
Un Québec avide d’ouverture sur le monde: 250 commerces kitsch
Toute une histoire d’un patrimoine québécois méconnu est brillamment révélée par Roxanne Arsenault et Caroline Dubuc dans leur ouvrage intitulé KITSCH QC, publié aux Éditions Fides. On propose une visite guidée de plus de 250 commerces incontournables partout dans la province. Ces entreprises ont été fondées entre 1950 et 1980. Les propriétaires souhaitaient « offrir le meilleur dans l’assiette mais également faire vivre un coin de leur pays ». Décor, enseigne, menu et habits du personnel étaient mis à profit. Restaurants et bars-salons kitsch Les restaurants, bars-salons et autres lieux sont regroupés par thèmes ou pays. On aborde d’abord le style rustique, […]

Humour et satire dans le premier polar de J.L. Blanchard
Le premier roman de J.L. Blanchard est un polar intitulé Le silence des pélicans. Il met en scène un jeune enquêteur brillant, mais irrévérencieux, qui seconde un lieutenant-inspecteur médiocre dont on cherche désespérément à se débarrasser. Insensible aux griefs Ce lieutenant-enquêteur se nomme Bonneau. La directrice des ressources humaines le qualifie de franchement incompétent. Elle ajoute qu’il emmerde la direction, ses collègues et son syndicat. Il s’avère « imperméable à toute forme d’intimidation psychologique » Elle précise que Bonneau est insensible aux insultes, aux sarcasmes. « Et même les griefs administratifs sont perçus par lui comme une preuve de sa compétence et […]

Mœurs sexuelles dans le Bas-Canada
Au Québec, sous le Régime anglais, l’Église ne parviendra jamais à policer complètement les mœurs, à bannir le concubinage, la bigamie, l’adultère, la prostitution ou la simple attirance entre deux célibataires nullement pressés de se marier. Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas essayé, explique Jean-Sébastien Marsan dans Histoire populaire de l’amour au Québec, tome II, 1760-1860. Relâchement de la morale Dès 1767, le premier évêque de Québec sous le Régime anglais déplore la prolifération de «vices autrefois si rares dans cette colonie» et un relâchement généralisé de la morale chrétienne. Voici la liste des péchés sexuels graves qu’un curé […]

La résilience à toute épreuve d’une enfant
En quelques heures, un homme perd sa femme et le nouveau-né, en plus d’apprendre que sa fille aînée, 7 ans, a été trouvée gravement blessée dans une cabane d’outils très loin de chez-elle. L’univers de la famille Ladouceur bascule. Voilà comment Mélanie Calvé met la table de son roman intitulé Anaïs. Le médecin qui traite Anaïs rassure Monsieur Ladouceur en ces termes: «votre fille est une force de la nature. Probablement plus forte que vous et moi réunis.» Détresse et finesse Le père demeure près de sa fille hospitalisée, sans rien dire «de peur de trop en dire». Anaïs aussi […]

Église machiste et misogyne
Peut-on être curé pendant vingt ans, puis théologien pendant quinze ans, et aboutir au statut de prêtre non pratiquant? C’est à cette question que tente de répondre Odette Mainville dans le roman intitulé Le grand cahier de Jérôme. L’histoire commence au début des années 1960, au Québec, où le clergé est une caste privilégiée qui brille encore de tout son lustre. Le port du col romain identifie des hommes consacrés qui revêtent «la tunique du savoir et du pouvoir». Ce dernier fait leur gloire… et leur orgueil. Gaspésie Le beau et charismatique Jérôme Boutin est ordonné prêtre et nommé à […]

Le pape François freine mal les scandales sexuels
Il existe une culture du silence entourant les prêtres pédophiles et agresseurs sexuels à tous les échelons de l’Église catholique. Dans Le plus grand secret du Vatican, Alain Pronkin explique comment fonctionne une telle omerta et pourquoi le cri des victimes se rend rarement jusqu’à nous. L’auteur s’appuie sur l’article 212.3 du Code de droit canonique pour justifier son intervention: les baptisés «ont le droit et même parfois le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Église et de le faire connaître aux autres fidèles». La victime au second plan Il écrit […]

