
Les Premières Nations en trois livres
Il serait en réalité présomptueux de tenter de représenter les Premières Nations et leur littérature en trois livres. L’idée est plutôt d’aborder trois œuvres intéressantes qui ouvrent un tout petit interstice sur la vie et la culture de ces peuples autochtones. Toute une histoire Dans son roman Le baiser de Nanabush, traduction de Motorcycles & Sweetgrass publiée chez Prise de parole, Drew Hayden Taylor promet d’emblée qu’il nous racontera toute une histoire. Et il tient merveilleusement parole. Drew Hayden Taylor est un auteur prolifique avec des racines ojibwées; il a écrit autant de la fiction que des chroniques et des essais. […]

Le Salon du livre de Toronto lance son club de lecture
On vous l’annonçait en exclusivité il y a deux mois de cela: le Salon du livre de Toronto, sous sa nouvelle direction, s’apprêtait à lancer son club de lecture, un activité régulière et durable. C’est chose faite. C’est dans le cadre intimiste de l’hôtel Victoria, sur Yonge à l’angle de Wellington au centre-ville de Toronto, que le lancement officiel du CLIN (Club de lecture inclusif) a eu lieu ce 27 novembre, avec pour premier auteur invité Sherman Sezibera pour son roman La cité de Kali récemment publié aux Éditions Terre d’accueil. Au menu: une discussion littéraire, suivie d’une séance de […]

Alex Cross : chassé-croisé entre peur et folie
Avec plus de 300 millions de livres vendus, James Patterson est l’auteur de thrillers le plus lu au monde. Son tout récent Criss Cross (chassé-croisé), constitue la 23e enquête du consultant pour le FBI Alex Cross. Le côté profondément humain des personnages prime sur les situations criminelles pourtant sanglantes. Le succès de Patterson repose en partie sur la vingtaine d’épisodes du Women’s Murder Club dont je vous ai déjà parlé. C’est la première fois que je me tourne vers la série Alex Cross. Les rebondissements sont nombreux et le suspense demeure permanent. Exécution d’un innocent Quelques heures seulement après avoir […]

Le tout premier prix Janette-Bertrand à une prof de Glendon
C’est une professeure du campus bilingue Glendon de l’Université York, Marie-Hélène Larochelle, qui vient de remporter le tout nouveau et déjà prestigieux Prix Janette-Bertrand du Salon du livre de Montréal, pour son roman Toronto jamais bleue. Le prix lui a été remis par la pionnière féministe Janette Bertrand elle-même, âgée de 99 ans, ovationnée lors d’une cérémonie très attendue au Salon du livre de Montréal le 27 novembre. Le prix honore des œuvres littéraires qui explorent des enjeux tels que l’égalité des sexes, l’autonomie des femmes et la lutte contre les violences de genre. Sous le choc «Je suis encore […]

Dans ce collège privé, l’arbre de l’amour cache la forêt de la fraude
Derrière les hauts murs d’un collège privé se tisse un réseau de mensonges, de trahisons et d’escroqueries que Jean-Philippe Bernié décrit en fin limier dans le roman Tu ne mentiras point. Il se cache surtout une histoire d’amour impossible. L’action se déroule dans le Collège Saint-Jacques, au beau milieu des lacs et forêts au Nord d’Ottawa. Depuis plus d’un siècle, la vénérable institution a formé des hauts fonctionnaires, des ambassadeurs, des ministres et même quelques premiers ministres. Concours d’admission Le personnage principal est Claire Lanriel, nouvellement embauchée au poste de responsable des relations gouvernementales et des affaires publiques. Elle remplace […]

Patriotisme nourri de fanatisme
Difficile cohabitation entre francophones et anglophones, place des femmes dans des métiers traditionnellement masculins, patriotisme exacerbé menant au racisme et à la xénophobie, autant de thèmes abordés par Pauline Vincent dans La Femme de Montréal. Son suspense historique s’inspire d’une période phare de l’histoire du Québec des années 1930. Montréal, 1934: Kill the frogs! Kill the pea soup! Ces cris d’injures envers les Canadiens français (qualifiés de grenouilles et de soupe aux pois) demeurent monnaie courante. Ils sont source d’une «certaine paranoïa mêlée à une haine grandissante de l’Anglais». Société secrète C’est dans ce contexte que l’Ordre de la Patrie, […]

