Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.


Cinq années de recherche sur les cyberpédophiles
Par leur accessibilité et la grande variété des moyens de communication, les nouvelles technologies de l’information «facilitent et accentuent la production, la distribution et l’échange de fichiers contenant de la pornographie juvénile». Voilà ce que Patrice Corriveau et Francis Fortin affirment d’entrée de jeu dans leur essai intitulé Cyberpédophiles et autres agresseurs virtuels. Après cinq années de recherche dans les locaux et sous la supervision d’officiers du Module de cybersurveillance et de vigie de la Sûreté du Québec, les deux auteurs ont publié leurs conclusions, d’abord en abordant le lien qui unit le visionnement de matériaux mettant en scène des […]

Première messe en Ontario
Missionnaire récollet, Joseph Le Caron est né aux environs de Paris vers 1586. Dès qu’il met les pieds en Nouvelle-France, en 1615, il se pose en précurseur. Un mois à peine après son arrivée, il fonde la première mission en Huronie, à Carhagouha. En présence de Samuel de Champlain et des Français qui l’accompagnent, il célèbre la première messe en terre ontarienne le 12 août 1615 à Sainte-Croix, aujourd’hui le village de Lafontaine. Au cours de l’été de 1615, Joseph Le Caron s’établit chez les Attignaouantans (nation de l’Ours) pour apprendre leur langue et annoncer le nom de Dieu. Il […]

Chanel: «j’ai, la première, vécu de la vie du siècle»
Créatrice, modiste et styliste française, Gabrielle Chanel (1883-1971) est célèbre pour ses créations de haute couture et de parfum. Sa maison éponyme symbolise l’élégance française. Jean Leymarie lui a consacré un superbe ouvrage en 1987; épuisé depuis longtemps, Chanel vient d’être réédité en format de luxe. Cet ouvrage propose un éclairage original sur l’œuvre de la légendaire Mademoiselle grâce au remarquable travail de mise en perspective de son parcours créateur et du monde de l’art. Le livre souligne nettement que Chanel a côtoyé ou aimé des personnalités aussi diverses que Picasso, Dali, Colette, Cocteau, Diaghilev, Stravinsky, Schneider et Visconti. Plusieurs […]

Naissance du premier sénateur franco-ontarien
Comme c’est la région de Windsor qui nous a donné le premier député franco-ontarien – François Baby en 1792 –, il ne faut pas se surprendre que le premier sénateur franco-ontarien provienne aussi de cette région. Ce sera beaucoup plus tard, soit en 1887, que Charles-Eusèbe Casgrain, médecin et coroner, sera nommé au Sénat. Il fut d’abord connu sous le nom de Charles-Eugène. Né le 3 août 1825 à Québec, Charles-Eugène Casgrain étudie au Collège McGill et devient médecin. Il entame sa pratique à Détroit en 1851, puis déménage à Windsor en 1856. Nommé coroner du comté d’Essex en 1857, […]

William, un prince «pas arrogant pour deux sous»
Avant même que le prince William n’épouse Kate Middleton, ses allées et venues faisaient couler beaucoup d’encre. La journaliste Katie Nicholl, du Mail on Sunday, avait déjà publié The Making of a Royal Romance. La traduction de cette biographie a récemment paru sous le titre William in love. Une chaîne française de télévision a noté que «Katie Nicholl fait profiter la midinette qui sommeille en nous de tous les potins qu’on lui a confiés. C’est léger, futile et visiblement bien informé.» William in love relate la vie du prince William et de son frère Harry. L’auteure a interviewé des amis […]

Premier Franco-Ontarien nommé évêque au Québec
Plusieurs prêtres québécois ont été nommés évêques en Ontario. C’est le cas du premier évêque de London (Mgr Pierre-Adolphe Pinsoneault), de Haileybury (Mgr Élie-Anicet Latulipe), de Pembroke (Mgr Narcisse-Zéphirin Lorrain) et de Hearst (Mgr Jean-Baptiste Hallé), sans compter les nombreux évêques ou archevêques d’Ottawa. L’inverse est plutôt rare. Ce sera le cas en 1940. Le premier Franco-Ontarien à être nommé évêque au Québec est Mgr Joseph Charbonneau. Né le 31 juillet 1892, il est ordonné prêtre le 24 juin 1916. D’abord vicaire dans diverses paroisses de l’archidiocèse d’Ottawa, il enseigne au Grand Séminaire de Montréal, puis devient directeur du Séminaire […]

