Élections en Ontario: ça se corse entre Doug Ford et Steven Del Duca

élections Ontario
Andrea Horwath (NPD), Steven Del Duca (Libéral), Doug Ford (PC).
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 11/05/2022 par Émilie Gougeon-Pelletier

Les confrontations entre Doug Ford et Steven Del Duca ont provoqué des étincelles lors du premier débat des chefs de la campagne électorale en Ontario, à North Bay, mardi.

Le débat organisé par la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario a principalement porté sur les questions qui préoccupent les résidents de cette région, mais qui touchent aussi les électeurs du reste de la province.

Le premier ministre et chef du Parti progressiste-conservateur (PPC) Doug Ford, et son adversaire, le chef du Parti libéral de l’Ontario (PLO), se sont empoignés à propos de la pandémie, du coût de la vie, de l’accès au logement et des transports dans le Nord de l’Ontario.

Échanges envenimés

Ces échanges s’inspiraient des plus récents sondages, dont celui de Nanos, publié mardi, qui démontre que l’écart entre les Progressistes-Conservateurs et les Libéraux se rétrécit.

Le NPD – qui forme pourtant l’opposition officielle avec 40 élus à Queen’s Park – peine à faire concurrence à ces deux partis, selon ce sondage.

Publicité

Doug Ford a martelé son slogan de campagne, «Get it done», et a répété ses promesses de construire des autoroutes et de refuser d’augmenter les impôts pour les Ontariens.

«Nous n’avons pas besoin de plus d’impôts, nous avons besoin de plus de gens qui paient des impôts», image Doug Ford.

ontario, politique
Le chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, le premier ministre Doug Ford.

Soins dentaires, santé mentale, médicaments

Interrompue à quelques reprises par Doug Ford et Steven Del Duca, la cheffe néo-démocrate Andrea Horwath a réitéré que si les électeurs décident de l’élire comme première ministre le 2 juin, son parti offrira la gratuité des soins dentaires, de santé mentale et des médicaments.

Elle a tenu à rappeler que «tout est plus cher dans le Nord», blâmant les gouvernements libéral et conservateur successifs.

En critiquant Steven Del Duca, Mme Horwath a lancé que le chef libéral «ne veut pas que les gens regardent dans le rétroviseur parce que les Libéraux ont laissé un naufrage derrière eux».

Publicité
NPD Ontario, Andrea Horwath
La cheffe du NPD de l’Ontario, Andrea Horwath.

Première présence de Del Duca

M. Del Duca, pour qui il s’agissait d’une première présence à un débat en tant que chef de parti, en a profité pour se présenter aux Ontariens, se décrivant comme étant un père de famille qui partage les préoccupations des familles de la province.

Steven Del Duca a désigné son parti comme étant «nouveau», et que s’il devient premier ministre, il représentera un «nouveau gouvernement libéral de l’Ontario».

Il a été la cible tant de Doug Ford que d’Andrea Horwath. Tous deux ont noté qu’il n’en a pas fait assez lorsqu’il était ministre des Transports au sein du gouvernement libéral de Kathleen Wynne.

Changements climatiques

Le chef du Parti vert et député de Guelph, Mike Schreiner, qui participait lui aussi à son premier débat des chefs, a dénoncé l’inaction de ses adversaires face à «crise climatique».

Mike Schreiner, Élections Ontario, slogans
Mike Schreiner.

Il est le seul à avoir noté que les feux de forêt représentent un fléau important dans le Nord de l’Ontario, lorsque les chefs ont été questionnés à propos de la pénurie de pompiers dans la région.

Publicité

Aucune mention des Franco-Ontariens

Environ 25% de la population du Nord de l’Ontario est francophone. Pourtant, aucune question n’a porté sur cette communauté au cours de ce débat régional, et aucun des candidats n’en a parlé.

Seule Andrea Horwath a prononcé le mot «francophone», dans son discours de conclusion, lorsqu’elle a souligné que toutes les promesses de son parti doivent être mises en place avec une lentille qui inclut les besoins des francophones et des autochtones. «Thank you so much, merci beaucoup, migwetch», a-t-elle conclu.

