Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.


Laferrière: un an pour devenir écrivain
Chronique de la dérive douce, de Danny Laferrière, a d’abord paru en 1994. L’auteur nous offre maintenant une nouvelle version, entièrement remaniée et augmentée, de ce qui aurait pu s’appeler L’Énigme de l’arrivée, si ce titre n’avait été rendu célèbre par V. S. Naipaul. Le roman est composé de 360 fragments qui prennent la forme de vers libres, un peu à la manière de L’Énigme du retour. Il permet de nous former un portrait de la première année que le romancier a passée au Québec. Chronique de la dérive douce est écrit au «je», celui d’un jeune Haïtien qui arrive […]

Le premier Institut de sexologie
C’est à Berlin, en 1919, que fut inauguré le premier institut de sexologie, l’Institut pour la recherche sexuelle. Fondé par Magnus Hirschfeld, militant de la liberté sexuelle, cet Institut renfermait une importante collection d’archives, organisa la première Conférence mondiale pour la réforme sexuelle, publia le premier périodique de sociologie et les premières statistiques sur le comportement sexuel. L’Institut proposa aussi les premières consultations pour homosexuels ainsi que des informations sur la contraception ou les maladies vénériennes. Magnus Hirschfeld publia lui-même de nombreux ouvrages, dont L’homosexualité chez l’homme et la femme. Il devint rapidement une cible de choix pour les militants […]

Une ultime aventure de Sherlock Holmes
Avec l’accord des ayants droit d’Arthur Conan Doyle, le romancier anglais Anthony Horowitz a ressuscité brillamment, pour une ultime aventure, le légendaire locataire du 221b Baker Street: Sherlock Homes. Son roman s’intitule La Maison de Soie et le narrateur est ce cher Watson… qui voit tout sans nécessairement tout observer. Le docteur John Watson se montre aussi assidu dans ses obligations de biographe que Sherlock Holmes l’est à mener ses enquêtes. «C’est peut-être pour cela que notre association marchait aussi bien.» Leur ultime association a lieu à Londres, en 1890, où richesse et pauvreté vivent malaisément côte à côte. Watson […]

Le premier taste-vin
Longtemps avant que la question du verre de dégustation idéal ne soit posée, le taste-vin était tout à la fois un outil indispensable et le symbole de toute une profession. Négociants, courtiers ou vignerons, ils l’emportaient partout avec eux, soigneusement enveloppé dans une peau de chamois. Créé en 1611, le taste-vin est un petit récipient en forme de tasse basse, de 7 à 12 centimètres de diamètre, permettant d’examiner un vin, de le mirer, et de le goûter. Généralement en argent massif, il a évolué vers le métal argenté surtout au début du XXe siècle, et même vers l’inox … […]

Le premier amphithéâtre
Colonie grecque au VIe siècle a. J.-C., alliée incertaine de Rome qui finit par la coloniser, Pompéi comptait nombre d’édifices publics, dont son célèbre amphithéâtre construit en 80 av. J.-C. sur ordre de Caius Quinctus Valgius et de Marcus Porcius. Aîné de tous les édifices de même nature dans le monde romain, l’amphithéâtre de Pompéi a inspiré des ingénieurs pendant plus de quatre siècles. Admirablement conservé, l’édifice présente des mesures impressionnantes – 135 m x 104 m – lui permettant d’accueillir jusqu’à 20 000 spectateurs attirés par les jeux de cirque et les combats de gladiateurs. Prenant modèle sur les théâtres […]

Le cœur d’un Parisien trappé par l’hiver québécois
Natif de la région parisienne, Stéphane Ledien est désormais installé à Québec. S’inspirant de ses premiers mois d’hiver, il estime que la vie ne vaut la peine d’être vécue qu’en écrivant et «en raquettes». Il vient de publier Un Parisien au pays des pingouins, 99 courts billets sur son choc thermique et culturel. Stéphane Ledien passe l’hiver 2007-2008 à Québec. Les médias lui annoncent que l’accumulation de neige pourrait atteindre 400 cm, heureuse correspondance avec le 400e anniversaire de la ville. Erreur! Il en tombe plus de 500 cm. Il apprend que chaussettes ici se dit «bas», et slips ou […]

