Clap de fin pour l’Entité 3 après 15 ans de service

Dernière AGA de l'Entité 3

Entité 3
Participants à la dernière AGA de l'Entité 3 le 26 juin.
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Publié 30/06/2025 par Hamza Ziad

«Après quinze années consacrées à la planification des services de santé en français dans le Grand Toronto, notre mandat arrive à son terme dans un contexte de réforme pilotée par le gouvernement provincial», a déclaré Patrick Padja, président du conseil d’administration de l’Entité 3 lors de la dernière assemblée générale annuelle de l’organisme le 26 juin.

Patrick Padja
Patrick Padja.

À compter du 1er septembre, comme les cinq autres entités de planification des services de santé en français, l’Entité 3 verra son statut dissous. Elle sera intégrée au nouveau Centre provincial de planification des services de santé en français (CPSSF), conformément à l’annonce faite par le gouvernement le 19 juin dernier.

«L’histoire de l’Entité 3 ne s’achève pas. Elle s’inscrit désormais dans une continuité, portée par l’espoir, la mémoire et l’action collective», ajoute Patrick Padja.

Mobilisation communautaire

En 2024-2025, l’Entité 3 a organisé, en collaboration avec 28 organismes partenaires, un total de 15 événements communautaires. Selon Constant Ouapo, directeur général de l’Entité 3, ces initiatives ont permis « d’aller chercher la voix de tous les francophones, et même des personnes marginalisées ».

Forum santé, Entité 3
Constant Ouapo.

Parmi les activités organisées, le Forum sur la pénurie de professionnels bilingues, tenu le 27 mars en partenariat avec l’Entité 4, a réuni plus d’une centaine de participants. Cette quatrième édition a permis de mettre en évidence les enjeux liés à la rareté de la main-d’œuvre bilingue dans le secteur de la santé et de proposer des pistes de solutions concertées.

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La Foire Santé au Féminin, organisée le 22 novembre en collaboration avec La Maison, Oasis Centre des femmes, le Collège Boréal et l’Entité 4, s’est consacrée à la santé mentale des femmes francophones, notamment celles issues de l’immigration, réfugiées ou ayant vécu des situations de violence.

« Ces activités ont mobilisé directement plus de 600 personnes et rejoint environ 6 000 de manière indirecte», explique Constant Ouapo.

Travail conjoint avec Santé Ontario

L’Entité 3 a travaillé avec Santé Ontario à la mise en œuvre d’un plan de travail annuel commun visant à appuyer les fournisseurs de services de santé dans l’offre de soins en français, à accompagner les processus de désignation et d’identification, et à améliorer les infrastructures de données.

Dans le cadre de la saison de reddition de comptes 2023–2024, elle a participé à la validation des rapports soumis par les organismes de santé, lesquels permettent de recueillir des données sur l’accessibilité linguistique.

«Nous avons accompagné le processus pour permettre à chaque fournisseur de service de présenter un rapport à Santé Ontario, selon les procédures mises en place», précise Constant Ouapo.

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Les taux de complétion atteints s’élèvent à 95% pour la région de Toronto et à 95,6% pour la région Centre, soit une progression de respectivement 28% et 2,8% par rapport à l’année précédente.

pénurie de soignants, forum Entités 3 et 4
L’animatrice Florence Ngenzebuhoro avec les équipes des Entités 3 et 4 (couvrant respectivement le Centre-Ouest et le Nord-Est de Toronto) lors d’un forum au Manoir Glendon en mars dernier. Photo: Patrick Bizindavyi, l-express.ca

CPSSF: entre consultation partielle et décision centralisée

Dans le contexte de la transition vers le nouveau CPSSF, Constant Ouapo, indique que le gouvernement ontarien avait amorcé un processus d’évaluation préalable par rapport au renouvellement des mandats des entités existantes.

«Bien sûr, le gouvernement a le pouvoir discrétionnaire d’utiliser ou pas les recommandations issues des entités à la suite de ces processus», précise-t-il. «Donc oui, dans une certaine mesure, les entités ont été consultées lors des procédures de lancement du nouveau CPSSF. »

Cependant, selon des sources internes à plusieurs entités de planification, la décision finale aurait été communiquée aux équipes au même moment que son annonce publique. Ce mode de communication a généré une vive frustration. «Cela a été vécu comme une exclusion, bien que non déclarée officiellement», confie l’un des employés d’une entité, sous le couvert de l’anonymat.

Des intervenants soulignent que les discussions ayant mené à cette réforme, entre l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et l’Hôpital Montfort, n’auraient pas impliqué directement les directions des entités.

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Dernier exercice: équilibre maintenu

Pour l’exercice clos le 31 mars 2025, l’Entité 3 affiche une situation financière équilibrée, avec des produits et des charges s’élevant à 568 713 $. Ce montant provient exclusivement de subventions de fonctionnement de Santé Ontario, sans financement pour projets spéciaux, contrairement à l’année précédente où des fonds additionnels de 118 295 $ avaient été reçus.

Les principales dépenses demeurent les salaires et avantages sociaux (409 542 $), suivis des honoraires professionnels et contractuels. L’organisme clôture l’exercice sans excédent ni déficit, maintenant ainsi un actif net stable de 2 257 $.

santé CPSSF
Dominic Giroux et Peter Hominuk, DG respectivement de l’Hôpital Montfort et de l’AFO.

Des attentes élevées pour le CPSSF

«Personnellement, j’éprouve des inquiétudes concernant le CPSSF. Nous avons un gouvernement très actif dans la création de nouveaux programmes, mais dont les résultats tardent souvent à se concrétiser», confie une membre de la communauté francophone de Toronto.

«On observe un manque persistant de médecins bilingues, alors que les besoins augmentent, notamment chez les aînés francophones. Je crains que ce nouveau centre ne parvienne pas à produire les résultats attendus.»

Interrogé à ce sujet, Constant Ouapo a souligné que le CPSSF disposera d’un pouvoir décisionnel plus structurant que les entités précédentes. «Ce centre va transiger directement avec différents ministères, ce qui représente un changement majeur par rapport au modèle antérieur.»

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«De ce point de vue, je crois que la structure du nouveau centre est assez solide pour répondre aux besoins des francophones et faire les choses différemment.»

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