Après la rénoviction, Manu déménage en banlieue

Ainsi va Manu, TFO

Cindy Charles dans le rôle de Manu, avec Madani Tall (un cousin de Manu), et Maïka Ferron (son amie Andréa). Photos: TFO

Après une première saison explorant l’histoire de l’adolescente Manuela et sa famille luttant contre leur «rénoviction» à Toronto, la série Ainsi va Manu, sous la direction de Josiane Blanc, revient pour une seconde saison à TFO. Cette fois, la famille a déménagé en banlieue.

Déjà disponibles sur TFO.org, les épisodes seront diffusées à la chaîne TFO à partir du 17 mai.

Les huit épisodes de 15 minutes suivent les changements et les défis auxquels la famille doit faire face dans sa nouvelle vie en banlieue.

Déracinement et évolution

Manuela («Manu»), son frère Liam et leur mère Karine commencent donc un nouveau chapitre en banlieue de Toronto.

Chaque personnage est mis à l’épreuve. Tandis que les enfants doivent s’adapter à un nouvel établissement scolaire et se créer un nouveau cercle d’amis, Karine doit réussir à concilier vie professionnelle et son rôle de mère.

Le déracinement physique est le thème de cette saison 2. Manuela «cherche son identité et tente de retrouver des connexions tant avec ses racines, qu’avec sa culture», explique à l-express.ca Cindy Charles, qui incarne la jeune fille.

La famille doit aussi se reconstruire après des évènements tragiques. La relation mère-fille, durant cette période charnière de l’adolescence vécue par le personnage de Manuela, en est affectée.

Ainsi va Manu, TFO
Cindy Charles et la réalisatrice Josiane Blanc, de la série Ainsi va Manu, ont remporté respectivement les prix de la Meilleure actrice et de la Meilleure réalisation au festival T.O. Webfest 2022. La série a également été finalistes aux prix Gémeaux de la télévision canadienne.

Retourner sur les traces de ses ancêtres

Le fil conducteur de cette nouvelle saison est aussi un retour aux origines, qui va jouer un rôle important dans l’évolution de Manu. Au cours des épisodes, l’héroïne trouve son échappatoire en effectuant des recherches sur son afro-descendance.

Ania Jamila, productrice de la série, souligne que le dialogue au sein des familles n’est pas toujours évident, notamment lorsqu’il s’agit de parler du passé.

«La série interroge aussi la question de faire partie de cette deuxième génération d‘immigrants, dont les parents ne sont pas forcément nés ici. Comment peut-on se définir en tant que personne, lorsque nous sommes jeune et évoluons entre deux mondes qui coexistent. Le personnage de Manuela incarne vraiment ceci dans ce nouveau volet.»

Sandra Dorélas, qui incarne la mère, précise que son personnage «se retrouve seule avec deux enfants durant la crise du logement et des tragédies familiales. Elle doit se lancer dans une nouvelle vie qu’elle ne connaît pas, tout en assumant un tas de responsabilités. Cet intérêt pour l’arbre généalogique est peut-être mis de côté par la mère, et va devenir l’une des raisons pour lesquelles Manuela entame des recherches.»

Cette seconde saison met également l’accent sur cette relation ambivalente entre deux générations, qui essaient de renforcer leurs liens même si cela est parfois difficile.

Ainsi va Manu, TFO
Les jeunes comédiennes Maïka Ferron et Cindy Charles dans un épisode de Ainsi va Manu.

Représentation, enjeux sociaux et militantisme

S’insérant dans une programmation «jeunesse», il était pertinent pour les réalisatrices de Ainsi va Manu d’évoquer les tragédies d’adulte à travers le regard d’une adolescente.

Selon la réalisatrice Josiane Blanc, il était d’autant plus important de centrer l’histoire sur la vie de Manuela, en tant qu’héroïne noire. «J’avais envie de voir un personnage noir à la télé. J’avais envie de voir un personnage militant, jeune, qui croyait en l’avenir et ses possibilités.»

C’est d’autre part l’occasion de rendre visibles différentes communautés encore sous représentées à la télé francophone, afin notamment d’inspirer les jeunes téléspectateurs noirs, et de leur permettre de s’identifier à des personnages qui leur ressemble.

«Je pense qu’on sous-estime l’importance de se voir à l’écran, surtout pour les jeunes générations. Il n’y a pas beaucoup d’émissions télévisées encore aujourd’hui, qui mettent au centre de l’histoire une famille noire», rappelle Josiane Blanc. «Or, l’histoire du Canada, c’est celle de plusieurs communautés.»

Ainsi va Manu, TFO
Cindy Charles, Josiane Blanc et Sandra Dorélas.

Normaliser la multi-ethnicité du Canada à l’écran

Cette seconde saison d’Ainsi va Manu continue de déconstruire les stéréotypes établis autour des différentes ethnicités.

«Notre volonté, c’était de montrer à travers les personnages de la série, que ces personnes sont humaines, qu’elles vivent des choses humaines à travers leur quotidien. C’est important d’évoquer cet entre-deux, avec des personnages qui ne sont ni en bas de l’échelle professionnelle, et qui n’excellent pas forcément non plus.»

Au sein de la cellule familiale, c’était l’occasion de mettre en lumière des sujets tabous chez les immigrants: le deuil, la santé mentale, la monoparentalité…

La révolution des chemins de fer à Toronto au 19e siècle

chemins de fer, Union Station en construction, 1927, Toronto. Photo: Wikipédia

Union Station en construction, 1927, Toronto. Photo: Wikipédia

Au milieu du 19e siècle, Toronto connaît un important développement ferroviaire. Cette évolution technique aura un impact conséquent tant sur l’essor économique de la ville que sur sa géographie. La Société d’Histoire de Toronto organisait une visite sur les traces des chemins de fer samedi 27 avril dernier, guidée par Gilles Huot et Paul Overy.

Visite sur les traces de l'histoire des chemins de fer organisée par la Société d'Histoire de Toronto, guidée par Gilles Huot et Paul Overy.
Visite sur les traces de l’histoire des chemins de fer organisée par la Société d’Histoire de Toronto, guidée par Gilles Huot et Paul Overy.

L’arrivée des trains à Toronto

Au début du 19e siècle, la révolution industrielle en Europe révolutionne la fabrication des trains, qui arrivent d’abord à Montréal en 1820, 25 ans avant Toronto. La plupart des compagnies ferroviaires avaient alors leur siège social à Montréal, excepté Union National Railway qui était basée à Toronto.

L’arrivée des chemins de fer au Canada bouleverse le modèle des transports. Les échanges commerciaux s’effectuaient exclusivement par la voix fluviale. Les rails étaient prometteurs en termes de rapidité, en comparaison avec la navigation, qui ne reliait pas toutes les provinces.

Autrefois, il fallait passer par le canal d’Érié, dans l’état de New York pour accéder à l’océan Atlantique, car le fleuve Saint-Laurent était difficilement navigable.

Plusieurs entreprises s’installent alors à Toronto, puisque l’essor du rail permet d’importer des produits manufacturés et les matières brutes, puis d’exporter les matières transformées dans tout le pays.

Sur les traces des chemins de fer à Front Street East.
Sur les traces des chemins de fer à Front Street East. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

Les premiers chemins de fer: Ontario Simcoe et Huron

Grâce aux investissements, la compagnie ferroviaire Ontario Simcoe et Huron sont les premiers chemins de fer construits à Toronto en 1850. La ville-reine étant déjà érigée sur le bord du lac, la compagnie s’établit dans la zone aujourd’hui appelée Queen’s Wharf.

Rivalité entre les compagnies ferroviaires

Si le début des années 1900 est marqué par une prolifération de compagnies ferroviaires, toutes sont rivales. Les compagnies ne partagent par leurs ressources. Puisqu’il n’y avait pas de standardisation des trains, chaque compagnie détenait sa propre voie ferrée, avec des rails d’une taille particulière.

Or à la même époque, la construction massive de chemins de fer au Canada s’est suivie de difficultés financières, et plusieurs compagnies font faillite. Parallèlement, les compagnies ferroviaires se développaient grâce à leur partenariat avec les banques, parfois instables, ce qui a mis un coup de frein considérable à l’essor du rail.