Rappelons qu’aucun chef des principaux partis politiques ontarien ne sait parler français.

Bien que des débats en français doivent être organisés au cours de la campagne, ce seront des candidats francophones qui y prendront part, pas les chefs.

Des promesses aux francophones dans le programme libéral

Les Libéraux ont toutefois inclus plusieurs promesses pour les Franco-Ontariens dans leur plateforme électorale chiffrée, dévoilée lundi.

Publicité

Steven Del Duca promet d’offrir des services dans leur langue aux 20% de francophones qui habitent à l’extérieur des régions actuellement désignées comme relevant de la Loi sur les services en français.

Le PLO prévoit aussi l’embauche de plus de professionnels de la santé et de l’éducation francophones. Et un gouvernement libéral travaillerait avec le gouvernement fédéral pour augmenter le nombre d’étudiants francophones internationaux des programmes de soins de santé.

PLO, Parti libéral de l'Ontario
Le chef du Parti libéral de l’Ontario, Steven Del Duca.

Commissariat aux services en français

Le Parti libéral ontarien prévoit 2 millions $ par année pendant au moins quatre ans pour rétablir «l’indépendance» du Commissariat aux services en français. C’est-à-dire qu’il redeviendrait une agence de l’Assemblée législative.

En 2019, il avait été intégré au Bureau de l’Ombudsman de la province, comme les commissariats à l’environnement et à la petite enfance.

Il s’agit aussi d’un engagement des Néo-Démocrates d’Andrea Horwath.

Publicité
La commissaire aux services en français Kelly Burke et l’ombudsman Paul Dubé.

Universités

Par ailleurs, si les Ontariens choisissent Steven Del Duca comme premier ministre le 2 juin, il fera de l’Université de Sudbury une université francophone indépendante. Il permettra la conclusion d’une entente entre elle et la Laurentienne pour faciliter le transfert des crédits étudiants.

«Et nous renforcerons la coordination des universités de langue française à travers la province, travaillerons à réduire les obstacles au transfert de crédits, et investirons dans des modèles d’apprentissage postsecondaire rentables, comme MobiliCité de La Cité», peut-on lire dans la plateforme libérale.

UOF
L’UOF occupe tout le 2e étage de la tour du 9 rue Lower Jarvis, entre Lakeshore et Queen’s Quay.

Culture

Le PLO prévoit aussi augmenter le financement du Programme d’appui à la francophonie ontarienne à 3 millions $.

Ce programme de 2 millions $ soutient les entreprises et les organismes francophones de la province en finançant des projets liés à l’entrepreneuriat et à la culture, notamment.

En outre, Steven Del Duca promet d’investir 8 millions $, en 2023-2024, dans un nouveau bâtiment pour le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) «afin d’offrir des services en français dans les domaines artistiques».

Publicité

Carte santé

Les Libéraux de Steven Del Duca ont également l’intention d’ajouter une nouvelle option sur la carte Santé: la langue officielle de préférence.

La proposition avait fait l’unanimité à Queen’s Park lorsque la députée de Glengarry-Prescott-Russell, Amanda Simard, avait déposé une motion à ce sujet, en 2018. Amanda Simard avait été élue sous la bannière conservatrice, mais elle a quitté le parti en 2019 et rejoint les Libéraux en 2020.

L’idée est aussi de faire la collecte de données francophones pour offrir des services plus adaptés à travers la province.

Journée des Franco-Ontariens.nnes
Le drapeau Franco-Ontarien flotte en permanence au mat de Queen’s Park.

Logement abordable

Le parti veut également investir dans le logement abordable pour les francophones, mais n’offre pas de détails expliquant comment il le fera, ni combien cela coûtera.

Il est toutefois indiqué dans la plateforme que Steven Del Duca aimerait s’inspirer du modèle des Centres d’Accueil Héritage de Toronto, où les soins communautaires et les logements en français sont intégrés.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur