
Jérôme Bosch, peintre original et fantastique
Original, il l’est bien ce peintre brabançon dans le climat artistique de son époque. Et fantastique il l’est tout autant par ses œuvres dans lesquelles s’entremêlent créatures monstrueuses, mystères, représentations grotesques, allégories, enfer ou paradis. Hieronymus van Aken, dit Jérôme Bosch ou Hieronymus Bosch, est né vers 1450 à Hertogenbosch (Bois-le-Duc, une ville du duché de Brabant). On sait peu de choses de son éducation et de sa formation artistique qui a dû se faire dans le milieu familial. Son grand-père, Jan van Aken (vers 1380-1454) était peintre et restaurateur de tableaux, son père, Anthonis van Aken (vers 1420-1478) était […]

Incursion dans le polar israélien
Le nom de Dror Mishani demeure peu connu au Canada. Cet universitaire israélien est un spécialiste des littératures policières. Je l’ai découvert en lisant son polar intitulé Une disparition inquiétante. Traduit dans une quinzaine de langues, cet ouvrage fut un des dix meilleurs romans policiers de 2012. Sa parution aux Éditions du Seuil date de 2014. La «disparition inquiétante» est celle d’Ofer Sharabi, seize ans, qui n’est pas rentré de l’école. Sa mère se présente au poste de police pour signaler cette soi-disant absence. Le commandant Avraham Avraham, reçoit sa déposition, mais essaie de la convaincre qu’il n’y a rien […]

Notre société mise à nue dans 44 nouvelles
Professeur des littératures française et allemande à l’Université Laval, Hans-Jürgen Greif est auteur de romans et nouvelles. Son quatrième recueil s’intitule Échardes et nous offre un panorama impressionnant de personnages et d’émotions. Hommes et femmes sont montrés sous leur vrai jour, selon le proverbe «Qui aime bien, châtie bien». Plusieurs nouvelles du recueil suivent la forme traditionnelle du genre – celle qui me plaît – à savoir: peu de personnages bien campés, développement rapide d’une intrigue et point de chute inattendu. Dans une nouvelle, un obscur employé d’une compagnie d’assurance tient un journal pendant plus de trente-cinq ans. À sa […]

De fesses, de sexe et d’amour
Le Petit Robert précise que le mot «fesse» remonte à 1360 et qu’il signifie «chacune des deux parties charnues de la région postérieure du bassin, dans l’espèce humaine». Autrement dit, les miches ou le cul tout simplement. L’illustrateur Vincent Boudgourd et l’écrivain Vincent Malone se sont amusés à décrire une brochette de situations où On voit tes fesses, titre d’un album pour les 6 ans et plus. Le mot «fesse» se prête à toutes les sauces ou formes. On dit bien «occupe-toi de tes fesses» (de tes affaires) ou «avoir le feu aux fesses» (être pressé). Quelque chose peu «coûter […]

Sur la plage de la liberté
Si vous regardez RDI, vous savez que Claudine Bourbonnais est journaliste, animatrice des émissions d’information et présentatrice des nouvelles à RDI week-end. Cette année, elle est devenue écrivaine en publiant Métis Beach, un roman plein de rebondissements finement architecturés. Si je devais résumer le livre en une seule phrase, je dirais que Métis Beach cherche à prouver que l’argent et la célébrité ne sont pas nécessairement deux saloperies qui pourrissent l’âme. Pour y arriver, l’auteure crée le personnage Romain Carrier, alias Roman Carr, qu’on suit sur une période de quarante ans, soit de 1962 à 2003. L’action se déroule tour […]

Que veut Vladimir Poutine?
S’il est un livre d’une grande actualité, c’est bien celui que Vladimir Fédorovski consacre à Vladimir Poutine. Le président russe s’est mis sur le devant de la scène internationale et médiatique avec son soutien à la Syrie de Bachar al-Assad, l’annexion de la Crimée, les troubles dans l’est de l’Ukraine, l’avion abattu de la Malaysia Airlines et des propos équivoques. Qui est donc ce Poutine qui jette ainsi le trouble en Ukraine, au Moyen-Orient, dans le monde, avec des conséquences qui pèsent sur les relations internationales et inquiètent nombre de dirigeants des Pays baltes à la Pologne, jusqu’aux États-Unis? Que […]