En 1912-1913, le gouvernement fédéral intervient et forme le Canadian National, l’une des deux grandes compagnies de chemin de fer du Canada. Cette avancée soutient d’autant plus à l’époque, l’unification entre les différentes provinces du pays.

chemins de fer, Les bureaux historiques du Canadian National Railway, construits en 1923 sur Cherry Street.
Les bureaux historiques du Canadian National Railway, construits en 1923 sur Cherry Street. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

La gare Union symbolisera quelques années plus tard, cette réunification des compagnies ferroviaires. Point de convergence au centre de Toronto, la gare a favorisé la coordination des services.

Développement des industries

L’implantation des industries ont joué un rôle fondamental dans le développement ferroviaire. William Davies possédait la plus grande porcherie du Commonwealth et a fait fortune en Angleterre. Trouvant un intérêt commercial pour le porc canadien, William Davies décide d’en exporter.

Vers la fin du 19e siècle, il vend du porc sur des étals au  St Lawrence Market et installe son usine à l’angle de Front et Frederick.

L’actuel parc Corktown Common, abritait autrefois les abattoirs et chemins de fer de la compagnie Davies. Abattant près de 200 porcs par jour, il devient le plus grand emballeur de porc du Canada.

Cependant, cette porcherie aura des conséquences néfastes sur l’environnement et les écosystèmes. En 1910, la baie de Ashbridges, qui abritait autrefois une variété de poissons, devint infecte avec les émanations des cochons. L’industrie disparaît toutefois dans les années 1930.

Les terres sont alors achetées puis cultivées tandis que de nombreuses forêts sont abattues pour faire pousser des graines. Les propriétaires de la Distillerie étaient également acteurs de la croissance industrielle. Ces derniers achetaient les graines, ensuite fermentées, qui servaient à la production d’alcool.

Meule d'origine de l'ancien moulin à vent qui se trouvait dans la distillerie.
Meule d’origine de l’ancien moulin à vent qui se trouvait dans la distillerie. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

L’arpentage redessine le territoire

Le premier lieutenant-gouverneur de la province, Henry William Stisted, a établi un modèle d’établissement en Ontario en mettant en place des équipes d’arpentage, chargées de dresser une carte géographique de la région.

Les individus qui avaient soutenu la Couronne dans la guerre contre les Américains reçoivent en cadeau des terres, à condition qu’ils défrichent les forêts sur ces parcelles et y construisent une maison en moins d’un an. Ce processus visait à soutenir le secteur agricole.

L’arpentage a également été utilisé pour tracer une ligne symbolique à Toronto, reliant anciennement un moulin à vent, point le plus élevé de Toronto situé dans la Distillerie, jusqu’au Fort rouillé.

Cette ligne fut tirée jusque dans le port de Toronto, car les quais étaient la propriété d’individus qui cherchaient à élargir leur marché jusqu’à celui-ci. Cet agrandissement a entraîné de nouveaux défis pour la navigation des bateaux, alors la zone portuaire est devenue contrôlée.

chemins de fer, L'arpentage et la ligne du Moulin à vent à Toronto
L’arpentage et la ligne du Moulin à vent à Toronto. Photo: Toronto Historical Association.

La Windmill Line, ou ligne du moulin à vent, a joué ce rôle de contrôle de 1834 à 1888. Avec autant de compagnies de chemins de fer,  il était nécessaire d’élargir l’espace disponible pour la construction.

Quinze ans plus tard, les compagnies ferroviaires demandent à repousser la limite du développement urbain vers le sud, mais la ville refuse. Le gouvernement fédéral est alors intervenu, exigeant que la ville autorise cette extension urbaine.

Cet agrandissement géographique s’est fait par la suite en parallèle d’une seconde ligne de moulin à vent, connue sous le nom de Queens Quay, qui est apparue au fur et à mesure.

Camps d’été francophones 2024 dans le Grand Toronto et en Ontario

Camp d'été Centre francophone Hamilton

Activités du Camp d'été du Centre francophone Hamilton. Photos: courtoisie

Les vacances d’été se font de plus en plus proche, et les parents s’interrogent sur les façons d’occuper leurs enfants. Dans le grand Toronto, il existe une variété de camps d’été francophones, qui proposent plusieurs activités pour différents âges.

Il s’agit d’une bonne solution, notamment, pour encourager les enfants à pratiquer le français.

Le Camp d’été Tournesol

Situé dans les villes de Milton, Kitchner/Waterloo, Guelph et Brantford, le Camp d’été Tournesol est l’offre francophone la plus importante du Grand Toronto.

Du 15 juillet au 23 août, et du 8 juillet au 23 août pour Milton, le camp propose une expérience estivale amusante et festive pour les enfants, tout en garantissant l’usage du français. Club de lectures, ateliers musicals et activités manuelles sont au programme.

Camp d'été Tournesol
Camp d’été Tournesol.

L’Alliance française: des camps de jour

À l’Alliance française de Toronto, il est également possible pour les enfants de s’inscrire aux camps de jour des mois de juillet et août. Des activités artistiques et ludiques y sont axées sur l’apprentissage de la langue française.

Divisés par tranche d’âge, les ateliers sont encadrés par des invités. De 5 à 11 ans, les enfants découvrent la comédie musicale avec Adrienne ou la cuisine avec l’agence Ekin.

De 8 à 11 ans, ils peuvent découvrir le théâtre avec Eudes du Théâtre français de Toronto; la photographie avec Pascaline du Labo, ou l’Eco Design avec l’agence Ekin.

Le Centre francophone de Hamilton

Les camps d’été du Centre francophone de Hamilton se tiendront de juillet à août pour les enfants de 4 à 15 ans. Le centre présente un large choix d’actvités, des arts aux sciences, piscine et sorties culturelles dans Toronto. L’objectif est de familiariser les enfants avec le français, avec le savoir-vivre et la débrouillardise.

Camps du Centre francophone Hamilton - Burlington - Milton
Camps du Centre francophone de Hamilton, Burlington, Milton.

Les camps d’été de l’AFRY

L’Association des francophones de la région de York (AFRY) est un autre organisme qui ouvre ses camps d’été du 2 juillet au 23 août, dans les locaux des écoles secondaires catholiques Renaissance à Aurora, et Norval-Morisseau à Richmond Hill. Les huit semaines sont orientées autour de huit thèmes qui favorisent le divertissement des enfants.

Le Camp de loisirs La Colombe

Le Camp de loisirs La Colombe est une solution pour le divertissement des enfants de 4 à 14 ans du 4 juillet au 11 août prochains. Les enfants ont l’occasion de perfectionner leur niveau de français et de suivre des ateliers littéraires, de bricolage ou encore de yoga, au centre-ville de Toronto, ainsi qu’à Thornhill, Scarborough, Richmond Hill, North York et Brampton.

UNIO

Encourager l’apprentissage du français à travers le théâtre, c’est également possible! L’équipe UNIO s’engage à entraîner vos enfants de 6 à 14 ans aux pratiques artistiques lors de ses camps d’été: théâtre, danse, chant, conception de costumes.

À Toronto, Mississauga et North York, il existe trois sessions aux mois de juillet et août durant lesquelles des professionnels de l’art du spectacle encadreront les enfants tout en veillant au renforcement des compétences linguistiques en français.

Camps été UNIO, théâtre musical.
Camps été UNIO, théâtre musical.

Le Camp Bivouac en plein air

Par ailleurs, le Camp Bivouac de l’organisme La Clé, dans le comté de Simcoe, permet de faire garder vos enfants du 2 juillet au 23 août dans quatre écoles de Barrie, Borden, Penetanguishene et Collingwood, dans le cadre de sorties, excursions dans la nature, activités sportives et bien d’autres encore.

Camp Source de Vie
Camp Source de Vie

Le Camp Source de Vie et ses cabanes en forêt

Dans la région de Hearst, le Camp Source de Vie amène vos enfants de 8 à 14 ans au coeur de la nature avec des cabanes en forêt, feux de camps et activités en plein air. Les sessions d’inscription commenceront le 1er juillet et se termineront le 9 août.