Vivre dans un monde dont on ne veut plus
L’environnement physique et psychique de l’individu est la préoccupation première d’Éric Mathieu dans La joie des fous, roman qui met en scène une femme, Clara Cardinal, luttant contre «la tentation de l’aveulissement, […] l’envie de disparaître» dans un monde en guerre. Dès la première page, le narrateur indique que c’est grâce à divers témoignages, au journal de sa mère et à celui de son père qu’il a pu reconstituer «les faits qui forment ce récit». La page couverture indique pourtant qu’il s’agit d’un roman, donc d’une fiction. Le narrateur est Nicolas, fils de Clara. Guerre au 22e siècle Si j’ai […]

Autobiographie franche et coquine de Dany Turcotte
Dany Turcotte est connu pour ses 20 ans de scène (Groupe sanguin et duo Lévesque-Turcotte), 20 ans de télé (fou du roi à Tout le monde en parle et animateur de La petite séduction). Il se livre maintenant à l’écriture et ça commence par D. Turcotte & fils: Dany Turcotte, mon histoire. Le ton est léger, un peu comme une jasette avec son meilleur ami. On y apprend qu’à 12-13 ans, le jeune Dany ne sait pas s’il est homosexuel, mais ses «pensées intimes étaient exclusivement orientées vers les garçons». Ce n’est qu’à 18 ans que Dany fera sa sortie […]

Montréal 1895 : ferveur religieuse et folie meurtrière
Prostituées au visage aspergé d’acide, sermons enflammés ponctués de menaces, croisade contre les francs-maçons, assassinat, auto-pendaison, auto-égorgement, voilà le Montréal de 1895 que décrit Hervé Gagnon dans Susan, une nouvelle enquête du journaliste Joseph Laflamme. Je vous ai déjà parlé des enquêtes Maria et Adolphus. La Susan du titre, ici, est une prostituée qui a été décapitée une quinzaine d’année plus tôt et dont le fantôme terrorise un quartier de Montréal. Le vicaire dénonce ladite Susan « qui entraînait les hommes honnêtes dans le stupre et la concupiscence ». Sermons contre les francs-maçons Les sermons de l’abbé Pierre-Adélard Breton attaquent surtout […]

Eugénisme et nazisme font chanceler notre foi en l’humanité
Pour mieux faire connaître le fait que les nazis ont enlevé de 300 000 à 400 000 enfants à leurs familles, Annie Lavoie décrit le cas d’une Danoise victime de la politique allemande d’eugénisme. Son roman La petite fille du Lebensborn livre tout un pan méconnu de la Seconde Guerre mondiale. L’étymologie du mot eugénisme est grecque: eu (bien) et gennaô (engendrer), ce qui signifie littéralement «bien naître». Il définit l’ensemble des méthodes et pratiques visant à sélectionner le patrimoine génétique des générations futures d’une population en fonction d’un cadre de sélection prédéfini, comme la primauté de la race aryenne. Eugénisme et nazisme ont souvent […]

Marchand et Marchildon ouvrent une fenêtre sur la vie après la mort
Partageant un vif intérêt pour l’histoire et le patrimoine de la Huronie, leur lieu d’origine, Micheline Marchand et Daniel Marchildon nous offrent L’étonnant cas de Nico, un roman jeunesse sur la vie que mènent les trépassés, les fantômes. Ces derniers ne reposent pas tous en paix, loin de là. L’histoire et le patrimoine occupent une large place dans l’histoire concoctée à quatre mains. Le fil conducteur est comme le signet dans un atlas de nos parcs nationaux, hauts lieux de commémoration. Métis des Grands Lacs Le personnage principal s’appelle Nico Longlade, 17 ans, un Métis des Grands Lacs habitant à […]

Ces hommes qui aiment les hommes
Psychothérapeute vivant à Toronto, Vincent Francœur raconte des histoires qu’il aurait aimé lire lui-même lorsqu’il était jeune adulte. Il peint avec brio un Montréal de sexe passionné, d’amant secret et d’infidélité dans un premier roman intitulé Tu y connais quoi, toi, à l’amour? L’action se déroule dans la métropole québécoise entre le 1er juin et le 24 décembre 2004, plus un épilogue le 20 mai 2005. À deux exceptions près, tous les personnages sont des homosexuels. Danseur nu Le narrateur Justin, 21 ans, est un danseur nu dans le Village gai. Son corps attire les hommes, mais une petite voix […]