisé au Canada pour la première fois cette année.

Le choix canadien: Neige Sinno

Une quarantaine de participants de sept universités de quatre provinces canadiennes – dont une fille de l’Université métropolitaine de Toronto (TMU) – ont voté pour le roman  Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L), qui a été donc été récompensée par le prix littéraire du Choix Goncourt du Canada.

Dans chaque université, l’initiative a rassemblé pendant six mois des panels de lecture encadrés par des professeurs, afin d’élire «leur» Goncourt parmi les quatre œuvres qui avaient été finalistes en France.

Une déléguée de chaque université a participé à la cérémonie de dévoilement des résultats du vote les 2 et 3 mai derniers à l’ambassade de France à Ottawa.

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L’écrivaine Neige Sinno et son livre Triste Tigre.

Une passionnée de littérature

Nous avons rencontré la déléguée de TMU, passionnée de littérature, ayant participé à ce premier Choix Goncourt du Canada: Natasha Pendawa.

«Lorsque j’ai entendu parler du prix du Choix Goncourt, je me suis dit que ce serait une bonne expérience pour lire et pratiquer la langue française», raconte-t-elle.

«Je suis partie étudier en France il y a quelques années, et mon cursus universitaire me permet de continuer l’apprentissage du français. Ce fut l’occasion pour moi de participer à un évènement en dehors de mes cours et de découvrir l’Ambassade de France.»

Ses deux jours à Ottawa ont été marqués par la rencontre avec le gagnant du Goncourt du Premier roman 2018, Mahir Guven. Car, outre le Goncourt toute catégorie, il y a aussi des Goncourt du Premier roman, de la Nouvelle, de la Biographie, de la Poésie et des Détenus.

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Natasha Pendawa, étudiante à TMU, et N’deye-Arame KEBE, de l’ambassade de France au Canada. Photo: Lila Berdai, l-express.ca

Littérature vivante

N’deye-Arame KEBE, chargée de mission pour le livre et le débat d’idées à l’ambassade de France au Canada, a participé à l’organisation de l’événement.

Selon elle, l’objectif était également de «créer des moments d’échanges entre les différents étudiants et l’écrivain français dans un cadre informel».

«C’était important pour nous que les jeunes participent à cette expérience vivante de la littérature, d’avoir la possibilité d’échanger avec un auteur ou avec des membres de la communauté littéraire. Des visites ont été organisées à la Librairie du Soleil à Ottawa, où les étudiants ont discuté avec des libraires francophones et avec une responsable du Salon du Livre de l’Outaouais.»

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Table ronde avec les déléguées universitaires et l’écrivain Mahir Guven. Photo: consulat général de France à Toronto.

Un choix «évident» pour les Canadiens

Triste Tigre, qui a captivé le jury canadien, est «une œuvre autobiographique poignante qui interroge les mécanismes des violences sexuelles. Entre fiction et réalité, l’auteure utilise la littérature comme outil pour raconter l’inceste dont elle a été victime.

En France, Triste tigre a remporté le Prix Fémina, également très convoité. Avec le Goncourt, le Renaudot et le Médicis, le Prix Fémina complète le quatuor des grands prix littéraires français.

Natasha Pendawa parle d’une «évidence» en ce qui concerne le vote auquel elle a participé avec les autres étudiants. «Le programme était très intéressant, mais nous étions tous d’accord pour dire que Triste Tigre est une œuvre forte, et qu’elle a particulièrement suscité notre intérêt.

Salon du livre de Toronto 2023
L’auteure Michèle Laframboise au bout de la table de ses ouvrages de science-fiction, au Salon du livre de Toronto en mars 2023. Elle a remporté le prix littéraire Trillium de l’Ontario. Pour tout le Canada, ce sont les prix littéraires du Gouverneur général qui sont considérés comme les plus prestigieux. Photo: l-express.ca

Impliquer les jeunes dans la culture francophone

Pour l’ambassade de France au Canada, il était aussi question de rassembler les jeunes autour de la littérature francophone. De nombreux projets avec les écrivains, festivals littéraires ou maisons d’édition existent, mais encore peu s’enquièrent à inclure la jeunesse.

