Masai Ujiri quitte les Raptors: fin d’une ère à Toronto

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Masai Ujiri quitte ses fonctions de président des Raptors de Toronto. Photo: Patrick Bizindavyi, l-express.ca
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Publié 28/06/2025 par Patrick Bizindavyi

Après 13 saisons à la tête des Raptors de Toronto, Masai Ujiri quitte ses fonctions de vice-président du conseil d’administration et de président de la franchise canadienne. L’annonce, faite par Maple Leaf Sports and Entertainment (MLSE) ce vendredi 27 juin, marque la fin d’un chapitre déterminant dans l’histoire du basketball professionnel au Canada.

Un bâtisseur hors norme

Masai Ujiri avait rejoint les Raptors en mai 2013, après avoir été directeur général des Nuggets de Denver. À peine arrivé, il marquait les esprits: sa première saison à Toronto (2013‑2014) s’est soldée par 48 victoires, un titre de division Atlantique et un retour en séries éliminatoires pour la première fois depuis 2008.

Sous sa direction, les Raptors se sont rapidement imposés comme une franchise incontournable de la Conférence Est. Entre 2016 et 2018, l’équipe enchaîne les qualifications en éliminatoires, remporte cinq titres de division, et atteint la finale de conférence en 2016.

Ujiri multiplie les décisions audacieuses, comme les échanges de Serge Ibaka et PJ Tucker, ou le limogeage de l’entraîneur Dwane Casey après l’élimination de 2018.

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Keith Pelley, PDG de MLSE, annonce le départ de Masai Ujiri. Photo: Patrick Bizindavyi, l-express.ca

Le pari Kawhi Leonard

L’année suivante, en 2018, Ujiri franchit une étape supplémentaire. Il échange la vedette locale DeMar DeRozan contre Kawhi Leonard et Danny Green, puis recrute Marc Gasol en février 2019.

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Ce pari, jugé risqué à l’époque, s’avère gagnant. En juin 2019, les Raptors remportent leur premier championnat NBA. Leonard est sacré MVP des finales, et Toronto devient la première équipe non américaine à décrocher le titre.

Keith Pelley, PDG de MLSE, a rappelé l’impact de ce moment: «Masai a eu un impact monumental sur les Raptors et sur notre communauté […] Il a transformé notre marque et nous a poussés à croire en cette ville et en nous-mêmes.»

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Arrivée des joueurs des Raptors à l’Hôtel de Ville le 17 juin 2019. Pendant plusieurs heures, plus d’un million de Torontois ont acclamé leur première victoire en finale de la NBA. Photo: archives l-express.ca

Une transition difficile

Après le départ de Leonard pour les Clippers en 2019, puis de Kyle Lowry en 2021, les Raptors entament une phase de reconstruction. Ujiri mise alors sur Pascal Siakam et Scottie Barnes comme nouveaux piliers.

Mais les résultats ne suivent pas. Depuis 2022, l’équipe ne parvient plus à se qualifier pour les séries. La saison 2024-2025 s’achève sur un bilan de 30 victoires pour 52 défaites.

Malgré encore un an de contrat, Ujiri quitte ses fonctions. Selon Keith Pelley, la décision avait été anticipée. «Masai et moi en avons discuté il y a plus d’un mois. Il souhaitait que tout changement ait lieu après le repêchage.»

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Le président de MLSE souligne aussi la stabilité actuelle du personnel-clé de l’organisation et lance une recherche immédiate pour un successeur, menée par l’agence CAA Executive Search.

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L’entraîneur des Raptors de Toronto Darko Rajaković. Photo: Patrick Bizindavyi, l-express.ca

Un héritage profond

L’héritage de Masai Ujiri dépasse largement le cadre du sport. Il est le premier bâtisseur non-américain à avoir remporté un championnat NBA. Son sens de la stratégie, son audace dans la gestion et sa capacité à inspirer font de lui une figure respectée dans toute la ligue.

En parallèle, Ujiri est aussi le cofondateur de Giants of Africa, une organisation qui utilise le sport comme outil d’émancipation pour la jeunesse du continent africain. Ce volet humanitaire a contribué à sa reconnaissance au-delà des parquets.

L’auteur et journaliste Alex Wong, qui suit les Raptors depuis 1995, souligne que «l’ère Masai a été la plus fructueuse et la plus stimulante de toutes les équipes sportives de Toronto depuis des décennies. Il nous a dit d’arrêter de nous sentir inférieurs. Je chérirai toujours cette époque.»

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Un match des Raptors à l’Aréna Scotiabank. Photo: archives l-express.ca

Une page se tourne

Avec le départ d’Ujiri, une ère se clôt pour les Raptors. Celle de la transformation d’une équipe marginale en championne NBA, d’une franchise en quête d’identité en organisation internationale respectée. La prochaine étape, pour Toronto, sera de bâtir sur cette fondation solide.

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Alors que la recherche d’un nouveau président débute, le directeur général Bobby Webster et le reste du personnel-cadre restent en place. L’organisation espère amorcer une nouvelle ascension vers les sommets, inspirée par les valeurs et l’héritage laissés par Masai Ujiri.

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