Gala du PSAT: les artistes de l’école Saint-Frère-André à l’honneur

Soirée de gala du PSAT, à l'AFT.

Les élèves du PSAT qui ont participé à la soirée de gala. Photos: Lila Berdai, l-express.ca.

L’art était à l’honneur lors du Gala du Programme spécialisé en arts de Toronto (PSAT), où les élèves finissants ont révélé leurs portfolios au grand public. Différentes prestations artistiques ont animé l’Alliance française de Toronto ce jeudi 25 avril dernier.

Un gala très attendu

Finissants du Programme spécialisé en arts de Toronto, basé à l’école secondaire catholique Saint-Frère-André dans l’Ouest la ville, des élèves de la 11e à la 12e année ont exposé leurs travaux artistiques. Que ce soit de la peinture, du chant ou des scènes théâtrales, tous étaient réunis à la galerie l’Alliance française de Toronto pour une deuxième année consécutive.

Soirée de gala du PSAT, à l'AFT.
Galerie d’art du PSAT à l’Alliance Française.

«C’est l’aboutissement d’un travail sur plusieurs années», explique à l-express.ca Noémi Parenteau-Comfort, enseignante de théâtre et coordinatrice du programme.

Pour les parents, c’est aussi l’occasion de découvrir le travail artistique de leur progéniture, qui prennent tant la forme de carnets de croquis, d’oeuvres murales que de prestations scéniques.

Soirée de gala du PSAT, à l'AFT.
Elèves du programme entourés de leurs familles, dans la galerie d’art.

Développer la fibre artistique des élèves

Sous la direction de Daniel Gareau, d’Andrew Sharp, de Noémi Parenteau-Comfort et d’Henrique Coe, les élèves ont eu carte blanche pour ce qui est de la conception de leur projet ou pour les choix de scène.

En 11e année, Devlynne Dunn a chanté Edelweiss, de La mélodie du bonheur. Rubeya Bwakira a joué au piano The Fragance of Dark Coffee de Noriyuki Iwadare, et Linnea Correia à la flûte la Sarabande de la Partita pour flûte solo de J.S Bach.

En 12e année, Rodney Ngindu a montré son talent de batteur sur des sons soul et jazz.

Dans un style plus rock, Audrey Morris, avec les frères James et Paul Caudwell, ont repris Alice in Chains puis une composition originale électrique.

Soirée de gala du PSAT, à l'AFT.
Soirée de gala du PSAT, à l’AFT. James Caudwell, voix et guitare, Paul Caudwell à la batterie, Audrey Morris à la basse.

Pour ce qui est du chant ou des monologues de théâtre, l’objectif était de d’interpréter des oeuvres francophones, comme Je n’existe plus loin de nous chanté par Stecie Kidimbu.

D’autres élèves ont présenté leurs propres compositions. C’est le cas d’Allison Goodchild et Nadeem Salib avec La vie déprimante des enseignants, une scène teintée d’humour.

«Les élèves se spécialisent en général dans une discipline artistique. Au sein du programme, nous les encadrons chacun à leur niveau. Nous souhaitons vraiment que les jeunes apportent leurs idées de projet, pour embellir l’école et la communauté», ajoute Noémi Parenteau-Comfort.

Soirée de gala du PSAT, à l'AFT.
À droite: le directeur artistique Billy Boulet-Gagnon, saxophone soprano et direction.

Une certification qui conclut l’année en beauté

Existante depuis trois ans seulement, la certification du PSAT permet non seulement de marquer officiellement la fin de ces années au sein du programme, mais aussi d’ouvrir la voie vers de nouvelles opportunités.

«Avec cette certification en main, les élèves peuvent par la suite se diriger vers des études artistiques s’ils le souhaitent, ou tenter d’obtenir une bourse par exemple», explique Billy Boulet-Gagnon, directeur artistique du PSAT.

Rodney Ngindu, Stecie Kidimbu, Éléa Losa, Aurélie Goubert, Audrey Morris et James Caudwell ont chacun reçu une rose par leurs professeurs, au terme de cette certification.

Soirée de gala du PSAT, à l'AFT.
Finissants de la certification du PSAT.

Entre reconnaissance et fierté

«Pour nous, c’est gratifiant de voir à quel point les élèves ont évolué dans ce programme au fil des années», souligne Noémi Parenteau-Comfort.

«C’est très important d’encourager et d’appuyer la créativité, la passion des élèves et les études d’art. Cela sert à développer des habiletés artistiques mais aussi à encourager la confiance des jeunes, à former des adultes qui vont plus tard dans la vie être empathiques», précise Billy Boulet-Gagnon.

Les élèves termineront l’année avec la présentation de leur comédie musicale Excalibur, du 1er au 6 juin.

Les élèves de Viamonde suivent un parcours en apprentissage socio-émotionnel

Viamonde lance un parcours en apprentissage socio-émotionnel

Lancement du parcours en apprentissage socio-émotionnel à Viamonde au début de l'année. Photo: Conseil Scolaire Viamonde

Des statistiques nationales démontrent que la santé mentale s’est dégradée chez les jeunes Canadiens entre 2018 et 2020, chutant de près de 22%. La pandémie de covid a eu un impact négatif et a soulevé de nouveaux enjeux.

Aider ses élèves à conserver un bon équilibre mental, c’est la priorité que s’est donné le Conseil scolaire Viamonde à travers un «parcours en apprentissage socio émotionnel» – lancé en janvier à l’école Michelle-O’Bonsawin à Toronto, l’une de ses 16 écoles secondaires dans la péninsule ontarienne, nourries par 41 écoles élémentaires. 

Le parcours en apprentissage socio émotionnel couvre toutes les années scolaires, de la maternelle à la 12e.

Valoriser l’apprentissage socio-émotionnel

Le programme en santé mentale de Viamonde veut renforcer le suivi des jeunes, encore en plein développement, afin de les aider à évoluer en société.

L’apprentissage socio-émotionnel, ici, est un moyen d’assurer le bien-être des élèves. Il s’agit d’apprendre aux jeunes à gérer leurs émotions et à établir des relations saines à travers des activités pédagogiques, intégrées dans les programmes scolaires.

Le parcours  se base sur la maîtrise de soi, la régulation des émotions, le respect du point de vue de l’autre, la compréhension de l’impact des comportements sur les autres. 

Encourager le bien-être des élèves

À Viamonde, on explique que cette démarche permettrait de réduire les troubles anxieux et les difficultés scolaires des enfants.

«Depuis des années que je travaille au Conseil, on remarque des besoins psychologiques auxquels il est nécessaire de répondre, notamment au niveau des compétences socio-émotionnelles des élèves», explique Natacha Castor, superviseure clinique en travail social à Viamonde.  

Natacha Castor, superviseure clinique en travail social et Micheline Rabet, leader en santé mentale
Natacha Castor, superviseure clinique en travail social, et Micheline Rabet, leader en santé mentale. Photo: Viamonde

Apprendre aux élèves à maitriser ces compétences psycho-sociales, c’est aussi les préparer à faire plus tard leurs premiers pas dans la vie adulte. Le Conseil scolaire Viamonde évoque des élèves qui ne «sont pas toujours prêts à entrer à l’université».

Une approche systémique

Le parcours en apprentissage socio-émotionnel fonctionne à travers des ateliers avec les élèves, des interventions de professionnels de santé et de formations des équipes pédagogiques. 

Créé comme un programme d’enseignement, le projet se veut ludique aux yeux des enfants. Des attentes ont été déterminées de la maternelle à la 12e année. Une fois qu’une thématique est bien comprise, l’élève reçoit un «visa» et peut continuer à «voyager» vers le prochain niveau.

Parcours en ASE lancé par Viamonde
Le parcours en ASE lancé par Viamonde et son programme par niveau scolaire.
  • De la maternelle à la 2e année, «On souhaite qu’un enfant soit capable de reconnaître ses émotions, de les verbaliser et de savoir comment retrouver le calme».
  • De la 3e à la 4e année, l’attention se porte sur la résolution de conflits, la gestion de l’intimidation et l’affirmation de soi.
  • En 5e et 6e année, on se concentre sur les identités uniques, diversifiées, comment vivre avec l’autre. Des ateliers sont instaurés afin de respecter les différentes identités culturelles.
  • À partir de la 7e année, le programme se penche sur le mandat du ministère sur la littératie en santé mentale, intégré au parcours Viamonde. Ce plan vise à promouvoir le bien-être.

