Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.


Complots, bavures policières et autres magouilles
«Certains hommes écoutent le silence de Dieu, d’autres le bruit du diable.» Cet énoncé cryptique d’un sergent-détective dissimule peut-être la clef de l’énigme entourant une série de quatre meurtres décrits dans le roman policier Un automne noir, de Florian Olsen. Femmes étranglées Il y a des éléments communs à chaque meurtre; il s’agit de jeunes femmes, étranglées, dans des lieux fermés. D’abord Nadia El Alaoui, le cou rompu dans la salle de bain du café Saint-Michel à Hull. Puis Carolyn Mackay, étranglée dans la cave d’une microbrasserie d’Ottawa. Ensuite Claire Normandeau, assassinée dans la salle à manger de son appartement […]

C’est la Fête des mères!
On célèbre aujourd’hui la Fête des mères. Inspirons-nous d’un petit livre qui permet à un enfant de dire «Merci, maman!» C’est le titre de l’album que signe et illustre l’Australien Matt Cosgrove. Que ce soit l’histoire avant d’aller faire dodo, ou le bisou pour faire oublier un bobo, ou la balançoire qui monte très haut, il y a toujours une bonne raison de dire… «Merci, maman!» L’album présente onze scènes de la vie quotidienne où un animal remercie sa mère qui vient l’aider. Parmi les animaux représentés, on trouve un éléphant, un renard, un tigre, un castor, un rhinocéros, un […]

Un symbole et un slogan en temps de pandémie
Depuis presque deux mois, on voit apparaître des drapeaux arc-en-ciel avec la mention «Ça va bien aller», laissant entendre qu’on va se sortir de cette pandémie. Le symbole a été lancé en Italie et a rapidement fait le tour du monde, comme cela avait été le cas dans les années 1990 pour illustrer la Fierté gaie. Lien entre ciel et terre L’arche multicolore représente l’espérance depuis des siècles. Dans la mythologie grecque, l’arc-en-ciel est incarné par la déesse Iris et signifie que les dieux veulent communiquer avec les hommes. En Irlande, on croyait qu’il y avait au bout de l’arc-en-ciel […]

L’irrémédiable œuvre du temps
Directeur de rédaction d’XYZ La revue de la nouvelle, David Bélanger a récemment publié un recueil intitulé En savoir trop. Dès la première page, la dédicace pique notre curiosité: «À ceux et celles dont j’ai pillé les angoisses.» Situations étranges Dans ce recueil de quinze nouvelles, les lieux et les situations, aussi familiers soient-ils, basculent tranquillement vers l’étrange. Ainsi, un petit garçon est «emprisonné toute sa vie dans le sous-sol d’une église, ayant pour geôlier son diacre de grand-père qui n’avait jamais digéré Vatican II et, pour la pureté de son âme, avait choisi de l’élever dans le latin de […]

ACFÉO, ACFO, AFO: porte-parole officiel, puis marginalisé
Acfeo, acfo, afo. Selon votre âge, vous connaissez peut-être deux ou trois de ces organismes qui ont représenté les Franco-Ontariens au fil des ans. Il s’agit de l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO, 1910-1969), de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO, 1969-2006) et de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO, depuis 2006). Leur cheminement, parfois houleux, est décrit avec minutie dans Résistances, mobilisations et contestations, un ouvrage sous la direction de Michel Bock et Yves Frenette. Forte implication catholique Fondée à Ottawa le 20 janvier 1910 par 1 200 Canadiens français de l’Ontario, l’ACFEO se veut un «regroupement compact, solide et […]

Quand des lutins boulanger, menuisier et soldat font vendre des céréales
Farine, biscuits, sirop, lait, céréales… Les produits alimentaires portant des noms de personnages ou de mascottes ne manquent pas. Certains sont plus colorés que d’autres. En voici une demi-douzaine. Aunt Jemima Célèbre marque de farine à crêpe, de sirop et d’autres produits pour le petit-déjeuner, Aunt Jemima existe depuis 1893. L’inspiration du personnage de Tante Jemima vient de la chanson vaudeville de Billt Kersands, Old Aunt Jemima, écrite en 1875. Betty Crocker Cuisinière et marque commerciale, Betty Crocker a été inventée en 1921 pour personnaliser les réponses aux consommateurs des produits de la compagnie Washburn Crosby, ancêtre de General Mills. […]

