
Savoureux conte sur l’intolérance
«Il était une fois une vieille bergère et ses cent chèvres dans le petit village de Saint-Icitte.» Ainsi commence le conte Saint-Icitte du bout du monde, de Katrine Parent. Cet endroit ne figure sur aucune carte; il peut s’agir de votre propre village ou ville, de votre propre quartier ou école… À travers ses mots colorés, l’auteure nous livre une puissante allégorie contre l’ostracisme et l’intolérance. Deux petits écriteaux plantés à chaque extrémité du village délimitent le territoire de Saint-Icitte. «Deux petits écriteaux qui ne peuvent être lus que de l’intérieur du village, ce qui en dit long sur son […]

Colloque international Pierre Léon à Rome
Les 13 et 14 mai, à Rome, on a rendu hommage au regretté Pierre Léon, linguiste et écrivain. Le Centre d’études italo-françaises a organisé le colloque international Au prise de la voix, sous le haut patronage del Presidente della Republica. L’événement a eu lieu, entre autres, grâce à la collaboration de l’Ambassade du Canada à Rome, de la Délégation du Québec à Rome, du Séminaire de philologie française et des Éditions du Gref (Toronto). Parmi les gens qui ont pris la parole, notons Henri Mitterand (Université de la Sorbonne Nouvelle), Laurent Fauré (Université de Montpellier), Laura Santone (Université de Rome), […]

Un premier roman réussi d’Alain Boisvert
Longtemps animateur à TFO, Alain Boisvert travaille aujourd’hui au Nouveau-Brunswick et habite à Shippagan. Il nous livre son premier roman, mépapasonlà, dont le sous-titre se lit comme suit: «Chroniques rurales d’une famille acadienne heureuse, très heureuse, et de ces tristes hasards qui viennent éprouver son bonheur». Cette famille est homoparentale; elle est composée d’un papa acadien (Ricky) et d’un papa franco-ontarien (Mathu), tous deux dans la trentaine. Leur fils Jacob est un Noir né en Jamaïque. Mathu est le narrateur de cette histoire mélodramatique aux accents légers. La grand-mère de Jacob dit que Ricky et Mathu viennent d’amour et d’eau […]

La Floride est devenue un espace francophone en Amérique
Dix pour cent des Canadiens visite annuellement la Floride, la majorité provenant du Québec, de l’Ontario et des provinces maritimes. En 2012 seulement, on comptait 3,7 millions de touristes canadiens et plus de 500 000 hivernants (les «snowbirds») dans le Sunshine State. Un million de ces touristes et 150 000 de ces hivernants canadiens sont de langue française. Serge Dupuis relate leur histoire dans Plus peur de l’hiver que du Diable. L’auteur distingue quatre groupes de Canadiens-Français en Florides: les immigrants, leurs descendants, les touristes et les hivernants. Les trois premiers groupes restent peu attachés à leur culture et à leur langue […]

L’Interligne célèbre 35 ans d’édition
En 1978, l’organisme provincial Théâtre Action publie le bulletin Liaison, puis en avril 1981 les Éditions L’Interligne sont créées afin d’assurer la continuité de ce qui deviendra la revue des arts en Ontario français. La maison d’édition située à Ottawa célèbre donc cette année son 35e anniversaire. La première rédactrice en chef de Liaison est denise truax (1979-1982); Fernan Carrière lui succède et dirige la revue de 1982 à 1987. Paul-François Sylvestre est directeur-rédacteur pendant dix ans, soit de 1987 à 1997. Stefan Psenak lui emboîte le pas (1997-2003), suivi d’Arash Mohtashami-Maali (2003-2009). Suzanne Richard Muir est directrice générale et […]

Virus mortel pour la revue Virages
Le dernier message que Marguerite Andersen signe dans la revue Virages s’intitule «Virages s’éteint». La revue littéraire fondée en 1997 prend fin avec le numéro 75, paru la semaine dernière. Le manque d’abonnements et les coûts croissants de production et d’envoi ont contribué à la fin de la revue. C’est au printemps de 1997, à Sudbury, que Stefan Psenak lance le premier numéro de Virages, la nouvelle en revue. Nommé directeur des Éditions L’Interligne et rédacteur de la revue Liaison quelques mois plus tard, Psenak passe le flambeau à Marguerite Andersen, qui dirigera les 74 numéros suivants. Virages a environ […]