«Cette première édition du prix Choix Goncourt au Canada a justement permis de les inciter à lire, à partager leurs critiques, ressentis et leur a confié la responsabilité de choisir l’œuvre qui a été récompensée. En temps normal, quand nous organisons ces rencontres, ce sont les auteurs qui effectuent des tournées. Fédérer autant d’étudiants sur plusieurs mois était donc également significatif», précise N’deye-Arame KEBE.

En plus de cette remise de prix Goncourt canadien, les étudiants ont eu l’opportunité de réfléchir sur les éléments qui définissent la littérarité d’une œuvre, sa valeur, ainsi que sur les caractéristiques qui lui permettraient d’obtenir cette distinction singulière.

Ce fut une expérience que les étudiants canadiens espèrent renouveler l’année prochaine… avec probablement Neige Sinno comme maîtresse de cérémonie!

Excalibur en comédie musicale à l’école Saint-Frère André

Excalibur

Arthur et Guenièvre, interprétés par des élèves de l'école torontoise Saint-Frère-André dans leur production de la comédie musicale Excalibur – La légende renaît. Photis: capture d'écran de la vidéo promotionnelle

À travers l’œuvre du compositeur Alan Simon, les élèves et enseignants du Programme spécialisé en arts de Toronto (PSAT) à l’école secondaire catholique Saint-Frère André, à Toronto, proposent une autre version du célèbre récit légendaire Excalibur.

Adapté en comédie musicale, Excalibur – La légende renaît sera présentée en soirée au grand public les 1er et 6 juin à 19h, ainsi qu’en matinées scolaires les 3, 4, 5 et 6 juin.

Excalibur
L’épée Excalibur que seul le futur roi peut sortir de la pierre.

La légende du roi Arthur en musique

Les années précédentes, l’équipe du PSAT a proposé des réadaptations de Starmania et de Robin des Bois.

Le spectacle permet de rassembler les cinq disciplines artistiques et technologiques enseignées dans le programme: musique, théâtre, arts visuels, médias, construction.

«Excalibur, c’est l’histoire du roi Arthur et de son épée magique Excalibur. Dans certaines scènes, il y a beaucoup de comique, mais aussi des moments de réflexion plus profonde sur les thèmes de la trahison, de l’amour…», explique Rubeya Bwakira, musicien à l’orchestre de l’école qui interprète Lancelot cette année.

L’adaptation scolaire reste éclectique et combine plusieurs formes artistiques, à l’instar des comédies musicales célèbres.

Pour Noémi Parenteau-Comfort, enseignante de théâtre, coordonnatrice du PSAT et metteure en scène, c’était justement l’occasion propice pour «faire vivre aux élèves une expérience digne d’un show sur Broadway ou au Théâtre Ed Mirvish».

Excalibur
Le sorcier Merlin.

Un spectacle inspiré du travail d’Alan Simon

Cette année, c’est l’œuvre musicale du compositeur français Alan Simon qui est au cœur de leur inspiration, suite à son album concept de rock celte sorti en 1999: Excalibur I: La légende des Celtes.

Alan Simon.
Alan Simon. Photo: Wikipédia.

L’auteur-compositeur, romancier et cinéaste français a réalisé plusieurs albums, opéras-rocks et spectacles multidisciplinaires à succès de 1990 à 2020.

«Lorsque j’ai contacté Alan Simon pour reprendre ses musiques, il était assez touché», raconte à l-express.ca Billy Boulet, directeur artistique du PSAT. «Il nous a d’ailleurs assisté aux répétitions!»

«C’est très symbolique aussi pour lui car cette année, c’est le 25e anniversaire de son album. Donc notre production scolaire est un clin d’œil à son travail. C’est une œuvre qui a eu un certain succès en France, Alan Simon voulait en faire un opéra rock. Il a tout de suite accepté pour que l’on travaille avec son album afin qu’il se transmette à la prochaine génération.»

Ayant eu accès aux partitions originales, l’équipe du PSAT a réécrit les morceaux en adaptant le style, en recherchant avec les musiciens quel effet produire: plus rock, plus celtique, plus médiéval…

Excalibur
Guenièvre et Arthur.

Grosse logistique

Cette production scolaire est l’aboutissement d’un travail logistique d’envergure. Tout a été pensé dans les moindre détails et avec cœur, de la mise en scène aux performances théâtrales et musicales.

