Roman à 50% érotique

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Publié 06/11/2012 par Paul-François Sylvestre

Le 50 % est peut-être faible pour décrire Cinquante nuances de Grey, premier roman de EL James. Il s’agit du pseudonyme d’Erika Leonard, auteure britannique d’une trilogie qui inclut Cinquante nuances plus sombres et Cinquante nuances plus claires (à paraître en français). Le premier tome est paru chez JC Lattès.

«Le roman le plus vendu au monde en 2012», clamait l’éditeur en octobre 2012! JC Lattès ajoutait que Cinquante nuances de Grey est «romantique, libérateur et totalement addictif». Un roman qui «vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais». La publicité est de bon aloi, mais le texte ne m’a pas emballé à ce point.

L’auteure met en scène Anastasia Steele, étudiante en littérature, et Christian Grey, richissime chef d’entreprise. Lorsque la jeune femme interviewe l’homme aux yeux gris tour à tour séduisants, arrogants et rieurs, c’est le coup de foudre irrésistible et mutuel.

«C’est le seul homme qui ne m’ait jamais excitée. Et pourtant, il est exaspérant, difficile, compliqué, déroutant.» Christian Grey est aussi manipulateur et dominant. «Je trouverai beaucoup de plaisir, et même de joie, à vous soumettre. Plus vous vous soumettrez, plus j’éprouverai de joie: l’équation est très simple.»

Anastasia ou Ana est obnubilée par un homme étrange et pervers. Un amant qui n’a jamais présenté une femme à sa mère, qui ne dort pas dans le même lit que sa flamme, qui ne lui fait pas l’amour. Christian baise seulement. L’amour n’est pas son truc.

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Au lit, Ana ne doit jamais regarder Christian. C’est clairement stipulé dans le contrat qu’il lui a fait signer. Ce contrat précise aussi que «le Dominant peut attacher, menotter ou ligoter la Soumise à tout moment durant les périodes allouées ou toute autre période supplémentaire, pour quelque raison que ce soit…»

Je dois dire que je me suis ennuyé à lire les longues descriptions érotiques qui émaillent le texte de EL James. Parce qu’elles sont exclusivement hétérosexuelles? Non! Plutôt parce qu’on a l’impression qu’Ana n’est «qu’un réceptacle, une coupe vide» que Christian remplit à sa guise.

Je ne sais ce que nous réservent les deux autres tomes, mais le premier a surtout décrit comment un homme d’une richesse obscène s’est permis d’enjôler une pucelle et de l’embrigader dans une relation perverse. Not my cup of tea!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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