Santé en français: l’Entité 3 veut inverser le «cercle vicieux» de l’offre et de la demande

Alors que la pandémie a braqué les projecteurs sur «l’importance accrue d’un système de santé plus accessible et plus équitable», l’Entité 3 se dit déterminée à poursuivre ses efforts d’optimisation de la planification des services de santé en français.

L’Entité 3 est l’un des six organismes qui conseillent les agences régionales du ministère de la Santé devant être fusionnées dans la super-agence Santé Ontario. Elle tenait sa 12e assemblée générale annuelle en ligne le 16 septembre.

Présidée par Solange Belluz et dirigée par Constant Ouapo, l’Entité 3 planifie et contribue à la mise en place des services de santé en français au centre-ville de Toronto et sa grande banlieue Ouest.

L’Est et le Nord de Toronto jusqu’à la baie Géorgienne sont couverts par l’Entité 4.

Obligation de progrès

«Notre mission est une œuvre collective de longue haleine», a rappelé le directeur général.

«Elle exige que nous nous donnions la main et que nous regardions dans la même direction pour nous attaquer ensemble aux grands enjeux liés à la transformation du système de santé.»

Une quarantaine de personnes, dont un sous-ministre adjoint de la Santé, Sean Court, et le PDG de Santé Ontario, Matthew Anderson, participaient à la rencontre de l’Entité 3. Ils ont fait valoir que la Loi sur les services en français les oblige désormais à rendre compte de leurs progrès à cet égard.

On y a aussi rendu hommage à la militante de longue date Mariette Carrier-Fraser, décédée subitement la veille.

L’offre et la demande

L’Entité 3 a tenu à saluer «les multiples efforts déployés par le gouvernement pour d’une part, assurer à la population une protection efficace et continue contre la pandémie, et d’autre part, faciliter la mise en place d’un système de santé plus efficace, plus équitable et plus inclusif».

L’organisme a aussi souligné l’apport crucial des fournisseurs de services de santé dans cette quête, dévoilant une animation présentant les nombreux avantages pour les organisations offrant des soins de rehausser leurs services en français.

Encore une fois, «l’offre active» de services en français est présentée comme la clé pour stimuler la demande de la part des francophones.

De cercle vicieux à cercle vertueux

«Il faut sortir du cercle vicieux: moins d’offre active, moins de demande, moins d’offre…», a indiqué Constant Ouapo.

Carmen Gauthier, représentante d’un regroupement d’aînés francophones de la région de Peel, est d’ailleurs venue témoigner que les «réticences» à offrir des services en français viennent presque toujours des instances et des organisations locales… que le gouvernement et l’Entité 3 doivent motiver, selon elle.

L’Entité 3 travaille avec un budget d’environ 585 000 $ provenant presque entièrement de Santé Ontario. Ses dépenses sont surtout des salaires et avantages sociaux du DG, de l’agent aux finances et de trois agentes de planification et d’engagement.