«À l’issue d’un projet d’échange avec la France, un lycée nous a fabriqué des épées. Nous avons aussi recréé des tapisseries médiévales avec des morceaux de tissu. Le but était vraiment de mobiliser sa créativité pour immerger le public dans un univers que nous avons imaginé», affirme Noémi Parenteau-Comfort

L’esthétique du spectacle a été travaillée non seulement avec l’équipe enseignante du PSAT, mais aussi avec des artistes extérieurs de Toronto.

«On a eu la chance de collaborer avec divers intervenants. Par exemple avec Vincent Leblanc-Beaudouin du Théâtre Français de Toronto qui nous aide pour la mise en scène. Avec Maggie Lacasse, une chorégraphe qui travaille à Mirvish en ce moment. Ou encore Éric Fournier et Michelle Lewis de la compagnie Rapier Wit qui nous ont enseigné le combat de scène.»

Les costumes et le maquillage ont aussi été conçus par des bénévoles, dont des élèves et parents qui se sont prêtés au jeu.

Excalibur
Guenièvre et Arthur.

Des élèves aux talents polyvalents

Les élèves, de la 7e à la 12e année ont contribué avec enthousiasme à la création de la comédie musicale, tous passionnés par les arts. Ce fut l’opportunité de s’engager dans un projet scolaire qui clôt l’année et qui s’inscrive avec sens dans la continuité de leurs parcours académique.

Au sein de l’orchestre composé de 12 musiciens, dans un format de musique de chambre, Stella Meldrum est pianiste.

Elle a participé à la retranscription musicale et arrangé certaines partitions de musique. «C’est aussi intéressant de travailler en groupe, et de voir comment chaque comédien a mis du cœur pour faire ressortir sa propre interprétation d’un personnage.»

La plupart des élèves de la cohorte sont très polyvalents, ce qui a rendu la création plus fluide. «Nous avons un guitariste électrique qui joue de la contrebasse, une bassiste électrique au violon, un claviériste qui se déguise parfois en artiste», explique Billy Boulet.

Le défi restait de synchroniser à la fois la musique, le jeu théâtral et les pas de danse.

Festival Vision'Art 2023
Le directeur artistique du Programme spécialisé en arts de Toronto, Billy Boulet. Photo: l-express.ca

Toucher le public adolescent

Responsable du projet, Noémi Parenteau-Comfort et Billy Boulet se sont pleinement investis dans la sensibilisation au travail de groupe, face aux adolescents.

«On souhaitait que les jeunes tissent une histoire ensemble et soient capables de toucher le public adolescent. L’idée n’était pas de raconter une histoire que les gens connaissent déjà, mais de rajouter notre grain de sel, pour faire en sorte que notre comédie musicale soit vue à travers les yeux d’une troupe d’adolescents.»

Il s’agit d’un belle expérience collective pour les élèves, qui monteront sur la scène dans moins de deux semaines.

Info et billets: [email protected] ou 416-393-5324. Il sera aussi possible d’acheter les billets à la porte.

France Alumni Canada: quand l’expérience étrangère est un atout

Réseau d'alumnis France-Canada.

Réseau d'alumnis France-Canada. Photo: Consulat général de France à Toronto.

Les diplômés d’institutions françaises travaillant au Canada ont été conviés à une seconde édition de la journée des Alumni organisée par le Consulat général de France à Toronto, ce mercredi 15 mai dernier, à la Hart House de l’Université de Toronto.

122 personnes se sont rencontrées afin d’échanger sur leurs expériences professionnelles en France. Des plus anciens aux plus jeunes alumnis, ce fut l’opportunité de renforcer le lien franco-canadien, et d’en souligner les bénéfices, dans la sphère professionnelle.

HartHouse, Université de Toronto.
HartHouse, Université de Toronto. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

Tremplin vers le marché de l’emploi au Canada

Tiffany Wong, Anna Adamis, Karolina Devesen, Samvit Dutta et Pierre Rolland font partie du réseau alumni, et ont étudié ou acquis une expérience professionnelle en France, travaillant désormais au Canada.

