Le mariage n’a que très peu à voir avec l’amour

London Assurance à Stratford

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Publié 05/09/2006 par Pierre Karch

Il ne faut pas toujours prendre les comédies au sérieux et demander à leurs auteurs de nous émerveiller par leurs innovations.

L’intrigue de London Assurance (1841) de l’Irlandais Dion Boucicault, dont le père légitime était un Français, marchand de vin, n’est pas sensiblement différente de quantité de comédies des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. C’est rassurant. On peut donc se détendre et s’amuser sans complexe.

Grace Harkaway (Sarah Topham) est une orpheline que son père a confié à son frère (James Blendick) qui deviendra son tuteur, homme généreux et compréhensible qui veille sur son bonheur.

Le hasard faisant bien les choses, la jeune fille de province rencontre un jeune homme de son âge (Adam O’Byrne) et en devient follement amoureuse. Ce coup de foudre ne doit pas être, puisque le père de Grace l’avait déjà promise à Sir Harcourt (Brian Bedford), un dandy outré qui a, en plus, trois fois son âge.

Ce vieillard de 63 ans qui n’en confesse que 40, on l’aura deviné, est le père du jeune homme. Inutile de raconter la suite. L’intérêt est ailleurs.

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Les comédiens

Tous les comédiens sont à la hauteur des rôles qu’ils jouent. Cool (Keith Dinicol) est le serviteur plus fin que ses maîtres qui sait improviser chaque fois que la situation l’exige. Il protège le fils de la maison, Charles (Adam O’Byrne), qui s’enivre chaque nuit et qui reçoit, dans un pied-à-terre, des femmes faciles.

Son véritable maître est le père de ce mauvais garnement, Sir Harcourt Courtly (Brian Bedford qui signe également la mise en scène) qui doit épouser la fille d’un voisin et ami, Grace, âgée de 18 ans. La jeune ingénue devient bientôt une femme du monde qui saisit très bien ce que c’est que de devenir une épouse en 1842, date de la première présentation de cette pièce, à Londres.

Bedford, dans le rôle de Sir Harcourt, est à son meilleur. Il le doit, en partie, à ceux et à celles qui l’ont coiffé de perruques extravagantes et qui lui font porter des costumes absolument outrés.

Mais il le doit surtout à ses rapports avec l’auditoire, car il faut dire qu’il fait tout pour le séduire, avec succès car on l’applaudit sans cesse, comme une vedette sur un théâtre parisien.

Ai-je dit «théâtre parisien»? Sir Harcourt a passé sept ans en France. Il parsème donc son discours d’expressions françaises (qu’il prononce correctement), car, selon lui, tout ce qui est civilisé vient de la France. Voilà un spectacle comme on aime en voir, surtout l’été. C’est léger, amusant. Cela fait rire, aux éclats même.

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London Assurance, au théâtre Avon, jusqu’au 21 octobre 2006. Billetterie: 1-800-567-1600.

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