Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.
Le français prend un mauvais virage
En Amérique du Nord, la langue française baigne depuis trois siècles dans une mer anglophone. Cela ne nous a jamais empêché de parler, de chanter et d’écrire en un français de qualité. Or, voilà qu’une nouvelle mouture de notre langue vient grincher nos oreilles. En commandant le roman After de Jean-Guy Forget, j’aurais dû me méfier et m’attendre à ce que des mots anglais parsèment le récit. Un «whatever», un «all right» ou un «nightlife» par-ci par-là ne font plus sourciller, mais quand je lis «au peak de mes déchéances» et «un Nous always too far» dans le premier paragraphe […]
L’effet Weinstein dans un roman français
Le sort des gens heureux n’intéresse pas les romanciers ou les dramaturges. Dominique Maisons crée donc le personnage de Rose, l’une des jeunes étoiles les plus brillantes du firmament d’Hollywood, et la plonge dans une intrigue aussi sombre qu’alambiquée qui s’intitule Tout le monde aime Bruce Willis. En épilogue, l’auteur cite le New York Times du 12 décembre 2017 pour rappeler que seulement 4% des réalisateurs hollywoodiens sont des femmes et que «seuls 27 % des dialogues prononcés dans les grands films de 2016 l’étaient par des femmes». Cet état de la situation teinte carrément le roman. Mal-être Dominique Maisons […]
Bill Clinton fait coup double avec James Patterson
Le 42e président des États-Unis a allié son expérience du pouvoir à l’art du suspense de l’auteur de thriller le plus vendu à travers le monde. Cela a donné Le Président a disparu, de Bill Clinton et James Patterson. Le roman est paru en anglais et en français au début juin et les ventes dépassent maintenant le million d’exemplaires. Clinton a publié My Life en 2004 et cette autobiographie s’est vendue à plus de deux millions de copies. Il est un des rares auteurs au monde à figurer au palmarès du million d’exemplaires à la fois en fiction et non-fiction. […]
Doigté et suspense garantis
La romancière britannique Clare Mackintosh a été traduite en 35 langues. Son tout dernier thriller s’intitule Laisse-moi en paix et mérite rien de moins que le prix Polar international de Cognac. Qui est coupable? Quel est le motif? La réponse est cachée par des rebondissements jusqu’à la dernière ligne. Site de suicides L’auteure a passé douze ans dans les forces de police avant de se consacrer à l’écriture. Elle campe ses personnages sur la côte sud de l’Angleterre près de Beachy Head, un promontoire de craie dont la hauteur de 162 mètres en fait un des sites de suicide les plus connus […]
Le secret bien gardé d’un hommage franco-ontarien
Depuis plus de 25 ans, une murale de 600 m2 rend hommage aux Franco-Ontariens. Cette œuvre de l’artiste Pierre Hardy, assisté de René St-Pierre, sombre dans l’oubli parce que située dans une minable ruelle qui jouxte le magasin Giant Tiger aux abords du marché Byward à Ottawa. Aucune annonce devant la ruelle, aucun éclairage à l’intérieur. Pourtant, la murale créée en 1992 demeure un tour de force dans l’interprétation factuelle des Franco-Ontariens. De Brébeuf à Poliquin Les époques de votre histoire s’entrecroisent allègrement, allant du missionnaire Jean de Brébeuf (1634) au chanteur Donald Poliquin (1982). Il est tour à tour […]
Louise Penny traduite en 26 langues
Louise Penny, écrivaine québécoise de langue anglaise, est traduite en 26 langues. Sa série «Armand Gamache enquête» a fait connaître le Québec partout dans le monde. Le tout dernier épisode s’intitule Maisons de verre et nous plonge dans deux intrigues parallèles, dont l’une n’est pas vraiment nécessaire. Si Gamache enquête, c’est qu’il y a eu meurtre. À Three Pines cette fois-ci, presque sous les yeux de Gabri, Olivier, Myrna, Clara, Ruth, Reine-Marie et Armand, les principaux personnages de ce village fictif québécois à la frontière du Vermont. Cobrador Après l’Halloween, une fête costumée inclut un inconnu drapé et masqué de […]
«Canadiens français» est un anglicisme patent
Les mots «Canadiens français» et «Québécois» ne devraient pas exister, ils sont un non-sens. Le seul mot qui a sa place est celui de «Canadiens». Voilà, en la résumant grossièrement, la thèse que Jean Morisset défend dans Sur la piste du Canada errant. L’auteur écrit que, dans l’aventure coloniale aux Amériques, la rencontre des Blancs européens et des «Sauvages amériquains» (il respecte la graphie qui avait cours à l’origine) a produit le Canadien qui «demeure à peu près un des seuls ressortissants du Monde Nouveau». Puis il ajoute que «les Canadiens en vinrent à se désigner eux-mêmes, par aliénation mentale […]
Kleinburg : la demeure spirituelle du Groupe des Sept
La Collection d’art canadien McMichael, à Kleinburg, a commencé avec 3 000 mètres carrés d’exposition, dans les années 1950, pour atteindre aujourd’hui 26 000 mètres carrés. Elle est la demeure spirituelle du Groupe des Sept, qui compte en fait onze artistes et qui a existé de 1920 à 1932. On a parlé d’École nationale du Canada pour décrire le Groupe des Sept. Selon leurs membres, la nature sauvage du Canada exigeait d’être représentée dans un style plus audacieux et plus vigoureux, dans des couleurs beaucoup plus vives, que la peinture paysagiste classique. De 7 artistes à 11 La seule mention du Groupe […]
Yvon Malette parfois en avance sur son temps
À travers les rues où il a vécu et à travers divers ouvrages qu’il a édités, Yvon Malette raconte sa vie de Franco-Ontarien de naissance et de cœur, puis la vie des Éditions David qu’il a fondées 25 ans passés. Entre le risque et le rêve est l’ouvrage d’un homme fier de ses origines, toujours en quête d’excellence, parfois en avance sur son temps. Dans un long préambule, Malette décrit le contexte de la société canadienne-française en Ontario au début des années 1950. «Tout était commandé par un sentiment d’appartenance à une même communauté, appelée paroisse, tricotée serrée et unie […]