La réflexion et l’action de Christine St-Pierre

Christine St-Pierre, avec la collaboration de Marc Gilbert, Ici Christine St-Pierre. De l’école de rang au rang de ministre, mémoires, Québec, Éditions du Septentrion, 2020, 310 pages, 29,95 $.
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Publié 25/10/2020 par Paul-François Sylvestre

Le 8 avril 2020, après deux années de travail, Christine St-Pierre devait publier ses mémoires à titre de journaliste radio-canadienne et politicienne québécoise. La pandémie a tout arrêté. Ce n’est qu’en septembre que paraît Ici Christine St-Pierre. De l’école de rang au rang de ministre.

L’entrée de Christine St-Pierre à Radio-Canada ne s’est pas fait au Québec mais plutôt à Moncton à l’été 1976. La journaliste écrit qu’elle est très attachée au Canada, principalement grâce à son séjour en Acadie, et au sort réservé aux francophones hors Québec.

Le terrain de jeu de St-Pierre est la couverture sur le terrain. Lors du massacre de Polytechnique (6 décembre 1989), son souci est de «respecter le deuil des familles tout en obtenant leurs témoignages, essentiels afin que toute la société fasse le sien». Elle est aussi sur le terrain pour couvrir la crise politique au Parti libéral du Québec (Bourassa-Allaire-Dumont, 1994) et les attentats du 11 septembre 2001.

Opinions

Des émotions fortes et un appétit boulimique pour le travail bien fait lui procurent des moments inoubliables. En 2007, la journaliste de Radio-Canada publie dans La Presse une lettre en appui aux soldats canadiens en Afghanistan.

Une telle transgression du code journalistique aurait dû entraîner son renvoi ou à tout le moins une sanction disciplinaire. Elle est plutôt mise sur la tablette, plus jamais de reportage au Téléjournal.

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Trente ans de métier à Moncton, Montréal, Québec, Ottawa et Washington lui ont «fait vivre une expérience humaine et professionnelle unique, riche d’enseignements et profondément stimulante». En 2007, elle a le goût d’exprimer ses opinions et ses convictions ouvertement, «visière levée, dans l’action politique», parce que la res publica est un cadre de réflexion, d’engagement et d’action.

Libérale qui a voté OUI

Lors du référendum en 1980 et de nouveau en 1995, Christine St-Pierre a voté OUI.

Elle ne veut plus revivre l’expérience. Elle devient candidate du Parti libéral du Québec et se fait élire députée de L’Acadie (Montréal) en 2007. Quand Jean Charest forme un cabinet paritaire, il nomme 9 hommes et 9 femmes, dont St-Pierre au ministère de la Culture, des Communications, de la Condition féminine et ministre responsable également de l’application de la Charte de la langue française.

Plus tard, après un bref séjour dans l’opposition, elle devient ministre des Relations internationales et de la francophonie dans le gouvernement de Philippe Couillard. Son passage à la culture lui permet d’avoir une vision plus forte: le Québec doit exister à l’étranger et exercer un leadership dans la francophonie.

Minorité

En politique, St-Pierre a fait sienne une phrase d’Albert Camus: «La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, c’est la protection de la minorité.» Les artistes et les femmes démunies, entre autres, ont fait partie de cette minorité.

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Comme c’est souvent le cas aux Éditions du Septentrion, l’ouvrage est enrichi d’un Index qui sera fort utile aux chercheurs.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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