110 ans de résistances, mobilisations et contestations franco-ontariennes

Pour souligner le 110e anniversaire de l’ACFO-AFO, une table ronde animée par Marie-Claude Thifault a eu lieu le 21 janvier dernier à l’Université d’Ottawa. Les panélistes étaient Rolande Faucher, présidente de l'ACFO de 1988 à 1990, Philippe Orfali, du Journal de Montréal et Martin Pâquet, de l’Université Laval. Photo : Anne Mauthès (CRCCF)
La table ronde du 21 janvier à Ottawa: Marie-Claude Thifault, Rolande Faucher, Philippe Orfali, Martin Pâquet. Photo: Anne Mauthès (CRCCF)
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Publié 29/01/2020 par Gérard Lévesque

«Chose certaine, l’histoire de l’Association constitue un point d’entrée incontournable pour comprendre l’évolution de la collectivité franco-ontarienne et des priorités de ses dirigeants, de l’omniprésent dossier de l’éducation à ceux de la santé  et des services juridiques, en passant par le développement économique.»

C’est ce qu’écrit Yves Frenette, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les migrations, les transferts et les communautés francophones à l’Université de Saint-Boniface (Manitoba), dans l’introduction au volume Résistances, mobilisations et contestations, publié par Les Presses de l’Université d’Ottawa. Il s’agit d’une monographie sur le principal porte-parole politique de la collectivité franco-ontarienne au 20e siècle: l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO).

Yves Frenette, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les migrations, les transferts et les communautés francophones à l'Université de Saint-Boniface (Manitoba)
Yves Frenette

Table ronde

Pour souligner la parution de ce volume ainsi que le 110e anniversaire de l’ACFO-AFO, une table ronde animée par Marie-Claude Thifault a eu lieu le 21 janvier dernier à l’Université d’Ottawa. Les panélistes étaient Rolande Faucher, présidente de l’ACFO de 1988 à 1990, Philippe Orfali, du Journal de Montréal, et Martin Pâquet, titulaire de la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN).

Cette initiative du Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) et du Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et les minorités (CIRCEM) a fait salle comble au Pavillon des sciences sociales, à l’Université d’Ottawa.

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ACFEO, ACFO, DECCO, AFO

Le volume de 392 pages est une analyse historique en six chapitres, écrits à tour de rôle par Michel Bock, Serge Dupuis, Gratien Allaire, Marcel Martel, Anne Gilbert et Mariève Forest.

Il va de la fondation de l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO) en 1910, rebaptisée l’ACFO en 1969, jusqu’à sa fusion avec la Direction de l’Entente Canada-communauté de l’Ontario (DECCO) en 2006 pour devenir l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).

De 1910 à 1927, l’Association joue un rôle déterminant dans la crise du Règlement 17, qui interdit l’enseignement en français dans les écoles de la province.

De 1927-1969, l’ACFEO contribue activement à l’avancement de la cause des écoles françaises (ou «bilingues») de l’Ontario. Entre 1969 et 1982, l’ACFO travaille aux progrès institutionnels de la collectivité franco-ontarienne.

Fragmentation

Entre 1982 et 1992, période de l’obtention de la Loi sur les services en français, l’ACFO se redéfinit pour s’adapter à la transformation de l’espace politique de l’Ontario français, ainsi qu’à la fragmentation de son champ idéologique sous l’impulsion de plus en plus irrépressible des régionalismes et de l’arrivée de groupes ethnoculturels issus de l’immigration francophone.

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Les années 1992-2006, qui couvrent entre autres les évènements liés à la crise de l’hôpital Montfort, sont les dernières couvertes par l’ouvrage.

Michel Bock. professeur agrégé, Département d’histoire, Université d’Ottawa
Michel Bock

Cet ouvrage est une fenêtre privilégiée sur les efforts de construction identitaire et politique de la francophonie ontarienne au 20e siècle.

Dans la conclusion, Michel Bock affirme que «l’histoire de l’Association est composée de succès tangibles et montre que rien ni personne n’a contribué autant qu’elle aux victoires, grandes et petites, qu’a remportées l’Ontario français depuis un siècle».

Moments forts

Ayant été bien impliqué dans les structures de l’Association, tantôt comme bénévole, tantôt comme dirigeant, j’ai bien aimé lire le point de vue de nos universitaires d’aujourd’hui sur les évènements du siècle dernier.

Cela m’a fait revivre plusieurs moments forts de notre histoire comme la dernière session des États généraux du Canada français, de nombreuses crises pour obtenir nos établissements d’enseignement, notamment à Sturgeon Falls et à Penetanguishene, et plusieurs épisodes de nos luttes pour gagner notre indépendance scolaire et la justice en français.

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Je partage l’espoir de Yves Frenette «que Résistances, mobilisations et contestations sera lu par tous ceux que le passé, le présent et l’avenir de l’Ontario français intéressent».

Auteur

  • Gérard Lévesque

    Avocat et notaire depuis 1988, ex-directeur général de l'Association des juristes d'expression française de l'Ontario. Souvent impliqué dans des causes portant sur les droits linguistiques. Correspondant de l-express.ca, votre destination pour profiter au maximum de Toronto.

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