L’objectif de ce parcours est d’agir de façon échelonnée afin de rendre les élèves familiers avec la notion de santé mentale. Auprès des plus jeunes, cette sensibilisation s’établit à travers les cours d’éducation physique par exemple.

Plusieurs thématiques vont être abordées directement en classe dans le cadre d’activités entre les élèves et les équipes pédagogiques: la santé mentale positive, les réactions du corps et du cerveau, quel comportement adopter face au stress, comment venir en aider aux autres, ainsi que la maladie mentale. 

Prévenir les cas de discrimination 

«Notre approche est à 60%, voire 70% préventive. On anticipe les cas de racisme ou de harcèlement dans l’enceinte scolaire. Il ne s’agit donc pas selon moi d’agir uniquement en réaction face aux incidents, mais d’agir afin d’éviter toute sorte de discriminations», ajoute Micheline Rabet.

Dans le cadre du projet en apprentissage socio-émotionnel, le Conseil scolaire Viamonde s’appuie sur le portail Santé mentale en milieu scolaire Ontario.

Cette démarche provinciale a inspiré le parcours de Viamonde, avec notamment la ressource Comprendre le racisme envers les Noirs, qui indique comment aborder les stéréotypes racistes à l’école afin d’empêcher leur diffusion.

«Le racisme est toujours présent et nuit à la vie scolaire», explique Micheline Rabet. «Il y a donc des répercussions sur le bien-être des élèves. Au sein du Conseil scolaire, nous collaborons avec une agente en équité et droit de la personne avec qui nous réfléchissons à l’impact du racisme et à comment l’éradiquer dès le plus jeune âge.»

Aux origines architecturales du quartier Rosedale

1 Chestnut Park, Rosedale

Les promeneurs du Historitour de la Société d'histoire de Toronto ont admiré le 1 Chestnut Park du quartier Rosedale. Photos: Lila Berdai, l-express.ca.

Sous la protection du Heritage Conservation District depuis 2003, le quartier Rosedale de Toronto est un réel trésor patrimonial. L’un des plus huppés de la métropole, il trouve ses sources au début du 20e siècle, et se caractérise par une grande richesse architecturale.

Rolande Smith, présidente de la Société d’Histoire de Toronto, et Brigitte La Flair ont guidé une quarantaine de personnes de Crescent Road à Ancroft Place, ce dimanche 21 avril: le premier «Historitour» de l’année de la SHT. La prochaine visite nous plongera dans l’histoire des chemins de fer à Toronto ce 27 avril.

Visite guidée par la Société d'Histoire de Toronto.
Visite du quartier Rosedale  guidée par la Société d’Histoire de Toronto.

Le domaine de la famille Jarvis

Plusieurs familles ont joué un rôle détermination dans la construction du quartier Rosedale. C’est le cas des Jarvis. William Botsford Jarvis, fondateur de Yorkville à Toronto et sa femme Mary habitaient Rosedale House. C’était un loyaliste, fidèle à la couronne anglaise.

Tiré des mots «rose» et «dale», qui signifie vallée en écossais, le quartier Rosedale a lui même été fondé sur des vallées. À l’époque, le coût de construction des ponts était très élevé.

William Jarvis était shérif et membre du «Family Compact» – les familles les plus influentes du Haut-Canada. En 1824, il achète 150 acres à Yonge et Bloor. Au départ, William Jarvis déménage avec son père sur sa nouvelle propriété, puis avec sa femme. Le domaine reste assez difficile d’accès car le terrain était sinueux.

Le neveu de William Jarvis, Edgar Jarvis, détenait l’une des plus somptueuses résidences, Glen Hurst, aujourd’hui dissimulée derrière l’école privée pour jeunes filles Branksome Hall, fondée en 1903 et rénovée plusieurs fois.

Héritage de la famille Jarvis à Branksome-Hall.
Héritage de la famille Jarvis à Branksome-Hall. Photo: Wikipedia.

Un contraste architectural

Les rues en courbes, visibles dès Crescent Road, témoignent de l’originalité architecturale et de l’exclusivité de Rosedale, à l’opposé des rues droites habituelles.

À la fin du 19e siècle jusqu’au début des années 1900, le quartier de Rosedale se développe et plusieurs architectes viennent construire d’élégantes demeures destinées aux familles aisées. En 1905, le terrain a été subdivisé en plusieurs maisons et jardins.

Spécificité des rues courbées de Rosedale
Spécificité des rues courbées de Rosedale

Le style anglo-saxon géorgien va fortement inspirer l’architecture des maisons, et donner naissance au style néo-géorgien qui se caractérise par les fenêtres à guillotine et des immenses demeures avec plusieurs pièces. Certaines étaient attribuées aux domestiques: lingères, chauffeur, majordome, personnels des écuries.

C’est le cas de la propriété au 1 Chestnut Park, qui abritait près de 30 pièces et qui a été converti en 1987 en cinq appartements. Elle appartenait à l’époque à un monsieur Rirye, qui était propriétaire de la bijouterie Rirye Birks, une des plus anciennes compagnies canadiennes existantes.

La brique est également un élément fondamental de la construction des maisons de Rosedale, la pierre n’étant pas originaire de Toronto. La brique rouge de plusieurs de ces demeures était un matériau plus coûteux que la brique blanche ou jaune. La brique rouge était faite individuellement, tandis que la brique jaune était produite dans des moules avec de l’argile, ce qui facilitait la production en termes de quantité et de rapidité.

60 Crescent Road
Résidence du 60 Crescent Road, et ses murs de briques peints.

Le mouvement Art & Craft

À la fin du 19e siècle, qui marque aussi la fin de l’époque victorienne, le mouvement Art and Craft a gagné le  milieu architectural et des arts décoratifs au Royaume-Uni. La demeure du 52 Cluny Drive, appartenant en 1905 au banquier John Dixon, conserve les traces de cette volonté plus authentique, notamment avec les vitres des fenêtres en «diamants».

Dans un contexte de révolution industrielle, le style architectural des maisons à Rosedale était très unifié. Cependant, le mouvement a implanté l’idée d’un retour aux savoir faire artisanaux.

52 Cluny Drive
52 Cluny Drive, et le style Art and Craft.

Entre les styles Tudor et Cottage

Les toits à forte pente et les très hautes cheminées sont de style Tudor, reflétant l’identité culturelle britannique de l’ère médiévale.

Néanmoins, ce style se distingue aussi par son utilisation du bois. L’immeuble Castlemere est historiquement le premier édifice à appartements de Rosedale. Construit en 1912 par Henry Simpson, architecte apprenti du fondateur de Casa Loma, le bâtiment a été rebâti en 1988. L’immeuble est fait de plâtre peint.

Appartements Castlemere
Appartements Castlemere de style Tudor. Photo: Flickr.

Ancroft Place est plutôt représentatif du style Cottage, aussi populaire à cette période. Il rapelle l’élégance des banlieues à jardins de l’Angleterre, qui accordent davantage l’importance à l’entretien des paysages. Il est possible de remarquer une diversité de matériaux, brique, bois pierre, grands et hauts toits, ainsi qu’une certaine asymétrie.

Ancroft Place
Ancroft Place

Un quartier notoire

Si Rosedale s’est fortement développé avec l’essor du marché de l’immobilier au début du 20e siècle, le quartier était essentiellement habité par des personnalités importantes dans l’histoire de la ville de Toronto.

Parmi elles se trouvaient John Lye, grand architecte de la gare Union et du théâtre Royal Alex, William Davis à la tête de la grande compagnie de vente de porc à travers le Commonwealth, ou encore Lord Thompson, anciennement l’homme le plus riche du Canada.

19 Avondale, résidence de John Lyle.
19 Avondale, anciennement résidence de John Lyle.

Un ministre et une sénatrice de France en visite à Toronto

Franck Riester Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, et Mary Ng Ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique.