La Turquie: étonnant carrefour des civilisations
Peu de pays peuvent se targuer d’être assis sur deux continents. C’est le cas de la Turquie qui est située à 96% en Asie (Anatolie) et à 4% en Europe (Thrace). Cette situation en fait un carrefour des civilisations et des religions. J’ai visité la Turquie du 21 juillet au 5 août, en pleine canicule (37-39 degrés le jour, environ 30 degrés la nuit). C’était aussi en plein ramadan; certains hôtels et restaurants ne servaient pas d’alcool. J’ai été choyé d’avoir un guide qui parlait bien le français et qui maîtrisait parfaitement l’histoire locale, régionale et nationale de son pays. […]

Dix nouvelles de plaisir… diabolique
Joyce Carol Oates occupe depuis longtemps une place au tout premier rang des écrivains contemporains. Cette Américaine, qui a remporté le prix Femina étranger en 2005 pour Les Chutes, a récemment publié Le Musée du Dr Moses, un recueil de dix nouvelles de plaisir… diabolique. Dans chaque nouvelle le décor est vite planté et en général des plus ordinaire. L’auteure part souvent d’une banalité quotidienne, puis distille cette atmosphère en quelques phrases innocentes pour y superposer une vague inquiétude qui se transforme lentement en subtile terreur. La première nouvelle, «Salut! Comment va!», est une phrase de cinq pages et demie. […]

Le premier baiser sur la bouche au cinéma
À peine inventé, le cinématographe suscita ses premiers scandales. En 1895, le film Serpentine Dance, pourtant d’une grande innocence, provoqua la colère des ligues de vertu pour quelques scènes jugées indécentes. Mais l’année suivante, les ligues se déchaînèrent contre un autre film, The Kiss, réalisé par William Heise. Dans ce film, l’acteur John Rice et sa partenaire May Irvin échangent un baiser sur la bouche, en gros plan. Un baiser bref, puisque le film, produit en Vitascope, ne dépasse pas une minute. Mais cette scène fut jugée obscène et provoqua des demandes d’interdiction. À cette époque, l’Union des femmes chrétiennes […]

La plume raffinée de François Guérin
Le Franco-Ontarien François Guérin a publié au moins huit romans aux Éditions JCL, à Chicoutimi. Son tout dernier s’intitule La Peur du pire et peut paraître anecdotique au départ, mais en lisant entre les lignes on y découvre une critique sociale qui se résume par «là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie». Guérin raconte l’histoire du sympathique monsieur Gaspard qui installe une cantine, rue Gounod à Montréal et vend à prix dérisoire un mets unique qu’il nomme «toupyne». Le mets, son prix et surtout la jovialité de monsieur Gaspard font fureur. Le quartier devient un […]

Le premier sommelier fut nommé en 1316
Le mot «sommelier» provient du moyen français. Initialement le terme se rapportait au fonctionnaire de la cour chargé du transport de l’approvisionnement. Le mot trouve ses racines dans le provençal «saumalier», conducteur de troupeau, lui-même issu de «sauma», troupeau. Le terme a donc d’abord désigné un conducteur de bête de somme. En 1316, le mot «sommelier» se spécialise lorsque le roi Philippe V en précise les missions par ordonnance royale. Il y a le sommelier de la paneterie, le sommelier à cheval (qui s’occupe des bêtes), le sommelier des nappes et le grand Échanson du roi, un homme de confiance, […]

Dure soirée pour les humoristes
Vous connaissez sans doute plusieurs humoristes québécois. Les noms de Louis-José Houde, Laurent Paquin, Mario Jean, Michel Barrette, Daniel Lemire, Jean-Michel Anctil et Martin Petit vous son probablement familiers. Ce que vous ignorez peut-être, ce sont les situations cocasses, surprenantes, parfois angoissantes vécues par les humoristes. François Morency les décrit dans Dure soirée: histoires vraies et autres humiliations.Dans ce livre, François Morency remet en scène les «pires moments» vécus par lui-même et ses comparses, sans jamais se départir du sens de l’humour qui lui est propre. Que ce soit un spectateur trop insistant qui ne cesse d’interrompre l’humoriste, ou bien […]