
Dans ce collège privé, l’arbre de l’amour cache la forêt de la fraude
Derrière les hauts murs d’un collège privé se tisse un réseau de mensonges, de trahisons et d’escroqueries que Jean-Philippe Bernié décrit en fin limier dans le roman Tu ne mentiras point. Il se cache surtout une histoire d’amour impossible. L’action se déroule dans le Collège Saint-Jacques, au beau milieu des lacs et forêts au Nord d’Ottawa. Depuis plus d’un siècle, la vénérable institution a formé des hauts fonctionnaires, des ambassadeurs, des ministres et même quelques premiers ministres. Concours d’admission Le personnage principal est Claire Lanriel, nouvellement embauchée au poste de responsable des relations gouvernementales et des affaires publiques. Elle remplace […]

Patriotisme nourri de fanatisme
Difficile cohabitation entre francophones et anglophones, place des femmes dans des métiers traditionnellement masculins, patriotisme exacerbé menant au racisme et à la xénophobie, autant de thèmes abordés par Pauline Vincent dans La Femme de Montréal. Son suspense historique s’inspire d’une période phare de l’histoire du Québec des années 1930. Montréal, 1934: Kill the frogs! Kill the pea soup! Ces cris d’injures envers les Canadiens français (qualifiés de grenouilles et de soupe aux pois) demeurent monnaie courante. Ils sont source d’une «certaine paranoïa mêlée à une haine grandissante de l’Anglais». Société secrète C’est dans ce contexte que l’Ordre de la Patrie, […]

Vivre dans un monde dont on ne veut plus
L’environnement physique et psychique de l’individu est la préoccupation première d’Éric Mathieu dans La joie des fous, roman qui met en scène une femme, Clara Cardinal, luttant contre «la tentation de l’aveulissement, […] l’envie de disparaître» dans un monde en guerre. Dès la première page, le narrateur indique que c’est grâce à divers témoignages, au journal de sa mère et à celui de son père qu’il a pu reconstituer «les faits qui forment ce récit». La page couverture indique pourtant qu’il s’agit d’un roman, donc d’une fiction. Le narrateur est Nicolas, fils de Clara. Guerre au 22e siècle Si j’ai […]

Autobiographie franche et coquine de Dany Turcotte
Dany Turcotte est connu pour ses 20 ans de scène (Groupe sanguin et duo Lévesque-Turcotte), 20 ans de télé (fou du roi à Tout le monde en parle et animateur de La petite séduction). Il se livre maintenant à l’écriture et ça commence par D. Turcotte & fils: Dany Turcotte, mon histoire. Le ton est léger, un peu comme une jasette avec son meilleur ami. On y apprend qu’à 12-13 ans, le jeune Dany ne sait pas s’il est homosexuel, mais ses «pensées intimes étaient exclusivement orientées vers les garçons». Ce n’est qu’à 18 ans que Dany fera sa sortie […]

Montréal 1895 : ferveur religieuse et folie meurtrière
Prostituées au visage aspergé d’acide, sermons enflammés ponctués de menaces, croisade contre les francs-maçons, assassinat, auto-pendaison, auto-égorgement, voilà le Montréal de 1895 que décrit Hervé Gagnon dans Susan, une nouvelle enquête du journaliste Joseph Laflamme. Je vous ai déjà parlé des enquêtes Maria et Adolphus. La Susan du titre, ici, est une prostituée qui a été décapitée une quinzaine d’année plus tôt et dont le fantôme terrorise un quartier de Montréal. Le vicaire dénonce ladite Susan « qui entraînait les hommes honnêtes dans le stupre et la concupiscence ». Sermons contre les francs-maçons Les sermons de l’abbé Pierre-Adélard Breton attaquent surtout […]

Eugénisme et nazisme font chanceler notre foi en l’humanité
Pour mieux faire connaître le fait que les nazis ont enlevé de 300 000 à 400 000 enfants à leurs familles, Annie Lavoie décrit le cas d’une Danoise victime de la politique allemande d’eugénisme. Son roman La petite fille du Lebensborn livre tout un pan méconnu de la Seconde Guerre mondiale. L’étymologie du mot eugénisme est grecque: eu (bien) et gennaô (engendrer), ce qui signifie littéralement «bien naître». Il définit l’ensemble des méthodes et pratiques visant à sélectionner le patrimoine génétique des générations futures d’une population en fonction d’un cadre de sélection prédéfini, comme la primauté de la race aryenne. Eugénisme et nazisme ont souvent […]