Le ministre français Franck Riester et la ministre canadienne Mary Ng au St-Lawrence Market de Toronto mercredi. Photo: Dave Abrue

En réponse au renforcement de l’accord commercial AECG entre le Canada et l’Union européenne, le ministre français Franck Riester (Commerce extérieur, Attractivité, Francophonie et Français de l’étranger) est allé à la rencontre des commerçants du St-Lawrence Market à Toronto ce 17 avril.

Il était accompagné de son homologue canadienne la ministre Mary Ng (Promotion des exportations, Commerce international, Développement économique).

Ce soir-là, Mathilde Ollivier, sénatrice des Français établis hors de France également de passage à Toronto, organisait dans un restaurant une rencontre avec des conseillers consulaires et des Français de Toronto, à laquelle toutefois la participation a été très faible.

Visite du marché

Ces visites suivaient la récente rencontre entre le premier ministre français Gabriel Attal et le premier ministre Justin Trudeau le 10 avril.

Le premier ministre Attal a aussi rencontré le premier ministre du Québec, François Legault, et il s’est exprimé à l’Assemblée nationale du Québec, notamment en appui au principe de la laïcité de l’État.

Franck Riester Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, et Mary Ng Ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique.
Franck Riester et Mary Ng Ministre avecc des fromagers au Marché St-Laurent de Toronto. Photo: Dave Abrue.

L’AECG – mieux connu par son signe anglophone CETA – vise à abaisser les droits de douane qui constitueraient un frein à la commercialisation de certaines marchandises entre le Canada et le continent européen.

En compagnie de Mary Ng, le ministre s’est arrêté dans plusieurs stands du marché, notamment spécialisés dans l’importation de produits français d’épicerie fine comme les fromages.

Pour ces commerçants, la vente de produits français est un atout «considérable».

Mary Ng explique à l-express.ca que, selon elle, le traité Canada-UE «est un excellent accord commercial pour le Canada et la France. Si l’on regarde les chiffres, depuis l’entrée en vigueur du traité, il y a une augmentation des importations de 66%, notamment de produits fromagers», appréciés de la clientèle canadienne.

Du côté français et européen, cette poignée de main avec le Canada est «stratégique.» Franck Riester avait visité quelques jours auparavant une mine d’uranium au Saskatchewan. La richesse du Canada en hydrocarbures et en métaux, explique-t-il, peut servir de la clé de voûte de l’indépendance de l’Europe, notamment par rapport à la Russie.

Franck Riester Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, et Mary Ng Ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique.
Rencontre avec les gérants d’une chocolaterie. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

Consolider le libre-échange

L’AECG a récemment été sujet d’une controverse au Sénat français: une opposition des deux côtés de l’hémicycle a presque stoppé la ratification de cet accord.

Sont pointés du doigt ses conséquences sur le climat, avec l’augmentation des gaz à effet de serre. L’absence de clauses miroirs ferait également de l’ombre aux agriculteurs français et engendrerait un déséquilibre des normes alimentaires.

Face aux doutes concernant les «perdants» de cette affaire, Franck Riester veut chasser les incertitudes en évoquant la création de «chaînes de soutien entre deux nations qui partagent les mêmes valeurs, celles de la démocratie».

À cet effet, le ministre a par ailleurs souligné que cet accord «gagnant-gagnant» favorise les investissements. Les mots d’ordre de cette rencontre ont été «plus d’importations, plus d’exportations, plus d’investissements».

Fromager au Marché St Lawrence.
Les ministres Franck Riester et Mary Ng au Marché St Laurent. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

Alliances commerciales à travers la francophonie

Soutenir la construction d’alliances, c’est le point d’ancrage de la démarche économique du gouvernement français.

Cette volonté résonne avec le 19e Sommet de la Francophonie qui aura lieu dans quelques mois au Château de Villers-Cotterêts. À Paris, on recevra notamment plusieurs entreprises pour créer des liens économiques.

Une jeune sénatrice

Depuis six mois, Mathilde Ollivier, 29 ans, fait partie des 12 sénateurs représentant les Français établis à l’étranger, élus par leurs conseillers consulaires (il y en a quatre pour l’Ontario et le Manitoba).

Mathilde Ollivier
La sénatrice française Mathilde Ollivier.

Installée en Autriche après avoir vécu dans différents pays, Mathilde Ollivier siège désormais au Sénat français, dont elle est la plus jeune membre. Elle est membre du parti Europe Écologie Les Verts.

«Ce que je porte en tant que jeune scénariste écologiste, c’est à la fois que nous sommes des élus locaux, c’est la volonté d’avoir des lieux de structure pour porter notre voix. On se retrouve avec une moyenne de personnes plutôt âgée et conservatrice», explique-t-elle.

Un enjeu: les comptes bancaires

Seulement deux Français de Toronto ont participé à cette rencontre. «Je vis à Toronto depuis 2010, c’est l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur nos conseillers consulaires et sénateurs», explique l’un des participants à l-express.ca.

La sénatrice française Mathilde Ollivier, en compagnie d'Olivier Giffaux conseiller consulaire de l'Ontario et du Manitoba.
La sénatrice française Mathilde Ollivier, en compagnie d’Olivier Giffaux, conseiller consulaire de l’Ontario et du Manitoba, et de deux citoyens Français de Toronto. Photo: Lila Berdai, l-express.ca.

La discussion a été amorcée par la problématique de la gestion des comptes en banque des Français vivant à l’étranger.

«C’est en effet l’une des grandes questions. À partir du moment où nous ne sommes plus résidents fiscaux français, mais que nous vivons à l’étranger, notre compte bascule, car cela demande une gestion particulière des banques avec un coût important», répond le conseiller consulaire Olivier Giffaux, issu lui aussi du parti EELV.

Sur toile de fond d’enjeux environnementaux, le petit comité a aussi débattu de nucléaire, décarbonisation et pesticides.

Tous naufragés sur l’île du Roi Poubelle

Le Roi Poubelle.

Le Roi Poubelle, avec Eudes Laroche-Francoeur. Photos: Catherine Archambault.

Une île pas comme les autres, c’est le monde recyclé et plein de musicalité dirigé par le Roi Poubelle que découvre la naufragée Élise. Coproduit par Vox théâtre, d’Ottawa, et le Théâtre français de Toronto, pour un jeune public, Le Roi Poubelle mêle un univers avant-gardiste musical aux thématiques envioronnementales actuelles.

La pièce sera présentée en matinées scolaires du 24 avril au 3 mai, et le 27 avril à 14h pour tous les publics, au Berkeley Street Theatre.

Une île de déchets

Écrite par Eudes Laroche-Francoeur et mise en scène par Pier Rodier, Le Roi Poubelle dépeint l’histoire d’Elise, interprétée par Béatrice René-Décarie, qui fait naufrage sur une île déserte alors qu’elle est en deuil de sa mère.

Sa rencontre avec le Roi et seul habitant de l’île marquera sa recherche de sens, alors que les deux personnages explorent cette contrée entièrement faite de matériaux recyclés. Le décor est constitué de «98,8% de matériaux récupérés et recyclés», précise Pier Rodier, metteur en scène, en entrevue avec l-express.ca.

Le Roi Poubelle.
Décor et costumes recyclés dans Le Roi Poubelle.

«L’idée m’a traversé l’esprit en début de pandémie en 2020, en isolation», raconte Eudes Laroche-Francoeur. «Comme tout le monde, j’avais envie de faire quelque chose. J’ai commencé à construire des instruments de musique avec des objets que je trouvais lors de mes promenades ou dans la rue. C’est comme ça qu’est né Le Roi Poubelle.»

La pièce prend forme à travers la métaphore du recyclage: le personnage d’Élise trouve un autre sens à sa vie à travers l’histoire extraordinaire du Roi qui donne une seconde chance aux déchets. Plusieurs genres théâtraux sont explorés, du comique en passant par la comédie jusqu’au drame.

