Fragile équilibre de nos deux langues officielles
L’Ordonnance de Villers-Cotterêts, en 1539, fait du français la langue du royaume en France. Cela va s’étendre à la Nouvelle-France où les accents de Normandie et du Poitou se répandent respectivement dans la vallée du Saint-Laurent et en Acadie. Voilà une première donnée historique que Serge Dupuis fournit dans Deux poids deux langues – Brève histoire de la dualité linguistique au Canada. Dualité linguistique Après la cession de la Nouvelle-France à la Grande-Bretagne en 1763, le Canada sera marqué par une dualité linguistique entre anglophones et francophones. Commence alors une longue histoire au cours de laquelle différentes conceptions de la […]
Pessimisme à la Denise Bombardier VS optimisme à la Sonia LeBel
Deux visions de la Francophonie se côtoient. L’une évoque l’avenir d’un Québec en évolution à côté des minorités en perdition (Denise Bombardier). L’autre croit toujours en la force d’un français épanoui partout au Canada (Sonia LeBel). Sonia LeBel? C’est la ministre québécoise de la Justice, également responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne. Elle a exposé sa vision à Winnipeg le mois dernier, bien loin du plateau de Tout le monde en parle, au congrès annuel de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), au moment même où le documentaire Denise au pays des Francos semait l’émoi. […]
Survol historique du bilinguisme avec l’historien Serge Dupuis
Dans son ouvrage Deux poids deux langues publié aux éditions du Septentrion, l’auteur Serge Dupuis présente un aperçu de la dualité linguistique au Canada et il y souligne les moments marquants du régime linguistique canadien. De 1763 à nos jours, il a retracé non seulement les inégalités des rapports de force et la marginalisation de la langue de la minorité, mais aussi les efforts pour rétablir une certaine équité, les tendances et les évènements marquants. Brève rencontre avec Francopresse. Vous vous êtes intéressé aux différentes conceptions de la dualité linguistique qui se sont succédées au fil des ans au Canada. […]
L’écriture comme paroxysme de l’extase
Avant même la publication de son premier roman en 1990, Le secret de l’île Beausoleil, Daniel Marchildon remporte le Prix Cécile-Rouleau pour ce manuscrit. Au fil des ans, ses romans pour la jeunesse lui vaudront le Prix Émile-Olivier, le Prix Trillium et le Prix Françoise-Lepage, entre autres. Trente ans d’écriture débouchent maintenant sur un recueil de quinze nouvelles inclassables: Aventure d’un soir. L’éditeur L’Interligne parle d’un bouquet d’aventures décoiffantes et amusantes que vous n’oublierez pas de sitôt. En effet, nous sommes parfois surpris par le raisonnement d’un personnage ou déstabilisés par la tournure d’une intrigue. Les lecteurs-auteurs, eux, sont même […]
Le Sénat «créé pour protéger les régions et les minorités»
Commencer une nouvelle chronique qui paraîtra dans plusieurs médias est un peu énervant. On se demande quel style adopter, un ton enjoué ou «deadpan» sérieux, une accumulation de faits ou plutôt une analyse mêlée d’opinions? On se questionne aussi sur le sujet. Quelle question intéressera des lecteurs de partout au pays? Peut-on trouver un angle national à la hausse d’impôts fonciers à Saskatoon ou la réfection des routes à Sudbury? L’élection de gouvernements conservateurs purs et durs au Nouveau-Brunswick et en Ontario pourrait-elle avoir une incidence sur les Franco-Manitobains? Voilà des questions que je tenterai de démêler dans les prochains […]
Un roman tout en nuances
«Ce n’est jamais facile d’être le bourgeon d’un arbre déraciné… il faut retrouver son équilibre, s’inventer de nouvelles racines.» C’est sans doute le cas d’un grand nombre de nouveaux arrivants. C’est le sujet du tout dernier roman de Michèle Matteau, Entre ici et là-bas. Le roman est écrit au Je, celui de Ganaëlle, dix-sept ans. Elle a un petit frère, Zacharie, et une petite sœur, Marie-Neige. Le nom de ses parents, Toussaint et Désirée, n’est mentionné que dans le dernier quart du roman. À Ottawa Ganaëlle termine son cours secondaire à Ottawa et a un coup de foudre pour le […]
Le droit à son français vs Denise Bombardier (encore)
