Du soutien à l’emploi des jeunes Noirs centré sur l’estime de soi

Des jeunes Noirs et nouveaux arrivants au Canada peuvent traverser leurs études secondaires et postsecondaires avec difficulté, en raison d’attitudes racistes à leur égard. Ajouté au racisme systémique, cela contribue à affaiblir leur estime de soi et rend plus ardu leur accès au marché du travail.

C’est le raisonnement qui sous-tend le nouveau programme de soutien à l’emploi USTAWI, axé sur le bien-être et la santé mentale, proposé en octobre et novembre par l’organisme bilingue ontarien Point Ancrage Jeunesse (PAJ).

USTAWI («bien-être» en swahili, la langue africaine la plus répandue) est offert en personne au Collège Boréal à Toronto, les samedis 15 et 22 octobre, et en mode virtuel les 19 et 26 novembre.

Dans le cadre d’un partenariat avec le Groupe Conseil Évoluti’ON, il vise à permettre à la jeunesse noire de bénéficier d’un accompagnement dans leurs projets professionnels.

«En plus de permettre aux jeunes hommes et femmes de se qualifier au programme Évoluti’ON et de bénéficier de ses avantages, USTAWI offre aux participants des outils pratiques et personnalisés», indique la présidente de PAJ, Edwige Ngom.

«Pour faire face aux réalités propres à leur communauté en termes d’employabilité, en mettant l’emphase sur le bien-être et la santé mentale.»

Jeunes Noirs «à risque»

Rappelons que la mission de PAJ est de promouvoir l’égalité et le leadership au sein de la jeunesse afro-descendante «à risque» de l’Ontario.

Par la mise en œuvre d’activités visant une reconstruction identitaire plus forte au sein de la jeunesse noire. Dans le but de l’empêcher de basculer ou de retomber dans la criminalité, grâce à la prévention et à l’intervention précoce.

Développement des compétences interpersonnelles

USTAWI propose un programme incluant des ateliers de groupe (15 participant.e.s au maximum) afin d’«accompagner les jeunes dans l’identification et la valorisation de leurs compétences interpersonnelles».

Cela, en leur fournissant des conseils et des outils pour faire face au racisme systémique en milieu professionnel.

«Nos ateliers permettront aux participant.es d’identifier leurs compétences, de booster leur confiance en soi», explique la gestionnaire du projet USTAWI, consultante en promotion de la santé auprès des organismes sans but lucratif, Lorraine Hugon.

«Tout en renforçant leur aptitude à la communication orale réussie dans le contexte du marché du travail ontarien.»

«Ces ateliers offriront également l’opportunité de partager des témoignages de personnes afro-descendantes ayant vécu le racisme systémique dans le milieu de travail. Et d’échanger autour d’outils pratiques, stratégies et conseils pertinents afin d’évoluer avec confiance au sein du marché du travail ontarien», ajoute Lorraine.

Les ateliers seront livrés dans une atmosphère «ludique, décontractée et sécuritaire» par Sébastien Aka Kouakou, enseignant et doctorant à l’Université Western Ontario. Il a été membre du Comité consultatif des minorités raciales et ethnoculturelles francophones (MREF) de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.

Selon Sébastien Aka Kouakou, «face aux crises sociales et sociétales de notre époque, à savoir quand et comment réagir, USTAWI a identifié l’urgence d’intervenir maintenant, et de prendre à cœur les efforts pour aider la jeunesse dans son processus de guérison des maux de leur temps.»

«L’équipe d’USTAWI a non seulement les compétences pour mener au succès ce programme, mais en a l’expérience nécessaire et peut servir de guide et modèle pour les jeunes qu’elle a à charge d’encadrer, de former et d’accompagner. Ce sont là des avantages considérables. »

Coaching individuel des jeunes Noirs

Préalablement et à la suite de leur participation aux ateliers de groupe, chaque jeune bénéficiera de rencontres individuelles avec le coach professionnel Karim Djinko.

Karim Djinko est spécialiste du développement du leadership et des compétences relationnelles. Enseignant de formation et ancien journaliste à Radio Canada (Toronto et Montréal). Il a traité diverses problématiques de discrimination, racisme systémique et d’exclusion.

«Cette approche unique de coaching personnalisé permettra à chaque jeune de repérer ses forces et défis, entre autres par le biais d’un test de personnalité et d’échanges avec le mentor Karim, ce qui viendra alimenter et personnaliser le contenu des ateliers de groupe», détaille Lorraine.

Savoir-faire et savoir-être

«En misant sur le bien-être, la connaissance de soi (et des autres), le développement des compétences relationnelles, USTAWI donne à ces jeunes non seulement les moyens de libérer leur plein potentiel, mais aussi d’aborder toute interaction sociale en confiance», d’ajouter Karim Djinko.

«Plus que jamais, le savoir-faire doit reposer sur le savoir-être. C’est vrai pour les gestionnaires et les cadres que j’accompagne dans mon cabinet de coaching. C’est encore plus vrai pour les jeunes qui se construisent. »

Inscriptions obligatoires

Les places aux ateliers USTAWI étant limitées, les intéressé.es sont invité.es à choisir l’une des deux cohortes (présentiel ou virtuel) et à s’inscrire dès maintenant en cliquant sur  inscription.pointancragejeunesse.org.

Notons que l’organisme communautaire TAIBU, l’un des partenaires clés de PAJ, a contribué au recrutement des participant.es au projet.

En conclusion d’USTAWI, les participant.es recevront des cartes d’affirmation positive afro-centrique et des cartes d’affaires qui viendront appuyer leur projet professionnel.

Un événement-bilan est prévu en début d’année 2023.

Stimuler l’entrepreneuriat social

Par ailleurs, PAJ aspire à développer l’état d’esprit entrepreneurial chez les jeunes Afro-descendants ainsi qu’à susciter leur intérêt envers l’entrepreneuriat social.

Les communautés francophones issues de la diversité raciale en ont largement besoin dans le Grand Toronto et la région du Centre-Sud-Ouest. Notamment, en matière d’inclusion sociale et de services communautaires.