Journée mondiale du livre: pourquoi le 23 avril?
C’est lors de la 28e session de la Conférence générale de l’UNESCO, tenue à Paris du 25 octobre au 16 novembre 1995, que le 23 avril est choisi comme Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Ce jour de l’année 1616 marquait le décès de Miguel de Cervantès, de William Shakespeare et de l’Inca Garcilaso de la Vega. Nous célébrons donc, cette année, la 25e Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Au Paradis en même temps? Selon certains historiens, la date du 23 avril n’est pas si certaine que cela; Shakespeare ou Cervantès serait peut-être mort le […]

Quand l’évêque était plus puissant que le chef de police
Le sixième commandement de Dieu est «Impudique point ne seras, de corps ni de consentement». Les mauvaises pensées, la masturbation, les attouchements avant le mariage sont interdits. Dans un pensionnat où les garçons doivent se confesser à un directeur spirituel, il n’est pas rare d’assister à des «amitiés particulières». Voilà un sujet en or pour le romancier Jean-Pierre Charland, dont le 35e roman s’intitule Impudique point ne seras. Dès les premières pages, l’auteur fait dire au détective Eugène Dolan de la Police de Montréal que «la loi s’applique de façon variable, selon la fortune, le prestige, le pouvoir». Le mot […]

Pierre Laporte, chantre de la survivance française
Pour la très grande majorité des gens, la mention de Pierre Laporte (1921-1970) rappelle presque uniquement la Crise d’octobre 1970 et son assassinat. Or, pendant seize ans, il fut journaliste, éditorialiste et correspondant parlementaire du Devoir. Laporte a couvert sept voyages de la Survivance française organisés par le Conseil de la Vie française en Amérique entre 1949 et 1959, et rédigé une soixantaine d’articles. Onze d’entre eux sont reproduits dans un livret intitulé Les voyages de la Liaison française 1949-1959. Voyages Les onze articles choisis, présentés et annotés par Dominique Laporte, se répartissent comme suit: cinq sur l’Acadie, deux sur la […]

Roman atypique à l’allure de livre savant
«On ne peut pas se nourrir de colère, d’amertume et de regret […], car la survie n’est pas un acte égoïste, mais un impératif.» Voilà qui résume assez bien le tout dernier roman de Micheline Marchand, Perdue au bord de la baie d’Hudson. Destiné à un public ado, l’ouvrage intéressera tout autant un lectorat adulte. La protagoniste du roman se prénomme Zoé, une adolescente qui est mal dans sa peau. Pour affronter ses démons et vaincre la culpabilité qui la tenaille, elle s’enfuit d’Ottawa et se réfugie chez son cousin à Churchill, au nord du Manitoba, au bord de la […]

L’envers et l’avers du monde
Hugues Corriveau s’est inspiré de Gregory Crewdson, photographe américain qui a réalisé plus de 200 tableaux photographiques sur l’envers du rêve américain, pour concocter 43 brèves nouvelles regroupées sous le titre Dérives américaines. Il est tour à tour question d’êtres désemparés, de situations improbables, de cérémonies, de temps suspendu, de troubles ou de violences. Ennui profond La nouvelle intitulée Les tâches quotidiennes décrit l’univers d’une épouse entièrement consacrée à son mari, les mains dans l’eau de son évier. Je n’ai pas pu faire autrement que penser à La Sagouine et à Gapi. Corriveau met souvent en scène des personnages souffrant […]

Courir plusieurs lièvres à la fois
Le premier roman de Karine Boucquillon-Davidson, Les baleines pleurent aussi, renferme plusieurs accents torontois. Le personnage principal est chroniqueur francophone au quotidien bilingue de la Ville Reine. Il rencontre une partenaire au Salon du livre de Toronto. L’auteure écrit que la francophonie de Toronto est «bariolée et multicolore» et que la rue Queen est le pouls artistique de la capitale ontarienne. Franco-Manitobain de naissance, Pierre Dumont a l’impression de passer sa vie à attendre que quelque chose se produise. Il souhaite partager sa vie avec «une femme qui fait fonctionner son cœur et sa tête plutôt que son décolleté et […]