Une bande dessinée sur la francophonie d’Ottawa

Le mystère des chutes Rideau

Bande dessinée Ottawa Le mystère des chutes Rideau
Lancement de la bande dessinée le 1er décembre 2020: l'auteur Body Ngoy, Danielle Pécore-Ugorji et Marthe Séguin du RPFO, l'illustrateur Hicham Absa.
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Publié 07/12/2020 par Paul-Francois Sylvestre

De toutes les villes ontariennes, Ottawa est celle dont la francophonie a le plus d’échos et de prolongements dans l’ensemble de la province. La bande dessinée Le mystère des chutes Rideau illustre cette réalité dans une version en français et en anglais.

Le Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO) a choisi de lancer cette bande dessinée le 1er décembre, jour du deuxième anniversaire des grands rassemblements de la «résistance» de la francophonie ontarienne de l’hiver 2018-19. Le mystère des chutes Rideau a été écrit par Body Ngoy et illustré par Hicham Absa.

Les principaux personnages de la bande dessinée sont quatre ados aux racines mixtes: Liza (père portugais et mère franco-ontarienne de Hearst), Stevie (père irlandais et mère franco-ontarienne de Windsor), Micha (père africain et mère antillaise), Sam (père vietnamien et mère franco-ontarienne).

Félix Saint-Denis, de L’Écho d’un peuple, est le principal raconteur, et Évelyne Roy-Molgat ajoute un complément grâce à des liens avec les Autochtones.

Bande dessinée Ottawa Le mystère des chutes Rideau

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Coups de cœur

Les quatre jeunes se rencontrent au Café Franco-Présence pour échanger et, surtout, pour faire des clins d’œil à quelque 70 artisans et artisanes de la francophonie ottavienne. «Ce n’est pas un survol exhaustif, mais plutôt des coups de cœur», précise le scénariste Body Ngoy.

L’auteur-concepteur ajoute que «ce projet émane d’une passion, d’émotions vives et de la diversité aussi». Il n’aurait pas vu le jour sans la collaboration du RPFO, de l’ACFO Ottawa (bailleur de fonds) et d’un comité conseiller.

L’illustrateur Hicham Absa a remarqué que les jeunes sont souvent peu intéressés par les cours d’histoire. «Or, la bande dessinée a le pouvoir de rendre l’histoire attrayante.» Il y a même un courant didactique qui s’appuie de plus en plus sur la bande dessinée.

Personnages et personnalités

Pour rendre l’histoire dynamique et entraînante, Body Ngoy a campé quatre jeunes bien différents. Liza est une fille qui a le cœur sur la main. Stevie est un rebelle casse-cou qui aime lancer des défis à ses amis. Micha est une militante pour les droits des jeunes. Sam est un idéologue qui veut changer le monde.

Ces diverses facettes des personnages se retrouvent, bien entendu, dans les personnalités choisies pour étoffer la bande dessinée. On n’a qu’à penser à des gens comme Bernard Grandmaître (Loi sur les services en français), Gisèle Lalonde (SOS Montfort), Mariette Carrier-Fraser (militante et éducatrice), Paul Demers (chanteur) ou Pablo Mhanna-Sandoval (FESFO).

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Pour donner une idée des bulles de textes, voici d’abord ce que dit Mauril Bélanger, regretté député fédéral d’Ottawa-Vanier: «Quand j’étais jeune à Mattawa, j’ai connu le premier maire noir au Canada, le docteur Firmin Monestime, d’origine haïtienne. Cet homme et sa famille ont longuement marqué la vie des Mattaviens!»

Et lorsqu’il est question des écoles ouvertes par Sœur Élisabeth Bruyère, le jeune Stevie lance: «Hé minute! Moi je sais où a été créée la première école de tout l’Ontario. C’est chez nous dans la région de Windsor en 1786, et c’était une école française!»

La une du journal Le Droit, d’Ottawa, au lendemain de la grande manifestation à Ottawa contre les reculs infligés aux francophones par le gouvernement de l’Ontario en novembre 2018.

Dialogue minorité-majorité

Les publications du RPFO, comme la revue Le Chaînon, sont en français seulement. Pourquoi la bande dessinée a-t-elle une version anglaise? «Parce que nous souhaitons partager notre histoire et notre fierté avec la majorité anglophone qui nous entoure», répond Danielle Pécore-Ugorji, directrice générale du RPFO.

Elle ajoute que Le mystère des chutes Rideau n’est qu’un premier chapitre. «Il y a d’autres régions de la province qui pourraient faire l’objet d’une publication, même une bande dessinée sur tout l’Ontario français». Les talents ne manquent pas, mais le nerf de la guerre demeure toujours l’argent.

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