Eudes Laroche-Francoeur précise que «voir le Roi Poubelle aussi engagé dans la transformation des objets, pour leur donner une deuxième vie, c’est ce qui encourage la jeune femme à aller au bout de sa quête et à accepter que sa mère ne fait plus partie de sa vie».

Le Roi Poubelle.
Béatrice René-Décarie et Eudes Laroche-Francoeur dans Le Roi Poubelle.

Éco-responsabilité

Au fur et à mesure, plusieurs thématiques sont abordées, mais toujours avec subtilité. Bien qu’elle interroge la surconsommation ou la préservation de l’environnement, la pièce ne mise pas sur l’éco-anxiété ou des prédictions d’apocalypse.

«Au théâtre, on raconte des histoires. Dans nos histoires, on peut décider de proposer des façons de revoir l’humanité, d’aller vers l’autre, d’aller vers soi-même», précise Pier Rodier.

Le Roi Poubelle.
Le Roi Poubelle, joué par Eudes Laroche-Francoeur.

Un périple musical

Au-delà de ce paysage éco-responsable, gouverné par le Roi pionner du recyclage, se joue un voyage en musique.

L’idée était d’élaborer tout un projet de création autour de sonorités différentes. Pour cela, les instruments recyclés d’Eudes utilisés dans la pièce s’ajoutent aux arrangements de la musicienne Louise Poirier, sur scène, qui suit l’histoire avec sa guitare et d’autres instruments.

Pier Rodier explique cette synergie entre écriture et composition: «il y a tout un travail de bruitage effectué par les comédiens sur scène et puis par la musicienne».

Le Roi Poubelle.
La comédienne Béatrice René-Décarie et la musicienne Louise Poirier dans Le Roi Poubelle.

Les métamorphoses du théâtre d’objet

Du point de vue de la scénographie, Le Roi Poubelle utilise le théâtre d’objet pour créer une infinité de possibles dans le jeu des personnages. Des canettes aux petits contenants sont nés des personnages appelés «les sujets du Roi» dans la pièce.

Passionné par le théâtre d’objets depuis des années, Pier Rodier a déjà eu recours à cette pratique artistique, notamment avec le spectacle pour les tous petits, Toutou qui a été récompensé du prix Rideau Awards 2016-2017. L’idée était de créer un spectacle dans cet esprit de seconde main, avec des marionnettes biodégradables.

Ces objets se transforment durant la pièce, des instruments de musique au mur sur la scène, qui va créer du vent.

Pierre Rodier.
Pier Rodier.

Vox Théâtre et le théâtre pour jeunesse

Fondé en 1979 et dirigé par Pier Rodier depuis 1987, Vox Théâtre se consacre notamment à la création pour le jeune public.

«La petite enfance me fascine beaucoup tout comme les pré-ados. Nous racontons des histoires qui se construisent plus sur le sensoriel, avec des artistes visuels, des musiciens… C’est ce que nous faisons avec Le Roi Poubelle, toutes ces sphères sont très vivantes au sein du spectacle».

«Un théâtre de jeunes publics est fondamentalement un des outils les plus vivants pour regrouper des gens, que ce soit dans les écoles ou que ce soit dans les communautés. C’est un lieu de rencontre important pour la francophonie.»

Le texte de la pièce Le Roi Poubelle est désormais publié aux éditions franco-ontariennes Prise de Parole.

L’art du réseautage: pour une meilleure intégration professionnelle

Atelier de réseautage

Sébastien Dorélas explique comment bâtir votre marque personnelle et professionnelle. Photos: Lila Berdai, l-express.ca

Propulser sa carrière et tisser des liens professionnels sont des tâches délicates. Pour y arriver, il est utile de maîtriser l’art du réseautage: la capacité à créer un réseau de relations bénéfiques sur le plan professionnel.

Si cette pratique semble simple à première vue, elle renvoie à tout un système de techniques et de codes: miser sur la qualité des relations au lieu de la quantité, apprendre à développer son image numérique, et appliquer ses connaissances en matière de communication.

C’est ce qu’ont exposé Sébastien Laperrière et Sébastien Dorélas, du Collège La Cité, dans un atelier sur L’art du réseautage intitulé Comment bâtir votre marque personnelle et professionnelle. L’activité avait lieu le 4 avril dans l’agora de l’Université de l’Ontario français, qui abrite le campus torontois de La Cité.

Atelier de réseautage
Les participants à l’atelier sur le réseautage avec Sébastien Laperrière.

Relations publiques

Sébastien Laperrière est agent de liaison communautaire à La Cité. Sébastien Dorélas est spécialiste des communications bilingues à l’Institut national de la paie. Il est membre du comité consultatif pour le programme de Relations publiques de La Cité à Toronto.

La séance du 4 avril était la troisième sur ce thème. «Les deux précédentes avaient vraiment plu aux participants», explique Hélène Grégoire, la directrice du campus torontois de La Cité.

«Depuis la première session, nous cherchons à approfondir les grands axes du réseautage», ajoute Sébastien Laperrière. «L’idée, c’est d’apprendre aux participants à faire valoir leur profil pour maximiser leurs opportunités professionnelles. C’est l’occasion de partager un aspect des relations publiques.»

Référencement interne

Si la mise en réseau est primordiale, c’est également parce que attirer l’attention des employeurs à Toronto n’est pas évidente.

Le référencement interne, c’est à dire le recrutement par le biais d’un réseau de contacts, reste la pratique la plus courante au Canada. D’où l’importance de bâtir un réseau fiable, et ce, particulièrement pour les nouveaux arrivants.

«Toronto est une très grande ville. C’est difficile d’y réseauter si on ne sait pas comment s’y prendre», précise Sébastien Doléras. L’atelier met l’accent sur le bouche à oreille, qui serait davantage efficace que postuler directement pour un poste.

Éviter la précipitation

Une mise en réseau productive, c’est le résultat d’une image soignée.

Assister à des rencontres ou conférences en ciblant les secteurs recherchés est un bon point de départ. L’objectif est d’établir un contact visuel puis d’entamer une discussion courtoise avec d’autres professionnels.

L’atelier de réseautage pointe du doigt les erreurs fréquemment répétées: parler trop de soi ou révéler aussitôt que nous sommes à la recherche d’emploi.

«Il s’agit plutôt d’expliquer que nous sommes à la recherche de nouveaux défis», affirme Sébastien Dorélas. C’est un détail qui fait toute la différence et cela évite notamment la précipitation, guère appréciée des recruteurs.

Atelier de réseautage
Tour de table lors de l’atelier sur le réseautage, dans l’agora de l’UOF.

La règle du 80/20

Parmi les stratégies à garder à l’esprit, il y a la règle du 80/20. Elle indique que, lors d’un entretien ou d’une conversation, l’individu se doit de laisser 80% de temps de parole à son interlocuteur, une preuve qu’il sait se montrer prévenant.

En complément, l’utilisation des réseaux sociaux est fortement recommandée.

«Si vous êtes un professionnel, avoir un profil LinkedIn mis à jour est un atout favorable qui témoigne de votre expertise. Cela permet aussi de maintenir un suivi avec les professionnels que vous rencontrez.»

«Si vous travaillez dans des secteurs créatifs, il faut faire connaître son talent sur Instagram!»

Des profils variés

Plusieurs personnes étaient présentes à cette troisième session: des habitués autant que des nouveaux visages. Les participants travaillent dans les secteurs commercial, du marketing, des relations client.

La plupart sont des nouveaux arrivants à Toronto. Tous souhaitent avoir des conseils pour donner de l’élan à leur carrière.

Plusieurs d’entre eux se sont prêtés à des exercices de simulation de rencontre afin de mettre en pratique les connaissances acquises durant la séance.

«Je viens d’arriver à Toronto. Cet atelier m’aide beaucoup à comprendre comment je dois valoriser mon expérience», déclare une participante à la sortie de la salle.

«C’est important de bien maîtriser les règles du dialogue. Ces mises en situation permettent de mieux comprendre les enjeux d’une bonne prise de contact», souligne Sébastien Dorélas.

Atelier de réseautage
Activités sur le «pitch» avec Sébastien Dorélas et des participants de l’atelier.