Pour Pierre Rolland, responsable chez Alstom, avoir travaillé en France «est un réel atout pour venir travailler au Canada».

Table ronde avec les alumnis Tiffany Wong, Karolina Devesen, Samvit Dutta et Pierre Rolland.
Table ronde avec les alumnis Tiffany Wong, Karolina Devesen, Samvit Dutta et Pierre Rolland. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

Karolina Devesen, nouvelle alumni et actuellement conseillère auprès de jeunes entreprises, explique que son expérience d’échange à HEC Paris «a permis de diversifier et d’enrichir son expertise avant de rentrer dans le monde professionnel au Canada. Ce sont deux expériences culturelles différentes, et il est intéressant d’en tirer profit pour l’avenir.»

Le consul général de France à Toronto, Bertrand Pous, assure que les études en France sont une valeur ajoutée sur le maché du travail canadien.

Selon lui, «au delà de la francophonie, l’employabilité est un sujet essentiel dans nos sociétés, et les échanges étudiants sont particulièrement importants dans un monde qui évolue constamment et qui se dirige de plus en plus vers des structures multiculturelles et globalisées».

Karen Bozynski, présidente du réseau INSEAD Alumni Canada et Bertrand Pous, Consul de France à Toronto.
Karen Bozynski, présidente du réseau INSEAD Alumni Canada, et Bertrand Pous, consul général de France à Toronto. Photo: Consulat général de France à Toronto.

Karen Bozynski, actuellement présidente du réseau INSEAD Alumni Canada, insiste sur le fait que le Canada nécessite des expériences internationales.

«Mon passé en tant qu’ingénieure a vraiment été enrichie par mon expérience en France. Avant d’ajouter que: travailler avec ces équipes diverses, à différents endroits du monde avant de retourner au Canada permet de contribuer à la croissance du pays.»

La réseautage ou la clé du succès

Lancée l’an dernier par l’ancienne ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, l’initiative France Alumni Day a eu lieu pour la seconde fois à Toronto.

La soirée a été chaperonnée par le Consulat général de France à Toronto ainsi que par le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Canada (SCAC), et mise en oeuvre par Rosalie Prat.

Chargée de mission scientifique et technologique, elle insiste sur l’importance de cet évènement pour permettre aux alumnis de partager leur expérience, et «de contribuer à l’innovation technologique ainsi qu’aux échanges scientifiques universitaires», des représentants des relations internationales au sein d’universités ayant été invités.

Cet évènement offrait également aux étudiants ou jeunes professionnels l’opportunité d’obtenir les conseils d’anciens plus aguerris dans le monde du travail.

Cocktail et réseautage.
Cocktail et réseautage. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

La technologie française inspire

Avec son système éducatif et son modèle ferroviaire réputé pour son efficacité, la France est l’un des pays pionnier de l’ingénierie.

Ces avancées techniques offrent aux étudiants internationaux la possibilité d’acquérir un socle de compétences académiques et facilite le développement de nouveaux partenariats économiques.

«Nous avons un bel exemple de cette collaboration France-Canada avec les trains à haute vitesse et leur design aéronautique», explique Karen Bozynski.

«L’entreprise TransPod est un accomplissement fantastique dans l’amélioration des trains. Entreprise française active au Canada, elle a donné naissance à l’hyperloop. Aujourd’hui il y a un contrat en cours avec le gouvernement d’Alberta pour étendre l’installation de l’hyperloop Calgary-Edmonton.»

Le WeeFestival est de retour!

Bonne Nuit Puzzle Theatre (Montreal, Canada) avec Csaba Raduly.

Bonne Nuit Puzzle Theatre (Montreal, Canada) avec Csaba Raduly. Photos: Weefestival.

Créé en 2014, le WeeFestival propose des spectacles pour les touts petits, de 0 à 6 ans. Théâtre, musique, danse ou encore marionnettes, tout a été conçu pour faire découvrir le monde de la culture aux plus jeunes enfants.

Cette année, le WeeFestival comporte encore une programmation francophone: huit spectacles interactifs et amusants.

Lancé le 10 mai et s’étendant jusqu’au 9 juin, le festival accueille des compagnies artistiques originaires d’Europe, du Québec et d’Afrique, afin de faire vivre au public, des expériences variées et hautes en couleurs.

