Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Douze Franco-Ontariennes célèbres
À l’occasion de la Journée internationale de la femme l’écrivain Paul-François Sylvestre était le conférencier invité au Club Richelieu Trillium. Il a brossé le portrait de 12 célèbres Franco-Ontariennes. Ces femmes ne sont pas toutes nées en Ontario mais elles y ont toutes œuvré. En voici un bref survol. • Madeleine de Roybon d’Allonne (c. 1646-1718) arrive au Fort Frontenac (Kingston) vers 1679, devient la maîtresse de l’explorateur De La Salle et lui prête 2 141 livres. En retour et en fief de seigneurie, elle reçoit une maison et une terre. Elle est considérée comme la première femme propriétaire sur […]
Un roman hautement coté peut décevoir…
Couronné en 2004 par le prestigieux Booker Prize, La Ligne de beauté est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature britannique contemporaine. Les critiques anglais ont évoqué Henry James ou Proust pour décrire l’élégance et la grâce du style d’Alan Hollinghurst. Le Sunday Telegraph a écrit que «La Ligne de beauté est ce que le roman britannique peut donner de meilleur». Peut-être suis-je trop sévère, mais j’avoue que l’ouvrage ne m’a pas épaté outre mesure. Le roman met en scène Nick Guest, un jeune esthète, homosexuel et cultivé. Fils d’un modeste antiquaire anglais, il fait de brillantes études à Oxford […]
Naissance de Pierre Léon
Il a inventé le grépotame en greffant une grenouille et un hippopotame, ce qui lui a donné inversement l’hipponouille. Il a joué avec son nom pour créer celui de Léon Des Roches, personnage d’un roman historico-humoristique. Il a déridé les lecteurs et lectrices de L’Express grâce à son «humour en coin». Il signe la plus courte chronique du journal (ci-dessus). Vous avez deviné qu’il s’appelle Pierre Léon. Plus précisément Pierre Roger Alexandre Léon, né à Ligré (Touraine, France) le 12 mars 1926. Il vit au Canada depuis plusieurs décennies et occupe une place de choix dans la francophonie torontoise. Sa […]

Daniel Poliquin: plaisir et délire d’écrire
Après avoir publié Le Roman colonial (2000) et L’Homme de paille (1998), deux romans qui avaient des saveurs historiques et/ou politiques, voici que Daniel Poliquin nous offre une 7e création romanesque qui se loge plus à l’enseigne du picaresque, voire du plus pur plaisir et délire d’écrire. L’ouvrage s’intitule La Kermesse, l’action se déroule en grande partie à Ottawa et les protagonistes mènent une vie hors de la mesure, pour ne pas dire carrément débridée. Le lecteur et la lectrice s’amusent gaiement. La période couverte par le roman s’étend de 1914 à 1934, soit du début de la Première guerre […]

La capitale mondiale de la sculpture sur bois
Au Canada, on n’a qu’à mentionner la sculpture sur bois pour penser immédiatement à Saint-Jean-Port-Joli et aux frères Bourgault. J’ai visité ce village du Bas-Saint-Laurent à trois reprises durant les années 1970. Chaque fois j’en suis revenu avec une sculpture (lampe, cendrier sur pied, plaque murale) que j’ai offerte à mes parents. Je suis récemment retourné à Saint-Jean-Port-Joli pour me ressourcer, pour baigner de nouveau dans une atmos-phère unique de créativité. Depuis une décennie, le village a acquis des lettres de noblesse mondiales. On y organise chaque année un Symposium international de sculpture qui accueille 10 sculpteurs du Québec et […]
La Crise d’octobre
Avant octobre 1970, le Canada n’avait jamais connu de kidnappings et de crise politico-militaire. Le 5 octobre 1970, le Front de libération du Québec (FLQ) enlève James Cross, délégué commercial britannique à Montréal. Le 10 octobre, Pierre Laporte, mi-nistre du Travail et de l’Immigration du Québec, est lui aussi enlevé par le FLQ. Les kidnappeurs exigent la libération d’un certain nombre de membres condamnés ou détenus du FLQ, ainsi que la diffusion du manifeste du FLQ. La Crise d’octobre est déclenchée. Le 10 octobre, le ministre de la Justice du Québec offre aux kidnappeurs un sauf-conduit vers l’étranger en échange […]
L’écrivain demeure l’être le plus chanceux de la Terre