Le bénévolat: tremplin vers l’emploi

Si le point d’ancrage du réseautage est la proactvité, débuter par des expériences associatives bénévoles serait par ailleurs une bonne alternative pour se faire une place dans le monde professionnel.

Lieux stratégiques de rencontres, les associations ou organismes permettent de rencontrer des professionnels d’une façon plus informelle. En ce sens, «les membres d’un réseau déjà existant peuvent vous tenir informés des postes qui se libèreraient autour d’eux».

«Si vous êtes un réseauteur professionnel, il faut se tourner vers les associations en lien avec vos centres d’intérêts. Généralement, elles recherchent toujours des bénévoles», confirment les deux animateurs.

«Encore énormément de travail à faire pour la santé mentale en français»

Forum sur l'accès aux services de santé mentale organisé par Entité 3

Les intervenants Jeanne Françoise Mouè, Yves Francis Danteu, Kristine Kjeldsen, Michel Tremblay, Solange Belluz, Patrick Padja, Constant Ouapo, Oureye Seck, Geneviève Quintin, Antoine Derose, Aliou Sène. Photos: Lila Berdai, l-express.ca

Malgré la Loi sur les services en français de l’Ontario, le domaine de la santé mentale fait face à des défis particuliers en termes de prise en charge et d’accessibilité.

Ramener ces problématiques à l’ordre du jour était l’objectif du Forum en Santé mentale organisé par l’Entité 3 ce jeudi 28 mars dernier au Manoir Glendon.

Un système encore fragile

Réunis autour d’une grande table ronde par l’agence de planification des services de santé en français couvrant Toronto et sa grande banlieue Ouest, plusieurs organismes ont eu l’occasion de renforcer le réseau de soutien.

Étaient présents Entité 4, la FARFO (Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario), et le CNFS (Consortium national de formation en santé). En tout, 75 personnes ont participé à ce premier forum orienté vers la santé mentale.

Forum sur l'accès aux services de santé mentale organisé par Entité 3
Constant Ouapo, directeur général de l’Entité 3.

L’Entité 3 s’assure que la voix des francophones soit entendue et que leurs besoins en matière de santé mentale soient adressés. «Avec Santé Ontario et les associations, nous sommes résolus à trouver des solutions adaptés aux problèmes, car il y en a encore plusieurs», affirme Constant Ouapo, président du conseil d’administration d’Entité 3.

Bien que les associations de services de santé redoublent leurs efforts pour s’adapter à la demande des francophones dans le Grand Toronto, il y a encore «un grand nombre d’obstacles» qui se dressent devant l’optimisation des services de santé mentale en français, reconnaît Carl Bouchard, le commissaire aux services en français.

Parmi eux, les associations pointent du doigt une gestion parfois inadaptée au sein des structures de santé, à l’origine d’un difficile accès aux services.

Un déséquilibre entre l’offre et la demande

Selon une étude de CAMH, le Centre de toxicomanie et de santé mentale, basé à Toronto, 47% des élèves des écoles secondaires de la province ont signalé souffrir de troubles psychologiques. En parallèle, 53% des Franco-Ontariens disent connaître un accès limité, voire inexistant, aux services de santé mentale, malgré la Loi sur les services en français.

Aliou Sène, le chef de service régional en action sociale de CAMH (qui est aussi président du conseil d’administration Centre francophone du Grand Toronto), évoque le manque de réactivité des services qui parfois tardent à prendre en charge les patients. «Le temps d’attente moyen pour les services allait de deux jours pour les situations de crise à 98 jours pour les services intensifs.»

Forum sur l'accès aux services de santé mentale
Au Forum sur l’accès aux services de santé mentale en français, au Manoir Glendon.

Briser le tabou de la santé mentale

Bien que l’offre de services en français est de plus en plus démocratisée, ce qui encourage les francophones à se diriger vers des centres de soins, de nombreux francophones seraient encore résilients à avoir recours aux services de soins.

L’un des soucis soulevé par les organisations est la stigmatisation de la santé mentale. Il serait nécessaire de promouvoir plus efficacement la sensibilisation de la santé mentale, afin d’éviter que cela dissuade les patients à se tourner vers les services de soins dès les premiers signes de troubles psychologiques.

«Il faut éviter d’aborder la question de la santé mentale à travers l’aspect pathologisant, car cela crée des barrières avec les patients. C’est aussi un défi de devoir raconter un traumatisme plusieurs fois afin de bénéficier de prestations médicales. Il faut le prendre en compte pour améliorer la qualité des services», précise un intervenant.

Antoine Derose, consultant en santé mentale et professeur au Collège Boréal, précise que «la majorité des troubles de santé mentale diminuent les capacités d’adaptation d’un individu lorsque celui-ci traverse un moment difficile».

Ce dernier explique que certaines catégories d’individus sont plus susceptibles de voir leur santé mentale se dégrader, comme les personnes affectées par l’isolement social, les nouveaux immigrants, les personnes victimes de rejet communautaire, les jeunes et les aînés.

Forum sur l'accès aux services de santé mentale
Antoine Derose, prof au Collège Boréal.

Accroître le financement

Pour assurer l’efficacité des prestations de santé mentale en français, il serait nécessaire d’engager un dialogue entre les cliniciens afin de se préparer aux différents historiques des patients. Néanmoins cela n’est pas suffisant: les associations présentes lors du forum sonnent l’alarme face aux bailleurs de fonds.

Les fournisseurs de services de santé mentale en français doivent disposer tant de ressources humaines que financières afin d’être efficaces. L’un des points soulignés lors du forum est que les bailleurs de fonds devraient subventionner davantage les structures de santé.

«S’il n’y a pas de ressources suffisantes, il n’est pas possible de fournir une aide adaptée.»

French 2 Meta à l’AFT: quand le métavers réinvente l’éducation

Alliance française de Toronto, French 2 Metavers

Alliance française de Toronto, le métavers en français exploré par les enfants. Photo: Alliance française de Toronto.

En plein essor, les nouvelles technologies ouvrent la voie vers de nouvelles perspectives d’enseignement. L’Alliance française de Toronto (AFT) s’en fait le cobaye: à partir de ce jeudi 28 mars, des cours de renforcement en langue française seront proposés aux enfants à travers un métavers: un monde virtuel.

Utiliser la trois dimensions à des fins éducatives, c’est l’idée de l’AFT, qui est à la base une école privée de français. L’équipe de direction, entourée des professeurs de français langue seconde (FLE), ont mis en place «French 2 Meta».

Le programme a été conçu exclusivement pour les enfants et adolescents, afin d’approfondir les bases du français à travers des jeux de rôles au sein d’univers virtuels.

Christophe Plantiveau, directeur adjoint sortant (il sera remplacé par Flore de Bayser), indique à l-express.ca que «six enseignantes spécialisées en FLE ont été formées et ont préparé des activités éducatives à partir de la technologie, tout en se mettant à la place d’enfants âgés de sept à treize ans».

Dans un premier temps, les élèves se rencontreront avec l’enseignante afin de définir et revoir les bases, pour s’assurer que le groupe soit au même niveau.

Après cela, l’objectif est de se retrouver une fois par semaine pour un cours d’une durée d’une heure trente environ. Ce, pendant huit semaines, le temps d’explorer huit univers interactifs différents. L’aboutissement du travail des élèves sera également évalué par Benjamin Leroux, directeur pédagogique, également à l’origine du projet.

Proposer des activités ludiques et innovantes aux enfants

Pour l’équipe de l’AFT, il était question de «changer la dynamique sans changer les objectifs d’apprentissage, et de créer des activités qui ont du sens pour les enfants».

Durant une session type, le groupe d’enfants recevront un lien et auront la possibilité de se créer un avatar dans le métavers.

Suite à cela, l’enseignante a comme mission de les emmener dans une variété de mondes virtuels: un château fort, la station spatiale, l’océan Pacifique…

Alliance française de Toronto, French 2 Meta
Exemple de session virtuelle dans un métavers de l’AFT. Photo: AF de Toronto.

À travers ces thèmes, le but est que les élèves acquièrent du vocabulaire et améliorent leur grammaire française. Ce système a aussi pour but d’encourager la communication entre les enfants.

