Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.


Frites, choucroute et bulles
Peu de voyages proposent une visite guidée de la Belgique. Aussi, lorsque j’ai découvert un circuit touristique qui incluait Bruxelles, Bruges, Gand et Namur, j’ai sauté sur l’occasion. D’autant plus que l’itinéraire s’intitulait «Bière, vin et champagne», avec des arrêts également au Luxembourg, à Fribourg (Allemagne), Lucerne (Suisse) et en Alsace (France). C’est la première fois que je faisais un voyage avec Vacances Transat. Une première qui risque peut-être de se répéter, car tout était «A1»: guide, hôtels, groupe, visites et dégustations. Mon groupe comprenait 34 Québécois et un Franco-Ontarien. Notre guide Didier Saint-Jean était un Wallon aussi connaissant que […]

Roman savoureusement intimiste de Claude Tatilon
Quelques jours, quelques semaines avant sa mort, Claude Tatilon mettait la touche finale à un roman d’aventures fondé sur la réalité historique. L’action d’Une fleur au fusil se passe en bonne partie durant les années 1942-1945, en pleine Résistance française. Malgré ces heures sombres de l’Histoire, le roman se veut surtout un vibrant plaidoyer en faveur des plaisirs de la vie, plus un commentaire intéressant sur «la peinture émotionnelle». Le personnage principal est Gabriel Loverelli, un Marseillais qui s’engage dans les Forces navales françaises libres pour suivre l’exemple de son père disparu à Dunkerque en 1940 et lutter contre l’intolérable […]

Un canon pour tuer une mouche
Comme le projet de charte des valeurs québécoises fait couler beaucoup d’encre, je n’hésite pas à venir ajouter mon grain de sel. En jouant sur les mots, je dirais que «charte échaudée craint l’eau bénite». Certains ajouteront: «quand la charte n’est pas là, les hijab dansent» ou encore «c’est de la bouillie pour les chartes». D’autres diront que le ministre Bernard Drainville «met la charte devant les bœufs». Je dois rendre à César ce qui est à César et préciser que ces jeux de mots proviennent du caricaturiste Côté (La Presse). Plus sérieusement, le gouvernement Marois tente d’inventer le principe […]

Alain Baudot entre dans la Confrérie gourmande du Cochon de Bayeux
Le dimanche 20 octobre, Alain Baudot, professeur au Collège Glendon de l’Université York et éditeur, sera intronisé à la Confrérie gourmande du Cochon de Bayeux. Son association avec Bayeux remonte aux 25 années pendant lesquelles il a été un membre actif de la Musique municipale et de l’Union symphonique de Bayeux. La Confrérie gourmande du Cochon de Bayeux est assez jeune (une douzaine d’années). Elle a été parrainée, entre autres, par la Confrérie des Chevaliers des Rillettes Sarthoises de Mamers, la Confrérie de la Véritable Andouille de Vire et la Confrérie de la Gastronomie normande «La Tripière d’Or». La cérémonie […]

Développer une armure pour se protéger
Éric Simard travaille aux Éditions du Septentrion qui se spécialisent dans l’histoire du Québec. Il dirige aussi une collection de romans (Hamac). Lui-même auteur de quatre ouvrages, il vient de publier son journal des années 1990: Le Mouvement naturel des choses. Il consigne au fil des mois ce qui l’a façonné et transformé subrepticement. Le journal commence en janvier 1989, mois où Éric Simard fête ses vingt ans, et se termine en décembre 1997. Le lecteur assiste aux questionnements, aux doutes, aux espérances, aux défaites et aux élans d’un jeune homosexuel qui cherche désespérément l’âme-frère. Il est aussi bien question […]

Réformer ou abolir le Sénat?
Ce qui est convenu d’appeler «L’Affaire Mike Duffy» a fait couler beaucoup d’encre. Faut-il en rajouter? Oui, parce que la réforme du Sénat va refaire surface lors de la nouvelle législature du Parlement, surtout parce que le Premier ministre Stephen Harper a récemment nommé Pierre Poilievre au poste de ministre d’État à la Réforme démocratique. Il est connu pour être fringant et fidèle à son maître. Le Sénat fut créé en 1867 lorsque le Parlement du Royaume-Uni vota l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. Le premier Premier ministre du Canada, sir John A. Macdonald, disait alors qu’il s’agissait de la […]