Histoire et gastronomie madeliniennes
«L’été, le Madelinot fait la pêche et l’amour; l’hiver, il ne pêche pas.» Petite blague de mon guide aux Îles de la Madeleine. Le voyage a commencé à Montréal, à bord du Vacancier, bateau de croisière de la Coopérative du transport maritime et aérien (Groupe CTMA). J’ai voyagé en compagnie de Jacques Cartier et j’ai découvert plusieurs «saveurs des îles». Avant de se rendre à Gaspé, en 1534, Cartier s’était arrêté aux îles, mais c’est François Doublet, un marchand d’Honfleur, qui donne aux îles leur nom en 1663, en l’honneur de son épouse Madeleine Fontaine. L’archipel a 90 km de […]

Champlain fut d’abord un rêveur
Lorsque David Hackett Fischer a publié Champlain’s Dream en 2008, le Toronto Star a décrit cette biographie comme «un portrait riche et vivant du soldat, de l’espion, du commandant, de l’explorateur, du cartographe et de l’artiste.» La version française de ce livre époustouflant est maintenant disponible grâce à la plume du romancier franco-ontarien Daniel Poliquin. Le Rêve de Champlain est une biographie finement documentée. L’auteur a consulté 830 ouvrages et a étayé son texte de 1894 notes de référence. Alors que la version originale compte 848 pages, la version française en totalise 1008. L’ouvrage est accompagné de nombreuses cartes et […]

Les premiers forts de l’Ontario
Sous le Régime français, l’Ontario connaît plusieurs forts, notamment à Toronto. Un premier poste ou magasin royal est érigé en 1720 sur le promontoire qui surplombe la rivière Humber. Le chevalier de Portneuf fonde le second fort en 1750, puis le Fort Rouillé est érigé au cours de l’hiver 1750-1751. Il faut cependant remonter au 20 juillet 1673 pour assister à la naissance du premier fort en Ontario, soit le Fort Frontenac à Kingston. Parti de Montréal le 29 juin 1673, le gouverneur Louis de Buade de Frontenac conduit 120 canots et 400 hommes à l’embouchure de la rivière Cataracoui […]

Moments troubles ou lecture à contre-courant
Michel T. Héroux a publié un premier recueil de nouvelles aux Éditions L’Interligne. Intitulé Moments troubles, cet ouvrage met souvent en scène des personnages qui se débattent à coups de rencontres épidermiques. Le charnel entre eux est à couper au couteau, ils sont à bout de souffle et nous, voyeurs impénitents, nous assistons à leurs beaux déchirements et à leur manque de lendemains qui chantent. En lisant les vingt et une nouvelles qui composent le recueil de Michel T. Héroux, j’ai parfois eu l’impression que l’auteur écrivait à partir du portrait d’une personne anonyme. Résultat: il imagine son passé, son […]

Le premier Barreau au monde
En 1797 il y a quinze avocats qui pratique le droit en Ontario, alors appelé Haut-Canada. Le 17 juillet de cette année-là, dix d’entre eux se rencontrent à l’auberge Wilson, à Niagara-on-the-Lake. Ils fondent la Law Society of Upper Canada, premier organisme au monde responsable de l’autorégulation des avocats. Le plus âgé de cette nouvelle société est John White. Il n’a que 36 ans et il occupe le poste de Procureur général du Haut-Canada. C’est lui qui est choisi comme trésorier de la Law Society of Upper Canada, l’équivalent de président. Le plus jeune membre n’a que 19 ans. En […]

Le biographe redevient romancier
François-Xavier Simard est surtout connu pour ses biographies de Pierre Péladeau, Jean Despréz, Fulgence Charpentier et Omer Deslauriers. En 1995 il a publié le roman Milenka et, seize ans plus tard, il revient à la prose romanesque en nous offrant Papa, parle-moi anglais comme maman! Je dis «romanesque» mais il y a peut-être une bonne dose autobiographique dans ce roman… Papa, parle-moi anglais comme maman! raconte l’histoire du couple formé par Paul, Canadien français de souche québécoise, et Carla, d’origine autrichienne. Les parents de Carla ont un profond mépris, voire un dédain viscéral, pour les Québécois, «ce peuple de demeurés […]