Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.
Histoire et gastronomie madeliniennes
«L’été, le Madelinot fait la pêche et l’amour; l’hiver, il ne pêche pas.» Petite blague de mon guide aux Îles de la Madeleine. Le voyage a commencé à Montréal, à bord du Vacancier, bateau de croisière de la Coopérative du transport maritime et aérien (Groupe CTMA). J’ai voyagé en compagnie de Jacques Cartier et j’ai découvert plusieurs «saveurs des îles». Avant de se rendre à Gaspé, en 1534, Cartier s’était arrêté aux îles, mais c’est François Doublet, un marchand d’Honfleur, qui donne aux îles leur nom en 1663, en l’honneur de son épouse Madeleine Fontaine. L’archipel a 90 km de […]
Champlain fut d’abord un rêveur
Lorsque David Hackett Fischer a publié Champlain’s Dream en 2008, le Toronto Star a décrit cette biographie comme «un portrait riche et vivant du soldat, de l’espion, du commandant, de l’explorateur, du cartographe et de l’artiste.» La version française de ce livre époustouflant est maintenant disponible grâce à la plume du romancier franco-ontarien Daniel Poliquin. Le Rêve de Champlain est une biographie finement documentée. L’auteur a consulté 830 ouvrages et a étayé son texte de 1894 notes de référence. Alors que la version originale compte 848 pages, la version française en totalise 1008. L’ouvrage est accompagné de nombreuses cartes et […]
Les premiers forts de l’Ontario
Sous le Régime français, l’Ontario connaît plusieurs forts, notamment à Toronto. Un premier poste ou magasin royal est érigé en 1720 sur le promontoire qui surplombe la rivière Humber. Le chevalier de Portneuf fonde le second fort en 1750, puis le Fort Rouillé est érigé au cours de l’hiver 1750-1751. Il faut cependant remonter au 20 juillet 1673 pour assister à la naissance du premier fort en Ontario, soit le Fort Frontenac à Kingston. Parti de Montréal le 29 juin 1673, le gouverneur Louis de Buade de Frontenac conduit 120 canots et 400 hommes à l’embouchure de la rivière Cataracoui […]
Moments troubles ou lecture à contre-courant
Michel T. Héroux a publié un premier recueil de nouvelles aux Éditions L’Interligne. Intitulé Moments troubles, cet ouvrage met souvent en scène des personnages qui se débattent à coups de rencontres épidermiques. Le charnel entre eux est à couper au couteau, ils sont à bout de souffle et nous, voyeurs impénitents, nous assistons à leurs beaux déchirements et à leur manque de lendemains qui chantent. En lisant les vingt et une nouvelles qui composent le recueil de Michel T. Héroux, j’ai parfois eu l’impression que l’auteur écrivait à partir du portrait d’une personne anonyme. Résultat: il imagine son passé, son […]
Le premier Barreau au monde
En 1797 il y a quinze avocats qui pratique le droit en Ontario, alors appelé Haut-Canada. Le 17 juillet de cette année-là, dix d’entre eux se rencontrent à l’auberge Wilson, à Niagara-on-the-Lake. Ils fondent la Law Society of Upper Canada, premier organisme au monde responsable de l’autorégulation des avocats. Le plus âgé de cette nouvelle société est John White. Il n’a que 36 ans et il occupe le poste de Procureur général du Haut-Canada. C’est lui qui est choisi comme trésorier de la Law Society of Upper Canada, l’équivalent de président. Le plus jeune membre n’a que 19 ans. En […]
Le biographe redevient romancier
François-Xavier Simard est surtout connu pour ses biographies de Pierre Péladeau, Jean Despréz, Fulgence Charpentier et Omer Deslauriers. En 1995 il a publié le roman Milenka et, seize ans plus tard, il revient à la prose romanesque en nous offrant Papa, parle-moi anglais comme maman! Je dis «romanesque» mais il y a peut-être une bonne dose autobiographique dans ce roman… Papa, parle-moi anglais comme maman! raconte l’histoire du couple formé par Paul, Canadien français de souche québécoise, et Carla, d’origine autrichienne. Les parents de Carla ont un profond mépris, voire un dédain viscéral, pour les Québécois, «ce peuple de demeurés […]
Tous les chemins mènent à Québec pour voir… Rome