Quand l’art ressource sans cesse une vie
L’écrivain américain Tom Robbins a écrit qu’«un livre mesure sans doute autant de prétendue réalité qu’une pendule mesure de prétendu temps». C’est ce qui a inspiré Anne Peyrouse à concocter quinze nouvelles réunies dans un recueil intitulé Passagers de la tourmente. Son ouvrage fait fi des conventions et repères habituels. Le titre du recueil vient de Riders On The Storm, une chanson de Jim Morrison, que l’auteure a librement traduite. Les personnages qu’Anne Peyrouse campe sont souvent rongés de l’intérieur et elle se délecte à peindre leurs réalités, parfois dans une langue crue, dans des mots dérangeants. La nouvelle Porte […]
Blague franco-ontarienne
Le 25 septembre est le Jour des Franco-Ontariennes et des Franco-Ontariens. Ce n’est pas un jour férié, comme la Fête nationale au Québec, mais toute occasion est bonne pour clamer haut et fort notre fierté francophone. Nous pouvons aussi nous amuser. Pour ce faire, je vous propose une blague franco-ontarienne. Mademoiselle Théberge demande à ses élèves de raconter une histoire en utilisant les mots Sudbury, Haileybury et Hawkesbury, dans cet ordre-là. Toto, le dernier de la classe, est le premier à lever la main. Un peu sceptique, la maîtresse demande: «Tu es certain d’avoir inclus les trois villes dans l’ordre […]

On se sent libre quand on n’a plus rien à fuir
La Saguenéenne Salomé Girard a publié cette année un premier roman qui porte sur les aléas de l’âme et de l’esprit. Écrit avec une grande sensibilité, Jusqu’à plus soif met en scène des personnages dessinés tout en finesse, grâce à la plume fluide de son auteure. Le personnage principal, Alice, reçoit une invitation à une rencontre de retrouvailles avec ses compagnons des beaux-arts, où elle a étudié vingt ans plus tôt. Cette invitation l’amène à se rappeler les années charnières de sa vie, à se remémorer ses professeurs, ses camarades et, surtout, à renouer avec le souvenir marquant de la mystérieuse et troublante Élie-Naïde avec […]

«Sorry I don’t speak French»
Le mois dernier, je me suis arrêté au stand Mobile Info TO Go, un stand d’information touristique de la Ville de Toronto, au Marché St. Lawrence. Le préposé ne parlait pas un mot de français et tous les dépliants et cartes étaient en anglais seulement. Je lui ai dit que cela me surprenait puisque les touristes ne lisent pas tous couramment l’anglais. Certains me diront: «What do you expect? You’re in Toronto, in Ontario, in English Canada!» Mais vous me connaissez assez bien pour savoir ce que je pense de ce genre de raisonnement: il ne tient pas la route. […]

La diversité est l’ADN de la société ontarienne
L’Ontario voisine le Québec, mais le Québec connaît peu l’Ontario. C’est pourquoi Jean-Louis Roy a écrit Chers voisins. Ce qu’on ne connaît pas de l’Ontario. En lisant ce brillant essai, tout Ontarien en apprendra aussi beaucoup sur sa province et sur Toronto, la capitale culturelle du Canada. L’essai est construit comme un grand reportage sur la société ontarienne d’aujourd’hui, reportage qui est le fruit d’entrevues avec des gens d’affaires, des penseurs, des artistes, des écrivains, des visionnaires surtout. Parmi les témoins interviewés lors de sa traversée de l’Ontario, Jean-Louis Roy a rencontré Lincoln Alexander, Mohammed Brihmi, François Boileau, Roger L. […]
Deux noms à retenir pour des écoles
L’année scolaire vient de commencer et nos conseils scolaires nous annonceront probablement le nom d’une nouvelle école d’ici les dix prochains mois. Ceux qui me connaissent – ou qui me lisent – savent que je n’aime pas qu’on baptise une école L’Envolée ou Le Sommet, ni même Saint Frère André ou Jean Paul II. Pourquoi? Parce qu’on rate une occasion de rendre hommage à une personnalité franco-ontarienne. Il y a belle lurette que deux noms auraient dû être donnés à des écoles de langue française en Ontario. Le premier nom est Adhémar-Papineau. Oui, je sais que cela ne vous dit […]