Bon nombre d’institutions et d’associations canadiennes, grandes et petites, débutent désormais leurs activités par une «reconnaissance des territoires», une déclaration rappelant que des Premières Nations vivaient là avant l’arrivée des Européens, et qu’ils y vivent encore. Ces déclarations peuvent aussi être affichées dans leurs lieux physiques et leurs sites web.
Ces invocations répondent aux «appels à l’action» du rapport de 2015 de la Commission sur la vérité et la réconciliation, qui avait été établie dans le cadre d’une entente juridique entre les survivants des pensionnats autochtones et le gouvernement canadien.
Presque tous les organismes franco-ontariens participent à cette démarche. C’est ainsi qu’on lira une «reconnaissance des territoires» à l’inauguration d’une nouvelle école ou à l’ouverture d’un festival, ainsi qu’au début d’une assemblée générale annuelle ou d’une conférence.
La plupart des déclarations sont assez brèves et factuelles. D’autres fournissent plusieurs détails historiques ou géographiques. On en profite parfois pour reconnaître les souffrances et l’apport d’autres minorités à l’histoire du Canada.
La pratique n’a pas toujours fait l’unanimité, notamment quand se posait le choix de qualifier des territoires autochtones de «non cédés». Les déclarations de reconnaissance des territoires les plus controversées restent celles qui incluent un appel à une «décolonisation» des mentalités ou du pays.