Après s’être légitimement indigné du gel du projet de l’Université de l’Ontario français et de la rétrogradation du statut du Commissariat aux services en français par le gouvernement de Doug Ford – qui avait promis le contraire en campagne électorale – est-il trop tôt pour commencer à apporter quelques nuances qui ne plairont pas à tous?
Ces institutions ont toujours été perfectibles (le mouvement associatif et les médias franco-ontariens aussi). Le reconnaître ne devrait pas nous décourager de tout faire pour les récupérer. On veut pouvoir critiquer ce qu’on a, pas ce qu’on n’a plus.
L’UOF, un UFO
Personne ne sait si l’Université de l’Ontario français de Dyane Adam et Normand Labrie allait être viable. Parmi ceux qui applaudissaient en public, plusieurs en doutaient et en doutent encore en privé.
Les «états généraux» réclamaient un réseau universitaire provincial, sans toutefois aller jusqu’à proposer ouvertement de le créer en récupérant (de force) les programmes francos des universités bilingues. Il n’y a pourtant pas d’autres moyens: il aurait fallu être plus clair.
Finalement, on n’a eu (et on a perdu) qu’un petit campus local. Mais à Toronto, ce qui n’était pas rien, et présenté comme une première étape, pour rassurer le reste de la province (qui est aujourd’hui moins rassuré que jamais).