Ainsi, ils seront en mesure d’apprendre, par exemple, le passé composé: la conjugaison devient ludique et divertissante.

C’est un moyen innovant de se constituer un socle de connaissances qui dépasse la démarche conventionnelle de l’enseignement.

S’adapter aux nouvelles générations: un véritable défi

Entre une période post-pandémique et une baisse de motivation notable chez les jeunes, l’Alliance française mise sur les nouvelles technologies. À l’origine, pendant la covid, Christophe Plantiveau et son équipe ont observé des difficultés chez les élèves à rester concentrés pendant les cours à distance.

Métavers, Christophe Plantiveau.
Christophe Plantiveau.

«Nous avons vu que l’attention des enfants était limitée dans le temps. Alors on a décidé de réfléchir à de nouvelles activités qui les captiveraient.»

À titre d’expérimentation, l’équipe a remarqué que l’utilisation de plateformes de jeux vidéos permettaient aux élèves de retrouver de la motivation.

À l’issue d’un premier atelier test au printemps dernier, avec 50 enfants accompagnés de leurs parents, le projet a été une véritable réussite. «Le taux de satisfaction s’est élevé à 92%, et les enfants avaient très envie de revenir.»

Continuer de développer le métavers

Christophe Plantiveau souligne que le web 3D n’est néanmoins pas nouveau.

«On a oublié qu’il existait des plateformes qui nous permettent d’interagir socialement. Ce qui est récent en revanche aujourd’hui, c’est qu’on peut appliquer des activités pédagogiques dans ces univers.»

«French 2 Meta» n’est pas la seule initiative de l’AFT inspirée de l’univers numérique. Depuis près de cinq mois, l’équipe pédagogique y a développé un salon d’exposition virtuel.

Cette technologie vise à aider les personnes souhaitant réaliser un voyage linguistique en France. De Rouen à Bordeaux, le salon virtuel permet de découvrir toutes les destinations avant de faire un choix décisif.

Ma thèse en 180 secondes: deux candidats remportent la finale ontarienne

Ma thèse en 180 secondes

Les participants à l'édition torontoise 2024 de Ma thèse en 180 secondes. Photos: Lila Berdai, l-express.ca.

Vulgariser une thèse en trois minutes, c’est le grand défi du concours Ma thèse en 180 secondes remporté par deux étudiants – en virologie et en science de l’atmosphère – lors de la finale torontoise ce mardi 26 mars au Collège Massey de l’Université de Toronto.

Sous les regards attentifs du jury et du public, Juliette Blais-Savoie et Christian DiMaria ont été choisis pour représenter l’Ontario lors de la grande finale nationale le 15 mai à Ottawa. Tous deux sont repartis avec un prix de 500$.

Juliette Blais-Savoie et Christian DiMaria
Juliette Blais-Savoie, gagnante dans la catégorie maîtrise, et Christian DiMaria, gagnant dans la catégorie doctorat.

L’efficacité des vaccins

C’est après une course au coude-à-coude avec les quatre autres participants que Juliette Blais-Savoie et Christian DiMaria ont respectivement remporté la première place dans leurs catégories: maîtrise et doctorat.

Juliette Blais-Savoie est étudiante en virologie à l’Université de Toronto. Elle a captivé les esprits avec sa recherche: Débrouiller les différences entre les vaccins contre la grippe préparés dans les œufs ou en culture cellulaire.

Sa thèse interroge l’efficacité des vaccins et la façon dont ils sont conçus et administrés ensuite aux patients. La candidate a indiqué mener ce travail de recherche afin de rendre les vaccins «les plus efficaces possible».

Isoprène polluant

De son côté, Christian DiMaria est étudiant en sciences de l’atmosphère à l’Université de Toronto. Il a mis en exergue le rôle polluant de l’isoprène, un composé organique ou industriel toxique, facilement inflammable.

Le titre de sa recherche: Les estimations des émissions d’isoprène par la végétation à l’aide de modèles numériques et d’observations: leurs incertitudes et leurs implications pour la modélisation de la chemise atmosphérique.

«Deux raisons m’ont poussé à participer à Ma thèse en 180 secondes. Je termine mon doctorat bientôt, donc c’était une bonne façon de comprendre ce que je fais. Je suis anglophone, donc c’était aussi un grand défi de vulgariser ma thèse!», confie le gagnant à l-express.ca.

Ma thèse en 180 secondes
Sandhya Mylabathula et Paul Deguire, anciens gagnants en compagnie de Linda Cardinal, présidente de l’Acfas-Toronto.

Une seconde édition à Toronto

Organisé pour la première fois en 2023, l’édition torontoise de Ma thèse en 180 secondes a été reçu de nouveau cette année avec enthousiasme. La soirée a été soutenue par l’Acfas-Toronto, l’organisation vouée à la recherche scientifique et la diffusion du savoir en français.

Animée par deux anciens lauréats de 2023, Sandhya Mylabathula et Paul Deguire, la soirée s’est déroulée dans la convivialité.

Linda Cardinal est professeure à l’Université de l’Ontario français et présidente de l’Acfas-Toronto. Elle explique que ce concours est ouvert à tous les étudiants qui voudraient s’essayer à la vulgarisation de leur thèse de maîtrise ou de doctorat.

Inspirée au Québec du concept australien Three Minute Thesis de l’Université de Queensland, Ma thèse en 180 secondes a été étendue à toute la communauté francophone au Canada en 2012.

«Tout le monde en sort gagnant»

Le jury était composé de Lynn Casimiro, vice-présidente académique du Collège La Cité, Laurent Bozec, professeur de l’Université de Toronto, Sarah Choukah, professeure ajointe à l’Université de l’Ontario français, ainsi que Rebecca Lazarenko, étudiante au doctorat à l’Université York.

Après avoir pesé le pour et le contre, Laurent Bozec a souligné l’unanimité des votes pour la première catégorie, et un choix plus serré pour la seconde. Les critères de sélection étaient autant les qualités d’orateur, l’éloquence, que la clarté et la précision des propos.

La présidente de l’Acfas-Toronto précise que malgré le caractère compétitif de l’évènement, tout le monde reçoit un prix pour sa participation.

Des prix d’une valeur de 300$ont été attribués aux candidats arrivés à la seconde place de leur catégorie. Les candidats à la troisième marche du podium ont reçu 200$.

Un prix coup de cœur sera décerné à l’un d’entre eux, basé sur les votes du public qui seront compabilisés plus tard.

Ma thèse en 180 secondes
Les participants à Ma thèse en 180 secondes entourés du jury et des animateurs.

Une grande finale au congrès de l’Acfas

Sous l’égide de l’Acfas-Toronto, les deux gagnants iront représenter leurs universités à la finale nationale.

Elle se tiendra à Ottawa le 15 mai dans le cadre du 91e congrès de l’Acfas, le plus grand rassemblement scientifique multidisciplinaire de la francophonie avec près de 6 000 participants de tout le Canada et de l’international.

L’an passé, alors que l’Acfas célébrait son centenaire, le thème était «100 ans de savoirs pour un monde durable». Cette année, il s’agit de «Mobiliser les savoirs en français», un engagement en faveur de la visibilité de la langue française dans les sciences.

Célébrer l’excellence académique

Pour Adrien Laroche, attaché culturel du Consulat de France à Toronto, la tenue de cet événement en français dans la ville reine reste primordiale dans un contexte de francophonie minoritaire. «Toute initiative qui valorise la langue française est un vecteur d’unité, de diversité, d’ouverture, de partage.»

Adrien Laroche souligne que l’intérêt de l’évènement est de «célébrer l’excellence académique ainsi que la vitalité de la langue française».

«Nous avons conscience qu’il y a très peu de programmes d’études supérieures en français dans le Centre-Sud-Ouest ontarien», ajoute Linda Cardinal. «Les prestations de ce soir en sont d’autant plus méritoires.»

C’est par ailleurs une occasion pour les participants de rendre accessible un sujet de nature scientifique à une audience qui n’y serait pas familière. Une belle prouesse intellectuelle qui participe à l’avancée des savoirs en français, et qui prépare la relève scientifique.

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