L’amour dans la colonie avant 1760
Dans La vie libertine en Nouvelle-France au XVIIe siècle, paru en 1972, l’historien Robert-Lionel Séguin écrivait que «galanterie, libertinage et marivaudage ont leur place en la nouvelle comme en l’ancienne France. N’est-ce pas la marque de toute société normalement évoluée?» Plus de 45 ans plus tard, dans Histoire populaire de l’amour au Québec (tome 1, avant 1760), Jean-Sébastien Marsan s’attarde à toutes les facettes de la vie intime en Nouvelle-France: séduction, couple, vie conjugale, divorce, bigamie, adultère, homosexualité, pornographie, prostitution, sans oublier le mode de vie des célibataires, veufs et veuves, religieux et religieuses, «vieilles filles» et «vieux garçons». De […]

L’art de brouiller les pistes
Un gourou du mieux-être, auteur d’un best-seller intitulé Bonheur illimité, est retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel juste avant une séance de signature au Salon du livre de Montréal, Place Bonaventure. Ainsi commence le roman Bonheur meurtrier de Dominique Girard. Ce gourou s’appelle Richard Young, Lejeune de son vrai nom. Est-il vraiment le pape du bonheur ou un visage à deux faces se cache-t-il derrière ce marchand d’illusions… ? Young ou Lejeune Meurtre, mort naturelle ou suicide ? Dès la découverte du corps, l’enquêtrice Cathie Lebel soupçonne qu’il s’agit d’une affaire criminelle. Qui pouvait bien avoir intérêt à faire disparaître […]

Réflexions élégantes d’un humble universitaire
Ancien professeur à l’Université d’Ottawa, Jules Tessier est un fin observateur de notre société. Ses réflexions font l’objet de carnets publiés aux Éditions Fides. Le cinquième s’intitule Point final ? Il renferme des textes sur des sujets plutôt hétéroclites allant du marché Jean-Talon de Montréal à la double vie des médecins-écrivains, en passant par les mairesses et les jours de la semaine. Les premières mairesses Dans le chapitre sur les mairesses, Jules Tessier rappelle d’abord que le terme s’est longtemps appliqué à désigner l’épouse du maire. Aujourd’hui on parle régulièrement de la mairesse Valérie Plante (Montréal), comme jadis de la […]

Roman sur la puissance créatrice du regard
Le titre du roman historico-psycho-artistique Jeune femme aux cheveux dénoués, de Denis Robitaille, réfère à un portrait exécuté durant l’occupation allemande à Paris. Le tableau qui aurait pu être un Cézanne demeure fictif, mais permet à l’auteur de démontrer comment l’art peut jouer un rôle de premier plan dans la vie des gens. L’histoire nous fait osciller entre la Seconde Guerre mondiale et le Montréal de 1979 à l’époque où Joe Clark et René Lévesque sont premiers ministres. Diverses intrigues et divers personnages s’entrecroisent sur un fond d’enquête sur les traces des œuvres d’art spoliées par les nazis. La puissance […]

Nostalgie tricotée serrée
Dans un quartier ouvrier d’une petite ville sans nom, un garçon de «pas encore sept ans» raconte une époque que les plus vieux pourraient se remémorer avec gaieté ou nostalgie et les plus jeunes avec étonnement, voire incrédulité. «Théâtre d’un jeu dramatique, dont nous étions à la fois acteurs et spectateurs, la ruelle en arrière d’la maison était notre scène, notre plateau.» D’où le titre du carnet de Michel Jetté : La ruelle en arrière d’la maison. La grande roue du progrès Nous sommes au milieu du siècle dernier où l’arrivée du gros réfrigérateur Westinghouse met bien involontairement à la […]

Vols d’identité et viols d’enfants
Dans les années 1940, 35% des enfants décédaient dans les pensionnats pour Autochtones et 45% du personnel n’était pas suffisamment formé pour enseigner. C’est dans ce contexte que Sonia Perron situe son roman Billydéki qui décrit le calvaire de luxure que fait subir un prêtre à des enfants de cinq ou six ans. L’action se déroule dans un pensionnat du Nord de l’Ontario, mais le lieu précis n’est jamais mentionné, sauf qu’il est situé près de la baie d’Hudson. Et comme un crucifix est inséré dans le ceinturon de la soutane du père directeur, je devine que ce sont des […]