Les candidats présidentiels qui sortiront gagnants, cet été, des primaires républicaines et démocrates, sont ceux qui auront assez d’argent pour rester jusqu’à la fin. On verra alors si ce seront les mêmes qui réussissent jusqu’ici à canaliser l’insatisfaction des Américains face à leurs problèmes économiques et sociaux ou face à la perte d’influence de leur pays dans le monde. Les Américains sont à la recherche d’un messie qui leur redonnerait espoir et confiance en l’avenir.
C’est le point de vue du professeur itinérant de science des religions Norman Cornett, un Américain (Texan) francophile, basé à Montréal et naturalisé canadien.
Celui-ci est connu pour soutenir que «le projet séculariste a échoué», c’est-à-dire que ce qu’on conçoit en Occident comme la séparation de l’église et de l’État ne tient plus et que, loin de s’effacer de la sphère publique, la religion y effectue un retour en force.
Sauf qu’en entrevue à L’Express la semaine dernière, c’est davantage d’économie, de relations internationales et de conflits de générations qu’il a été question avec cet historien qui continue de voyager régulièrement aux États-Unis et d’en suivre l’actualité.
L’influence de la religion y est moins incongrue que chez nous. Cela normaliserait le succès initial d’un candidat évangélique comme Ted Cruz, qui a aussi l’appui de plusieurs membres du Tea Party conservateur.