L’art du spectacle pour la petite enfance

Unique festival proposant des spectacles artistiques avec les tous petits à Toronto, le WeeFestival organise ces rencontres dans un esprit familial.

«C’est vrai qu’à Toronto l’offre pour la petite enfance reste assez réduite. Les artistes invités créent des productions spécifiquement pour cette tranche d’âge mais aussi pour les adultes, car nous aimons quand les représentations touchent aussi les parents», affirme Ariane Butin, directrice administrative du festival, à l-express.ca.

Bien qu’il y ait une programmation francophone, plusieurs des spectacles franchissent la barrière de la langue, en jouant avec la gestuelle, la musique et les émotions.

L’idée est de rassembler les enfants avec un langage artistique universel: «les enfants comprennent très bien les actions, ce qu’ils voient, même si les comédiens parlent peu».

Les spectacles qui ont lieu sont choisis avec attention pour ce public bas âge, par Lynda Hill, la directrice artistique du festival.

«Ce qui est important pour nous, c’est ce que l’art peut apporter à un enfant dans son développement psychologique, physiologique, émotif. Cette année, la programmation tend aussi à faire redécouvrir la masculinité, avec le travail de danseurs par exemple», ajoute Ariane Butin.

«mOts premiers» d'ak Entrepôt (France) avec Harrison Mpaya et Jordan Malfoy.
mOts premiers, d’ak Entrepôt (France) avec Harrison Mpaya et Jordan Malfoy.

Troupes du Québec, de France, du Sénégal…

En partenariat avec le Théâtre français de Toronto, l’Alliance Française Toronto, le Bureau du Québec à Toronto, et l’Ambassade de France au Canada, les spectacles sont proposés à divers endroits à Toronto:

  • Bonne nuit! et Plastique, seront tous deux présentés par Puzzle Theatre au théâtre Spadina de l’Alliance française, une compagnie québécoise mêlant marionnettes et théâtre d’objets.
  • Coucou de la compagnie québécoise Graham Soul, un spectacle de marionnettes, est à l’affiche du Assembly Hall d’Etobicoke.
  • Solalie, une production de Tigouli – Emmanuelle Lisère (Québec), accueillie par le théâtre Tarragon, emmènera les enfants dans un spectacle interactif avec une installation et une performance sonore.
  • Walangaan, un spectacle musical sur l’eau, du Théâtre de la Guimbarde de Belgique, coproduite avec une compagnie d’artistes du Sénégal, sera aussi au Tarragon.
  • Poisson Papier, au Daniels Spectrum, est un spectacle aux multiples formes artistiques, présenté par Foolish Operations, une compagnie venant de Colombie Britannique.
  • mOts premiers, d’a.k. entrepôt (France) au Daniels Spectrum, combine danse et théâtre.
  • Up!, venu de France, a également été présenté au Daniels Spectrum.
Walangaan, avec les comédiens du Théâtre de la Guimbarde, Agsila Breuil Joob et Honoré Kouadio.
Walangaan, avec les comédiens du Théâtre de la Guimbarde, Agsila Breuil Joob et Honoré Kouadio.

«Notre objectif, c’est de promouvoir la visibilité des artistes francophones et la communauté francophone ou francophile. Il y a vraiment une proximité entre le public et les artistes, qui peuvent échanger par la suite en français.»

Développer l’imaginaire et les sens

Si le WeeFestival s’enquiert à faire découvrir les arts aux enfants, le théâtre d’objet et les marionnettes occupent une place particulière au sein de sa programmation.

D’un simple sac de plastique s’éveille un monstre: cette forme théâtrale donne naissance à de nouveaux personnages qui plaisent aux enfants, à partir d’objets du quotidien.

Plastique du Puzzle Théâtre avec Pavla Mano et Csaba Raduly.
Plastique, du Puzzle Théâtre avec Pavla Mano et Csaba Raduly.

«Ce que nous trouvons intéressant», ajoute Ariane Butin, «c’est cette capacité à transporter les spectateurs dans d’autres univers. Pour les enfants, c’est aussi amusant. Ils vont y réfléchir, puis développeront leur imagination, mais aussi raconter des histoires à leur tour.»

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