Marchand et Marchildon ouvrent une fenêtre sur la vie après la mort
Partageant un vif intérêt pour l’histoire et le patrimoine de la Huronie, leur lieu d’origine, Micheline Marchand et Daniel Marchildon nous offrent L’étonnant cas de Nico, un roman jeunesse sur la vie que mènent les trépassés, les fantômes. Ces derniers ne reposent pas tous en paix, loin de là. L’histoire et le patrimoine occupent une large place dans l’histoire concoctée à quatre mains. Le fil conducteur est comme le signet dans un atlas de nos parcs nationaux, hauts lieux de commémoration. Métis des Grands Lacs Le personnage principal s’appelle Nico Longlade, 17 ans, un Métis des Grands Lacs habitant à […]

Ces hommes qui aiment les hommes
Psychothérapeute vivant à Toronto, Vincent Francœur raconte des histoires qu’il aurait aimé lire lui-même lorsqu’il était jeune adulte. Il peint avec brio un Montréal de sexe passionné, d’amant secret et d’infidélité dans un premier roman intitulé Tu y connais quoi, toi, à l’amour? L’action se déroule dans la métropole québécoise entre le 1er juin et le 24 décembre 2004, plus un épilogue le 20 mai 2005. À deux exceptions près, tous les personnages sont des homosexuels. Danseur nu Le narrateur Justin, 21 ans, est un danseur nu dans le Village gai. Son corps attire les hommes, mais une petite voix […]

Avis aux pré-ados qui veulent SEXprimer
Famille, sentiments, amitié, corps, sexualité, amour… autant de domaines qui suscitent des questions chez les pré-ados. L’éducatrice Nathalie Simonsson fournit des réponses directes et nuancées dans Le Livre le plus important du monde. Le premier chapitre s’intéresse au corps, à la voix qui mue, aux boutons d’acné, aux poils pubiens, au développement des seins, au pénis et à la vulve. Divers surnoms pour ces derniers sont mentionnés: zizi, zézette, bite, chatte, queue, bouton de rose, minette, asperge, verge, pussy. Dans le détail Pour donner une idée des multiples avenues explorées, voici quelques titres de sous-sections: Neuf choses qui arrivent pendant […]

L’Acadie en trois livres
De trois polars ontariens dans la première chronique, nous passons à trois livres plus éclectiques, mais qui ont un lien très puissant, l’omniprésence, je dirais même l’amour, de l’Acadie. Témoignage d’une époque Le premier c’est l’incontournable Moncton Mantra de Gérald Leblanc. D’abord publié aux éditions Perce-Neige à Moncton en 1997, cet ouvrage connaîtra une deuxième vie lorsqu’il sera republié aux éditions Prise de parole de Sudbury en 2012. Que puis-je dire au sujet de ce livre-phare de la culture acadienne que le grand Herménégilde Chiasson n’a pas dit dans sa préface de l’édition sudburoise? Chiasson écrit: «ce livre est le témoignage […]

Des boeufs dans la mire de l’abattoir
L’été 2019 s’annonce chaud à Montréal. Une enquête du service de police et une série de morts ont des parallèles avec le vol d’une lithographie de Picasso. Voilà le merdier dans lequel Vic Verdier nous plonge avec Faces de boeufs. Vic Verdier est le pseudonyme de Simon-Pierre Pouliot. C’est aussi le nom du principal sergent-détective de ce polar. Lui et Jesssy Di Filipo, sa partenaire de patrouille, envisagent de fonder une famille. Vic enquête sur des tableaux volés; Jessy est agente de liaison auprès d’une compagnie qui pilote un projet visant à équiper tous les policiers de Montréal d’une caméra corporelle. Leurs […]

Le Prix AAOF jeunesse à Michèle Laframboise
L’autrice torontoise de science-fiction Michèle Laframboise remporte le Prix AAOF de littérature jeunesse 2024 pour son roman Rose du désert. Sur une dizaine de candidatures, le jury de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français a sélectionné trois finalistes «pour leurs talents littéraires exceptionnels et leur pouvoir d’inspiration auprès du jeune lectorat». Avec Mireille Messier et Claudia Lahaie Michèle Laframboise était en lice aux côtés de Mireille Messier, également de Toronto, pour l’album Pas de chevaux dans la maison, et Claudia Lahaie, d’Ottawa, pour Les voies du slam, son premier roman. Le prix est accompagné d’une bourse de 3 000 […]