Shakespeare et son glorieux destin
Le nom de Shakespeare et celui de quelques-unes de ses œuvres sont bien connus, beaucoup plus que la vie même de ce grand dramaturge, et de nombreuses questions se posent à son sujet. Il faut d’abord s’entendre sur un problème insolite qui est celui des calendriers en vigueur à cette époque dans les pays européens. Le calendrier julien imposé par Jules César, d’où son nom, en 46 avant notre ère, entraînait un retard progressif du calendrier sur la révolution terrestre réelle. Il était de 10 jours au XVIe siècle. Le pape Grégoire XIII décida de corriger cette dérive et d’appliquer […]

Un «roman personnel» finement architecturé
«Bonsoir. Je m’appelle Michel Normandeau et je vais vous raconter une histoire…» Voilà la dernière ligne de Dis-moi, Lily-Marlène, le «roman personnel» de Michel Normandeau. En plus d’être l’auteur, Normandeau figure parmi les principaux personnages. J’ai rarement lu un roman autobiographique aussi finement architecturé. En allemand, en anglais ou en français, la chanson Lily-Marlène a marqué la vie d’une foule de soldats durant la Seconde Guerre mondiale et a ponctué toutes sortes d’histoires d’amour. Elle a poussé Michel Normandeau (membre fondateur du groupe Harmonium) à se lancer à fond dans une recherche lui permettant de trouver «sa» Lily-Marlène. La Lily-Marlène […]

Dubuffet, l’art pour l’art
Le nom de Dubuffet ne vous dit pas grand-chose? Rien d’étonnant. Dubuffet ne figure pas dans les collections des musées des beaux-arts du Canada que nous avons consultés, à l’exception de la photographie d’une sculpture de cet artiste au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa. Et qui l’a vue? Mais voilà que s’offre l’occasion de combler cette lacune de nos connaissances artistiques grâce à la Fondation Beyeler qui a organisé une exposition consacrée à Jean Dubuffet, qui se termine le 8 mai (nous avons reçu très tard les documents qui la concernent) mais dont le catalogue publié à cette […]

Le trait coquinement lapidaire de Bado
Peut-on rire de tout, caricaturer le tragique, voire la mort? La réponse à cette question se trouve dans le ton que l’artiste adopte. Le caricaturiste Bado fait sourire les lecteurs du quotidien Le Droit (Ottawa) depuis 35 ans et rien n’est à son épreuve. Un peu plus de 90 de ses caricatures des années 2000 sont reproduites dans Qui ça, bêtes et méchants? Bado, de son vrai nom Guy Badeaux, ouvre son recueil sur les tragédies de Charlie Hebdo et celles du 13 novembre dernier à Paris. Il jette aussi un regard ironique sur le régime minceur à Québec, la […]

Cervantes, «Prince de l’esprit»
Cette année 2016 marque le 400e anniversaire du décès de Miguel de Cervantes, grand écrivain espagnol, maître «de l’illusion romanesque et inventeur du roman moderne» (Webnews). «Baptisé Prince des fous (par ses critiques), celui qu’aujourd’hui l’Espagne appelle Prince de l’esprit», pour citer Émile Chasles dans son Michel de Cervantes (Paris, 1886), fait l’objet d’un hommage mondial pour commémorer sa mort les 22 (23?) avril 1616 à Madrid. Intérêt pour le théâtre Miguel de Cervantes, le quatrième des sept enfants de Rodrigo de Cervantes, est vraisemblablement né le 27 septembre 1547, probablement à Alcalá de Henares, une petite ville à une […]

Le diable et la survivance canadienne-française
En 1972, Jacques Ferron publie Le Saint-Élias, un roman dans lequel il propose un portrait moins sombre de la culture catholique du Canada français, nuançant ainsi la vision d’une Église obscurantiste et rétrograde que proposent certains artisans de la Révolution tranquille. Le professeur Jacques Cardinal, de l’Université de Montréal, analyse l’impact de ce roman sur le récit de la survivance canadienne-française dans un essai intitulé La part du diable. Le Saint-Élias de Jacques Ferron. Le Saint-Élias raconte une liaison adultère entre le vicaire Armour Lupien et Marguerite Cossette, épouse d’un gros cultivateur, propriétaire du pont péager de la rivière Batiscan […]