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Cuba: plus cela change…
Il y a un an, juste avant que nous retournions pour la énième fois à Cuba, on a annoncé dans la presse que Fidel Castro avait imposé de nouvelles directives: les Cubains qui travaillaient dans les hôtels pour touristes ne devaient plus engager de conversations avec ceux que le gouvernement traitaient dorénavant comme agents dangereux. Qu’on les serve, mais rien de plus. Il fallait même refuser tout pourboire. Nous nous sommes alors dit que le service tomberait d’un cran. Or, comme les hôtels de villégiature sont maintenus par des étrangers, rarement canadiens, le plus souvent espagnols, on a fait la […]
L’art et le design italiens du XXe siècle au ROM
L’exposition Arts et design italiens: Le XXe siècle que l’on peut voir au ROM, jusqu’au dimanche 7 janvier 2007, est une production du Musée des beaux-arts de Montréal, en collaboration avec le Musée royal de l’Ontario et le Museo d’Arte Moderna e Contemporanea di Trento e Rovereto, en Italie. Elle réunit près de 300 œuvres de l’art et du design italiens au XXe siècle qui ont eu une grande influence sur la façon dont a vécu ce siècle en Occident. Les beaux-arts Ce qu’on retient de l’architecture, ce sont les constructions massives qui ont caractérisé les années au pouvoir de […]
Le dernier Tremblay au TfT: de la mémoire à l’invention
Le Théâtre français de Toronto ouvre sa trente-neuvième saison avec la dernière comédie de Michel Tremblay, Bonbons assortis. Ce titre renvoie à un accessoire, la boîte de bonbons assortis de cinq livres que Nana reçoit quatre fois par année et qu’elle vide pratiquement seule. Mais il annonce également la structure de cette pièce qui est une série de saynètes plus ou moins reliées, mais toutes sucrées. Michel Tremblay, à qui l’on a reproché bien des choses, a opté ici pour la transparence. La grand-mère s’appelle Madame Tremblay (Louise Nolan). Le narrateur porte le prénom du dramaturge. Il s’agit donc d’une […]
Carlos Garaicoa au Musée royal de l’Ontario
Né à La Havane en 1967, donc après la Révolution de 1959, Carlos Garaicoa vit toujours dans sa ville natale qui lui inspire une bonne partie de sa production artistique. Nouvelles architectures (2003) Quand le spectateur entre dans la première salle, il voit devant lui des lanternes en papier de riz, suspendues par des fils presque invisibles. Comme ces lanternes renvoient à des formes plus ou moins architecturales, on pourrait imaginer une ville entre ciel et terre dont chaque édifice est éclairé de l’intérieur: une ville, la nuit. Vision poétique d’un monde de rêve, atemporel. La chambre de ma négativité […]
Le mariage n’a que très peu à voir avec l’amour
Il ne faut pas toujours prendre les comédies au sérieux et demander à leurs auteurs de nous émerveiller par leurs innovations. L’intrigue de London Assurance (1841) de l’Irlandais Dion Boucicault, dont le père légitime était un Français, marchand de vin, n’est pas sensiblement différente de quantité de comédies des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. C’est rassurant. On peut donc se détendre et s’amuser sans complexe. Grace Harkaway (Sarah Topham) est une orpheline que son père a confié à son frère (James Blendick) qui deviendra son tuteur, homme généreux et compréhensible qui veille sur son bonheur. Le hasard faisant bien les […]
Don Juan ou Le festin de pierre à Stratford
Ceux qui fument applaudiront sans doute l’éloge du tabac que fait Sganarelle (Benoît Brière). Ce sont les premières phrases du Don Juan (1665) de Molière: «Il n’est rien d’égal au tabac; c’est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme». L’intrigue Mais c’est là un faux départ. L’action commence aussitôt après, alors qu’il est question, entre lui et Gusman (Nicolas Van Bureck), l’écuyer de Done Elvire […]
La magie passe de la scène à la salle
À la fin de la Walkyrie de Richard Wagner, Wotan qui condamne sa fille Brunnhilde à un sommeil infini au haut d’une montagne, se repent et entoure sa fille d’un cercle de feu magique. Seul un héros véritable pourra le traverser, assurant ainsi à sa fille d’être secourue par un homme digne d’elle. C’est ce à quoi renvoie le titre The Magic Fire de l’Américaine Lillian Groag, née en Argentine, qui a étudié en France et obtenu un doctorat en littérature française, ce qui explique certaines références à Proust et à la mémoire involontaire. L’intrigue L’action se passe dans la […]
Six personnages et quel auteur!