Dans l’Antiquité, tous les chemins menaient vers la capitale du monde: Rome. Mais aujourd’hui, ils convergent à Québec, au Musée de la civilisation qui présente la grande exposition internationale Rome, de ses origines à la capitale d’Italie. Attendez-vous à un voyage unique dans la Ville éternelle qui fut tour à tour capitale du monde, cœur du christianisme et capitale des arts. Les visiteurs sont conviés à se laisser transporter à travers la prodigieuse évolution de Rome, de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle en passant par le Moyen Âge, la Renaissance et l’ère baroque. Cinq époques, quelque 2600 ans marqués de grands […]
Des gens d’exception
Le Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques a récemment lancé une nouvelle collection de livrets. Intitulée «Des gens d’exception», cette collection présente des figures marquantes de l’Ontario français (toutes encore vivantes). Les trois premiers livrets décrivent le parcours personnel et professionnel de Maurice Lapointe, Gisèle Lalonde et Mariette Carrier-Fraser. Comme l’indique le sous-titre de l’ouvrage que signe le regretté Michel Gratton, Maurice Lapointe est «un enfant de la Basse-Ville d’Ottawa au cœur de l’éducation franco-ontarienne». Frère des écoles chrétiennes, il a toujours été un pédagogue dans l’âme, constamment à la recherche de pratiques qui peuvent aider tout enseignant à «amener l’élève […]
Première physicienne nucléaire en Ontario
À une époque où il était extrêmement difficile pour une femme d’entreprendre une carrière dans le monde de la science, Harriet Brooks est devenue une pionnière de la physique nucléaire. Cette Ontarienne née à Exter le 2 juillet 1876, a étudié à l’Université McGill sous la direction du fameux physicien Ernest Rutherford, qui remporta le Prix Nobel de la chimie en 1908. En étudiant le comportement de l’élément radioactif nommé radium, Brooks et son équipe ont découvert qu’il se désintégrait pour former un nouvel élément, qui fut plus tard nommé radon. Quelques années plus tard, Brooks a conduit des expériences […]
Les six maisons enchantées de Maurice Henrie
Le récit, la nouvelle et le billet de réflexion sont les genres que Maurice Henrie privilégie. C’est là où le raconteur se sent en pleine possession de ses moyens. Son tout dernier recueil renferme six récits regroupés sous un mot inventé: L’enfanCement. Il s’agit d’un recueil dans lequel l’auteur trace le portrait d’une enfance comme tant d’autres, c’est-à-dire unique entre toutes. Maurice Henrie ne prétend pas écrire un premier tome de son autobiographie. Il ne s’agit pas de mémoires. Il précise, dès les premières pages, dans une introduction intitulée «Avant de lire», que le hasard ne l’a «pas placé dans […]
La première paroisse en Ontario
Au Canada français, le système paroissial s’impose dès les premières vagues de colonisation. Lorsque des colons s’établissent dans de nouvelles contrées, ils demandent qu’on leur envoie un curé. C’est le cas aussi bien dans la vallée du Saint-Laurent que sur les bords de la rivière Détroit. Les premiers colons en Ontario arrivent avec Antoine Laumet de Lamothe Cadillac, en 1701, et fondent la première paroisse. Elle est mentionnée pour la première fois le 21 juin 1741, dans la correspondance des missionnaires jésuites, et porte le nom de Mission de la Bienheureuse Vierge Marie chez les Hurons. Elle devient ensuite la […]
Aurélie Resch originale dans la forme et le traitement
En quelques mois, Aurélie Resch a publié un recueil de nouvelles, La dernière allumette, et un recueil de poésie, Cendres de lune. Dans ces deux ouvrages, elle s’intéresse tout particulièrement à l’exil et à la quête d’identité. Ses nombreux voyages semblent souvent devenir source d’inspiration. La dernière allumette renferme une dizaine de nouvelles, dont cinq ont le mot «dernier» ou «dernière» dans le titre. Certains textes prennent parfois la forme d’une réflexion personnelle. C’est le cas de «La dernière séance» où la relation père-fille est abordée avec beaucoup de tendresse. Comme Aurélie Resch voyage beaucoup, il ne faut pas être […]