Un athlète aime-t-il lire la biographie d’un sportif? Un entrepreneur prend-il plaisir à lire la vie d’un homme d’affaires? Je ne saurais le dire, mais je peux affirmer que j’ai adoré lire Le Château de sable, autobiographie de l’écrivain Pierre Chatillon. Plus connu au Québec qu’en Ontario, cet auteur a publié 25 ouvrages, allant de la poésie au roman, en passant par la nouvelle, le conte, le récit et l’essai. En relatant son parcours d’écrivain, il décrit une période bien précise, soit celle de la Grande Noirceur et de la Révolution tranquille au Québec. Cela m’a vivement intéressé. Né le […]
Naissance de Louis J. Robichaud
Dans sa biographie de Louis J. Robichaud, premier ministre du Nouveau-Brunswick de 1960 à 1970, le journaliste Michel Cormier a clairement illustré que cet homme politique ne se considérait pas comme «le porte-flambeau d’une vengeance acadienne». Le premier ministre était acadien, mais le pouvoir ne l’était pas. Louis Joseph Robichaud est né le 21 octobre 1925 à Saint-Antoine (N.-B.). Ses parents l’envoient au Collège Sacré-Cœur, à Bathurst, dans l’espoir qu’il deviendra prêtre. Le jeune Louis s’intéresse plus à l’économie et à la politique. Il devient avocat et songe à se faire élire député provincial, ne cachant pas son ambition de devenir premier ministre […]
Les enseignements des petites âmes
Écrivain vivant aux abords de la rivière des Outaouais, au Québec, Jean-Louis Grosmaire est de ceux qui ont suffisamment regardé dans les yeux un chien ou un chat triste, même un écureuil souffrant, pour pouvoir affirmer que les animaux ont une âme. Si l’outarde que l’écrivain a voulu protéger du froid et de la cruauté des hommes est malheureusement morte, il en conserve une plume et s’en sert pour dire cet animal, et combien d’autres, dans un ouvrage intitulé Les Petites Âmes. Jean-Louis Grosmaire nous raconte des histoires d’animaux qui ont souvent trop fréquenté certains hommes pour leur faire confiance. […]
Un évêque pyromane?
Lorsque le gouvernement conservateur de James Pliny Whitney impose le Règlement 17, le 25 juin 1912, les Franco-Ontariens montent aux barricades. La résistance à l’infâme réglementation s’étend sur plusieurs années, d’abord sous le règne conservateur (1912-1919), puis sous le règne des Fermiers unis d’Ernest Drury (1919-1923) et de nouveau sous le règne conservateur de George Ferguson (1923-1930). Les Franco-Ontariens n’ignoreraient pas que des pressions avaient été exercées sur l’administration Whitney pour qu’elle limite l’usage du français dans les écoles de la province. Ils savaient que l’évêque de London, Mgr Michael Francis Fallon, O.M.I., s’opposait farouchement à tout système bilingue d’éducation. […]
Le mot «Ontarois» dans le Dictionnaire Hachette
L’édition 2006 du Dictionnaire Hachette réunit 125 000 définitions de noms communs et 24 000 noms propres dans un même ouvra-ge. On y trouve 3 000 illustrations, 600 articles encyclopédiques, 285 cartes, 198 drapeaux, un atlas de 33 pages, des tableaux de conjugaison, les règles d’accord des verbes et des modèles de correspondance. C’est un vrai régal que de consulter un ouvrage d’une telle variété! À l’instar d’autres dictionnaires, celui-ci fournit des définitions claires et précises où l’on retrouve, selon le cas, les sens et usages, la difficulté d’emploi, les expressions idiomatiques et les proverbes. On précise aussi les niveaux […]
Naissance de Béatrice Desloges
Les noms de Béatrice Desloges et de sa sœur Diane sont intimement liés à la crise du Règlement 17, qui sévit en Ontario de 1912 à 1927. Ce règlement du ministère de l’Éducation limite l’enseignement en français aux premières années du cours primaire et réduit l’enseignement du français à une heure par jour. L’historien Robert Choquette a décrit le Règlement 17 comme une guillotine linguistique. La résistance des Franco-Ontariens sera épique et les sœurs Desloges y joueront une rôle clé. Née à Ottawa le 1er novembre 1895, Béatrice Desloges est embauchée en septembre 1915 pour enseigner à l’école Guigues d’Ottawa. […]