Au Québec, sous le Régime anglais, l’Église ne parviendra jamais à policer complètement les mœurs, à bannir le concubinage, la bigamie, l’adultère, la prostitution ou la simple attirance entre deux célibataires nullement pressés de se marier. Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas essayé, explique Jean-Sébastien Marsan dans Histoire populaire de l’amour au Québec, tome II, 1760-1860.
Relâchement de la morale
Dès 1767, le premier évêque de Québec sous le Régime anglais déplore la prolifération de «vices autrefois si rares dans cette colonie» et un relâchement généralisé de la morale chrétienne.
Voici la liste des péchés sexuels graves qu’un curé doit signaler à son évêque jusqu’au milieu du XIXe siècle: inceste, sodomie, bestialité, adultère, pédophilie, relations hors mariage entre Blancs et Autochtones.
Fréquentations
On apprend que, après la Conquête, les nouveaux maîtres anglophones ont volontairement frayé avec l’élite francophone, et vice vera. L’écrivain Philippe Aubert de Gaspé épouse en 1811 Susanne Allison, fille d’un capitaine de l’infanterie britannique. Son père avait lui-même convolé avec une Canadienne (lire Canadienne française).
Le 18 novembre 1851, l’archevêque de Québec signe une lettre pastorale interdisant les danses en couple où les partenaires s’enlacent (galop, valse, polka, mazurka). Les danses en groupe (rondes, cotillons, quadrilles) sont tolérées, mais non approuvées, Nuance importante.