Humour et satire dans le premier polar de J.L. Blanchard

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J.L. Blanchard, Le silence des pélicans, roman policier, Montréal, Éditions Fides, 2021, 352 pages, 24,95 $.
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Publié 11/07/2021 par Paul-François Sylvestre

Le premier roman de J.L. Blanchard est un polar intitulé Le silence des pélicans. Il met en scène un jeune enquêteur brillant, mais irrévérencieux, qui seconde un lieutenant-inspecteur médiocre dont on cherche désespérément à se débarrasser.

Insensible aux griefs

Ce lieutenant-enquêteur se nomme Bonneau. La directrice des ressources humaines le qualifie de franchement incompétent. Elle ajoute qu’il emmerde la direction, ses collègues et son syndicat.

Il s’avère « imperméable à toute forme d’intimidation psychologique »

Elle précise que Bonneau est insensible aux insultes, aux sarcasmes. « Et même les griefs administratifs sont perçus par lui comme une preuve de sa compétence et de la grandeur de sa vocation ».

Quant à son assistant Lamouche, il est décrit comme « un casse-pied de haute voltige ».

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L’action se déroule à Montréal. La mort d’une jeune étudiante apparemment sans histoires prend une tournure inattendue.

On passe d’enquête prématurément routinière à un « bal des vampires ». On cherche un assassin et quelqu’un recommande à Lamouche de « quitter ce job avant qu’il ne t’assassine ».

Un polar au ton léger

J’ai lu plusieurs polars, mais Le silence des pélicans est le premier à se démarquer par son ton léger, voire humoristique.

Voici un premier exemple. Quand Lamouche explique que la fonction « étoile 69 » lui a permis de savoir qui a été la dernière personne à avoir téléphoné, Bonneau a cette remarque devant ladite personne : « C’est vous l’étoile du 69 ? »

Et lors d’une discussion avec la directrice des ressources humaines, Lamouche n’est pas sans remarquer le subtil mouvement ondulatoire de sa poitrine. Elle poursuit en ces termes : « Vois-tu, tout le monde est coincé dans cette affaire-là. »

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Puis quand Bonneau dit avoir lu tous les Bob Morane deux ou trois fois, un collègue ne peut résister à la tentation d’affirmer : « Évidemment ! Parce qu’il n’avait sûrement rien compris la première fois ! »

Pélican passeur de drogue

Dans le titre, le mot « pélican » est un surnom pour désigner des passeurs de drogue. Il est approprié car le pélican peut se déplacer la gorge pleine. Et c’est l’un des rares oiseaux qui ne chante pas. Les « sourdes-muettes » jouent un rôle clef ici.

Bonneau prétend que si son assistant fait tout ce qu’il lui enseigne, « ça ne sera pas long que tu vas être capable de discerner le vrai du faux pis démêler les fils du crime ». Vous vous doutez bien que ce sera plutôt Lamouche qui brillera par son intuition.

Publié aux Éditions Fides, Le silence des pélicans demeure une intrigue policière finement ficelée sur fond d’humour et de satire sociale.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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