C’est à Rome, où il a vécu vingt-cinq ans, loin de sa Norvège natale où il étouffait, que Henrick Ibsen (1828-1906) écrivit son drame symbolique, Rosmersholm (1886). Beata s’est suicidée. Il y a un an et demie, elle s’est jetée du pont au-dessus d’une chute. Son mari, le patricien John Rosmer (Patrick Galligan) continue de vivre dans le manoir ancestral qu’il partage toujours avec Rebecca (Waneta Storms). Leur relation est platonique. Ils échangent des idées avec franchise. C’est ce qui les distingue des autres dont les mobiles sont intéressés. Le frère de Beata, le recteur Alex Kroll (Peter Hutt), les […]
Too True To Be Good à Niagara-sur-le-lac
De Bernard Shaw, on reprend cet été, au festival qui porte son nom, Too True To Be Good que j’avais eu le plaisir de voir en 1982. Une jeune fille riche, la Patiente (Nicole Underhay) que sa mère considère malade chronique, décide, un jour, de changer de décor, de rôle et d’attitude. Elle participe à son enlèvement et au vol de son propre collier de perles de grande valeur avant d’accompagner ses ravisseurs sur une plage nord-africaine. À la fin du premier acte, Microbe (William Vickers) dit à l’auditoire que l’action est plus ou moins terminée, mais qu’au cours des […]
Amour ou haine, c’est la même chose
De Tchékhov, on connaît surtout les nouvelles. Mais il y a une dizaine d’années, Guy Migneault montait, au Théâtre français de Toronto, Quatre farces russes en un acte traduites en français par Anne Nenarokoff-Van Burek. Cet été, on peut voir deux d’entre elles, dans une adaptation de Morwyn Brebner, à l’heure du déjeuner, au théâtre Court House. Mais sa version s’éloigne sensiblement de l’originale. Elle est du deuxième millénaire avec toutes ses vulgarités qui étaient impensables au XIXe siècle. Et c’est ce qui m’a mis un peu mal à l’aise à cause surtout des décors de William Schmuck qui rappellent […]
Farce grinçante sur le monde tel qu’il est
J’ai parlé plus d’une fois, dans ce journal, du dramaturge américain David Mamet. Sa dernière pièce, Romance, dénonce, comme Oleanna, l’hypocrisie que cache la rectitude politique. Mais elle le fait par le rire. La première scène se déroule dans une cour américaine comme l’indique le drapeau des U.S.A. Au mur se trouve accroché un écusson portant la devise «Instapundo delenda est». C’est le premier indice que le spectateur voit, en entrant dans la salle, du ton que va prendre cette pièce. Personne autour de moi ne reconnaissait cette devise écrite en gros caractères autour d’un aigle plus gras que féroce. […]
Care: les dangers de prendre soin des autres plus que de soi-même
Si vous avez soin de vos parents et de vos enfants, vous faites partie de la «génération sandwich». C’est la situation qu’ont retenu Diane Flacks et Richard Greenblatt dans Care, drame de 95 minutes qu’ils interprètent, sans interruption, dans la salle principale du théâtre Tarragon. Un couple dans la trentaine ont un enfant d’un an. Et le père de Ellie, atteint d’un cancer, se meurt à domicile, ce qui oblige sa fille à s’occuper de lui. Ellie est vite dépassée par les événements. Avant de donner naissance à son fils, elle travaillait. Elle aimerait retourner au travail, ne serait-ce que […]