Jérôme Bosch, peintre original et fantastique

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Publié 19/08/2014 par Gabriel Racle

Original, il l’est bien ce peintre brabançon dans le climat artistique de son époque. Et fantastique il l’est tout autant par ses œuvres dans lesquelles s’entremêlent créatures monstrueuses, mystères, représentations grotesques, allégories, enfer ou paradis.

Hieronymus van Aken, dit Jérôme Bosch ou Hieronymus Bosch, est né vers 1450 à Hertogenbosch (Bois-le-Duc, une ville du duché de Brabant).

On sait peu de choses de son éducation et de sa formation artistique qui a dû se faire dans le milieu familial. Son grand-père, Jan van Aken (vers 1380-1454) était peintre et restaurateur de tableaux, son père, Anthonis van Aken (vers 1420-1478) était également peintre et avait un atelier dans lequel travaillait Hieronymus et son frère aîné, Goessen van Aken (vers 1440-1497).

Milieu social

Pour comprendre les tableaux de Bosh et ses allégories énigmatiques, il faut se faire une idée de l’environnement social de son époque. En effet, de nombreux tableaux de Bosch montrent des scènes religieuses, parfois très étranges, avec des personnages bizarres, où l’enfer se mêle au paradis.

Le monde de Bosch est en proie aux luttes religieuses. L’église mène une lutte farouche contre la magie, la sorcellerie et les superstitions. «Le diable était une réalité quotidienne, pour ne pas dire permanente. Mourir en ayant sur la conscience un péché mortel non confessé, c’était rater le ciel à tout jamais.»

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Le peintre

On note une évolution dans la carrière picturale de Bosh (bois) qui a pris un nom rattaché à sa ville natale.

À ses débuts (vers1475-1500), ses tableaux n’ont rien de très original, sauf quelques visages caricaturaux et les thèmes peu communs choisis, les péchés capitaux ou la première illustration de la folie humaine.

Puis vient l’importante période des grands triptyques (vers 1500-1505), qui assurent son succès. Il devient le peintre préféré de Philippe II, roi d’Espagne (1556-1598), qui achète plusieurs tableaux, actuellement au Musée du Prado de Madrid.

De 1590 à 1616, date de sa mort, Bosch réalise des peintures consacrées à des personnages célèbres, des saints, et des chefs-d’œuvre comme Le Vagabond «peut-être la plus haute réussite picturale proprement dite de Bosch, qui y déploie des harmonies de bruns et de gris relevés de quelques tons rouge pâle et qui y place une inoubliable figure d’homme errant». (Henri Focillon, historien d’art)

Le livre

Il est enfin possible de découvrir toutes les œuvres officiellement attribuées à Hieronymus Bosch, vingt tableaux et huit dessins, et son style pictural énigmatique qui le rend inclassable, grâce à un livre superbe des éditions Taschen. «Bosch comme vous ne l’avez jamais vu», titre le communiqué de l’éditeur et il en est bien ainsi.

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Hieronymus Bosch. L’œuvre complet est la version française de cet ouvrage (Hieronymus Bosch. The Complete Works, version anglaise identique). Ce livre exhaustif, publié en prévision du 500e anniversaire de la mort de Bosch, reproduit l’intégralité de son œuvre de façon grandiose et détaillée.

Les textes sont d’un spécialiste de Bosch, Stefan Fischer, auteur d’une thèse intitulée «Jérôme Bosch: La peinture comme vision, image instructive et œuvre d’art».

Reproductions

Cet ouvrage magnifique est d’un grand intérêt. Il donne la possibilité de voir les œuvres de Bosh sans devoir visiter plusieurs musées, comme ces œuvres importantes: L’Extraction de la Pierre de Folie (vers 1505-1515, Madrid, musée du Prado), La Nef des fous (vers 1500-1510, Paris, Musée du Louvre), Le Paradis et l’Enfer (diptyque, vers 1505-1515, Venise, musée du Palazzo Grimani).

Ou des triptyques célèbres: Le chariot de foin (vers 1510-1515, Madrid, musée du Prado), La Tentation de saint Antoine (vers 1502, Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga), Le Jugement dernier (vers 1506, Vienne, Académie des Beaux-Arts), L’adoration des mages ou L’Épiphanie (vers 1496-2497, Madrid, musée du Prado).

Ces œuvres sont présentées en pleine page (39×29 cm) ou double page sur papier glacé, accompagnées souvent de présentations de détails. On peut donc analyser de près ces tableaux étranges.

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Le Jardin des délices (triptyque, vers 1504, Madrid, musée du Prado) fait l’objet d’un traitement particulier. La jaquette de la couverture (ci-dessus) reproduit la partie supérieure du panneau central. À l’intérieur, le triptyque fermé (le globe de la création) se déplie et le triptyque entier apparaît (105×60 cm). C’est extraordinaire.

Et il faudrait parler des textes, des catalogues descriptifs des œuvres du maître et de celles de ses disciples. C’est un ouvrage étonnant.

Commentaires

«Bosch et sa plongée époustouflante dans les profondeurs de l’Enfer.» – Die Welt, Berlin, Allemagne.

«Les surréalistes en avaient fait un de leurs héros. La fascination qu’exerce le peintre Jérôme Bosch (1450-1516) ne faiblit pas… Ses sources d’inspiration, mais aussi son influence pléthorique et fantastique sont ici détaillées avec soin.» – 24 Heures, Lausanne, Suisse.

«Monumental, un bel ouvrage déplie ses pages pour raconteur le génie avant-gardiste du peintre flamand. Génial.» – Mosquito, Diegem, Belgique.

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«Un ouvrage incroyable, qui fera date dans l’histoire de la glorieuse maison d’édition.» – fluctuat.première.fr, Paris, France.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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