J’ai discuté récemment avec une enseignante à la retraite au sujet du documentaire de Denise Bombardier sur la francophonie canadienne. Je vais taire son nom pour la bonne raison que son cœur s’est toujours ouvert aux bouts de chou qui ont peuplé ses classes plutôt qu’aux controverses médiatisées. Un court passage l’a bouleversée. C’est celui où Denise au pays des Francos reprend un jeune Franco-Ontarien qui venait d’employer le verbe «supporter» dans le sens d’«appuyer». Anglicisme. Ô sacrilège! Pris en flagrant délit d’inconduite linguistique… Estime de soi Cette ex-enseignante acadienne m’a fait comprendre en peu de mots que la langue […]
Langue française : peu d’offre, beaucoup de demande
Selon Statistiques Canada, plus de trois touristes sur quatre au Canada viennent des États-Unis. Nous avons beaucoup à offrir: paysages magnifiques, peuple amical, prix compétitifs, excellentes routes et installations, sécurité, confort, multiculturalisme… Et une de nos ressources les plus précieuses, qui demeure sous-utilisée: la culture française. «Et le Québec alors?», me demanderez-vous. Et bien, je suis d’accord avec vous. La préservation de la langue française au Québec est une formidable réussite. L’originalité du Canada Mais peut-être aurions-nous besoin de plus de «Belle Province» en Ontario! Grâce à la persévérance de la population francophone du Canada, notre pays a réussi à […]
Toronto est-elle assez intelligente pour se transformer en «ville intelligente»?
Toronto est une des villes les plus dynamiques d’Amérique du Nord. Mais elle ne l’a pas toujours été. Comment est-elle passée d’une ville quelconque à une plaque tournante de la Tech en Amérique du Nord? Le potentiel économique de Toronto a longtemps été basé sur l’industrie des mines. Sont ensuite venues les banques dans les années quarante, ce qui fait aujourd’hui de cette ville la deuxième bourse d’Amérique du Nord (mais loin derrière celle de New York). À ses débuts, la bourse de Toronto n’avait pas bonne réputation. La spéculation de «penny stocks» y était pratique commune et attirait autant […]
Concilier gouvernement minoritaire et droits linguistiques minoritaires
Les Canadiens ont élu un gouvernement fédéral minoritaire le 21 octobre, le 14e depuis la Confédération. En moyenne, ces gouvernements minoritaires sont demeurés au pouvoir pendant 479 jours. Et, fait intéressant, 7 de ces 13 gouvernements minoritaires ont été réélus. Certes, Justin Trudeau devra ajuster sa façon de gouverner et démontrer une réelle volonté de coopérer avec les autres partis s’il espère s’accrocher au pouvoir aussi longtemps que possible. Néanmoins, tout semble indiquer que le premier ministre aura sa destinée entre ses mains, pour le moins à court et à moyen terme. La raison est simple: ses adversaires politiques n’ont […]
Loi sur les langues officielles : 6 secrets pour éviter la crise de la cinquantaine
Comment assurer que la Loi sur les langues officielles (LLO), qui a maintenant plus de 50 ans, offre une meilleure protection aux minorités? Un professeur de l’Université d’Ottawa, François Larocque, originaire de Sturgeon Falls, s’est inspiré de divers rapports publiés récemment pour formuler des recommandations en vue d’une nouvelle version de la Loi. 1 – Devenir un pays officiellement bilingue Puisque la constitution canadienne n’a pas encore été officiellement adoptée dans sa version française, il serait juste, selon M. Larocque, d’affirmer qu’elle n’a pas force de loi en français. En effet, seulement neuf des quelque trente textes qui composent la constitution ont […]
Immigration : les mauvaises décisions du Québec profiteront au reste du pays
Le gouvernement québécois de François Legault s’est fait élire avec un discours nationaliste et centré sur l’économie. Depuis son arrivée au pouvoir, les décisions prises en matière d’immigration sont conséquentes avec ce discours. En campagne électorale, M. Legault aimait marteler que Montréal devrait accueillir un maximum de 50% des immigrants, puisqu’elle représente la moitié de la population du Québec. Montréal attirerait trop d’immigrants aux yeux de la CAQ, au détriment de l’économie des régions. De plus, M. Legault avait promis de réduire le nombre d’immigrants pour mieux les intégrer. Exit la diversité et l’inclusion Fidèle à sa vision nationaliste, la […]