Être singulier et pluriel, au présent et au passé, dans le réel et dans l’abstrait
Alain Bernard Marchand a été finaliste du Prix des lecteurs Radio-Canada pour son roman Le Sept cent vingt-cinquième numéro d’Apostrophes. Un roman comme il ne s’en est jamais écrit. Les 160 pages relatent la 725e entrevue réalisée fictivement pour Apostrophes (qui n’en a eu que 724 avant d’être remplacée par Bouillon de culture). Ni le nom de l’animateur ni celui de l’invité ne sont mentionnés, mais on devine assez rapidement que l’invité est nul autre qu’Alain Bernard Marchand. Bernard Pivot aurait mieux fait de le convier à Apostrophes plutôt que de recevoir Denise Bombardier. Nombre de ses propos sont tout […]

L’ogre dans le placard de notre inconscient
Après La Réparation (2011), Katia Gagnon poursuit son observation de la société québécoise et de ses marginaux dans Histoires d’ogres. Elle nous propose un roman qui se lit comme un polar, un roman qui commence étrangement par six courtes nouvelles dont les personnages s’entrecroisent ensuite dans une intrigue savamment orchestrée. Katia Gagnon est chef de la section Enquêtes à La Presse. On peut aisément croire que ses recherches et reportages lui ont permis de camper des personnages plus vrais que nature. Sa solide connaissance du milieu montréalais lui permet aussi de décrire en quelques mots toute la sociologie du choc […]

La reine des villes dans la mire d’un écrivain
Toronto fait couler beaucoup d’encre et ce n’est pas uniquement à cause de son maire coloré. Depuis sa fondation, la capitale de l’Ontario a inspiré nombre de romanciers, poètes, essayistes et dramaturges, tant anglophones que francophones. Quand l’écrivain Paul-François Sylvestre est arrivé à Toronto en 1997, il croyait venir y travailler pour cinq ans. Dix-sept ans plus tard, il y est toujours et la Ville Reine est devenue pour lui la «reine des villes». Elle s’est faufilée dans plusieurs de ses nouvelles et contes; elle lui a inspiré un essai littéraire, un guide et un roman. Le dimanche 13 juillet, […]

Fuir est un acte révolutionnaire
À 21 ans, Édouard Louis publie son premier roman, En finir avec Eddy Bellegueule. Mis en librairie à 2 000 exemplaires, il est épuisé dès le premier jour de sa sortie. Trois mois plus tard, le roman est traduit en une dizaine de langues et un contrat est signé pour une adaptation cinématographique. Le tirage s’élève maintenant à plus de 160 000 exemplaires. Comment expliquer ce succès instantané? Le Français Édouard Louis est né Eddy Bellegueule, patronyme courant en Picardie. Son roman autobiographique raconte le calvaire d’un jeune homosexuel qui subit l’opprobre de sa famille et l’intimidation de ces camarades de classe… […]

Savant mélange de religion et de politique
J’ignorais tout de la fête des Fous, célébrée en France au Moyen Âge, avant de lire Tuez qui vous voulez, d’Olivier Barde-Cabuçon. L’action de ce roman se déroule à Paris, du 25 au 28 décembre 1759, soit le jour de Noël, de la Saint-Étienne, de la Saint-Jean (l’Apôtre) et des Saints-Innocents. L’ouvrage est un savant mélange de religion et de politique. Juste avant Noël, trois jeunes hommes sont trouvés morts: un étudiant, un bon à rien et un russe déguisé en moine. Tous ont été égorgés, ont eu la langue arrachée et ont bu une potion à l’odeur détestable. Au […]

Nouveau président des auteurs et auteures de l’Ontario français
L’Association des auteurs et auteures de l’Ontario français (AAOF) a tenu son assemblée générale samedi dernier à Ottawa et a accueilli un nouveau président en la personne du poète Éric Charlebois. Les 150 membres de l’AAOF pouvaient voter par la poste et le scrutin a été très serré, le nouvel élu l’emportant par 52,5% des voix. L’assemblée a choisi Tina Charlebois, de Cornwall, (autre poète sans lien de parenté avec le président) comme secrétaire-trésorière du conseil d’administration. Le représentant du Sud est Gabriel Osson, nouvelliste et poète de Toronto. Au cours de l’année 2013-2014, l’AAOF a organisé 50 animations ou […]