Retour de Normand Labrie comme recteur de l’Université de l’Ontario français

Le Conseil de gouvernance de l’Université de l’Ontario français (UOF) vient de nommer Normand Labrie au poste de recteur de l’UOF. Ce changement fait suite à la décision-surprise de Pierre Ouellette de ne pas revenir comme recteur en septembre prochain.

«Figurant parmi les artisans de la première heure qui ont œuvré à la création de l’UOF, Normand Labrie a contribué grandement à la réalisation de cette avancée historique pour l’enseignement universitaire en français», fait valoir le Conseil de gouvernance, présidé par Jacques Naud.

Pierre Ouellette a été recteur de l’Université de Hearst et directeur de Radio-Canada Ontario avant d’entrer en fonction comme recteur de l’UOF en juillet 2021. Il succédait alors au géographe André Roy, nommé en avril 2020, qui avait démissionné le 1er février 2021 pour des raisons encore inexpliquées.

Contribution marquante de Pierre Ouellette

Jacques Naud remercie Pierre Ouellette pour sa contribution au cours des trois dernières années «notamment en ce qui a trait au développement de nouveaux programmes axés sur les secteurs en demande sur le marché du travail et pour le démarrage réussi de l’Université et de ses instances, en pleine pandémie».

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Fabien Hébert, dit n’avoir «aucun doute que Normand Labrie saura amener l’UOF au prochain niveau et poursuivra le travail déjà bien entamé par son prédécesseur Pierre Ouellette».

Il souligne que «la communauté franco-ontarienne doit l’arrivée des baccalauréats en éducation et en administration des affaires, de nouveaux cours offerts en français à Toronto, grâce au leadership de Pierre Ouellette.»

«L’UOF est une institution qui se trouve au cœur de la communauté franco-ontarienne.»

Pour sa part, le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) rappelle que Normand Labrie était en poste quand le gouvernement Ford avait renoncé au projet d’UOF, suscitant un fort mouvement de résistance finalement victorieuse. «Nous sommes donc rassurés de savoir qu’une personne du calibre de M. Labrie, avec ses connaissances et sa compréhension des réalités franco-ontariennes et de l’UOF, soit nommée pour continuer le travail amorcé par M. Ouellette.»

Un sociolinguiste à la barre

Sociolinguiste qui a dirigé le Centre de recherches en éducation franco-ontarienne (CRÉFO) de l’Institut des études pédagogiques de l’Ontario, associé à l’Université de Toronto, Normand Labrie a été recteur par intérim de l’UOF de 2018 à 2020, quand l’établissement était encore en devenir.

L’UOF a accueilli ses premiers étudiants en septembre 2021.

«Ayant compté parmi les maîtres à penser de ce projet d’envergure, alors que ce n’était encore qu’une aspiration, Normand Labrie a participé activement aux travaux de conception, de planification et de concrétisation de l’UOF», poursuit le Conseil de gouvernance.

«Il a joué un rôle fondamental dans l’orientation académique de l’université et dans l’établissement des fondements de ses programmes.»

Objectif: la pérennité de l’UOF

«Alors que l’UOF vise à atteindre la viabilité financière au cours des prochaines années, Normand Labrie poursuivra les efforts déjà amorcés en ce sens.»

L’UOF vient d’adopter son Plan stratégique 2024-28 qui vise notamment à passer du financement de départ octroyé par les gouvernements fédéral et ontarien à un financement ontarien permanent.

«Normand Labrie veillera à ce que l’UOF puisse assurer son développement durable et être garante de l’avenir d’une éducation universitaire «par et pour» les francophones en Ontario», indique encore le Conseil de gouvernance.

Le nouveau recteur se dit «très heureux de pouvoir se joindre à l’équipe professorale et professionnelle engagée de l’UOF».

«Je suis profondément attaché à la raison d’être de cette institution», ajoute-t-il. «C’est avec beaucoup d’humilité et de détermination que je suis prêt à mener à bien les visées de l’UOF.»

En trois ans, l’UOF a déjà accueilli plusieurs événements culturels et communautaires de la francophonie torontoise, en plus de rendez-vous académiques et scientifiques. Elle abrite aussi le campus torontois du Collège La Cité.