Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.


Donner forme à une utilisation ou à une situation
Depuis décembre dernier, la Galerie famille du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) a fait peau neuve. L’espace a été réinventé grâce à l’exposition D’entrée de jeu, qui présente des créations du maître de la structure-sculpture, l’artiste José Luis Torres. C’est en montre jusqu’au 14 octobre. D’origine argentine, Torres vit au Québec depuis 2003. Il aime faire exploser les couleurs vives et attrayantes grâce à une utilisation iconoclaste de matériaux recyclés. Aux couleurs, il ajoute une touche d’humour et un élément d’interaction. Promenade dans la création D’entrée de jeu donne à voir, à toucher, à vivre et à réinventer, […]

Maculer l’âme puérile d’une innocente
Odette Mainville a récemment publié un troisième roman intitulé Julie, droguée et prostituée malgré elle, où on voit comment l’infamie peut s’emparer d’une vie et la transformer en cauchemar. J’ai rarement vu un ouvrage décrire avec autant d’acuité comment une personne peut se vautrer dans la fange de la prostitution. La Julie du titre a 3 ans lorsque sa mère perd la vie dans un accident de la circulation. La grand-mère élève l’enfant tant que la santé le lui permet. Fermée sur elle-même, Julie devient victime de railleries et de mesquineries au primaire et au secondaire. Gang de rue À […]

Mon étiquette, c’est ma casquette
Jusqu’au 8 octobre prochain, le Musée de la civilisation présente 43 vêtements et accessoires qui proposent un regard sur l’étiquette vestimentaire de la bourgeoisie de la première moitié du XXe siècle. L’exposition s’intitule Bibis, cloches et escarpins. Au début des années 1900, on insiste beaucoup sur le «paraître» selon certaines normes sociales. Pour ne pas détonner, hommes et femmes se conforment à un code qui dicte la manière de s’habiller et de se comporter: l’étiquette. Chapeau et étiquette font penser à une chanson de Dany Aubé (1966) où elle entonnait «C’est moi la rage de l’entourage / mon étiquette, c’est ma […]

La francophonie vue par les candidats de Toronto-Centre
En vue du scrutin du 7 juin prochain, nous avons voulu connaître les positionnements sur la francophonie des 4 candidats de Toronto-Centre. Les Conservateurs manquent à l’appel et seul le candidat du Parti vert nous a répondu personnellement. PLO et NDP : rien de surprenant «Pour les Libéraux, c’est Bryan Leblanc qui a répondu au nom du candidat David Morris. Il me dit d’abord: «quand je fais pas la campagne électorale je suis le Directeur des communications dans le bureau de l’honorable Marie-France Lalonde, ministre des Affaires francophones». Leblanc note que le Parti libéral de l’Ontario «est le seul à avoir […]

Distinguer l’éphémère de l’immuable
Plusieurs romans ont raconté l’horreur des camps de concentration. Dans Des jours d’une stupéfiante clarté, Aharon Appelfeld choisit de nous amener sur les traces de son personnage Theo qui, à 20 ans, marche d’un camp autrichien jusque chez lui. Un trajet de plus de 300 km qui concilie passé et présent, solitude et solidarité. Au printemps de 1945, Theo Kornfeld quitte le camp de concentration no 8 (Mauthausen) située à 24 km de Linz, en Haute-Autriche. Les gardiens allemands ont déguerpi à l’approche des Russes, et Theo décide alors de marcher jusqu’au village de ses parents, Sternberg, soit environ 290 […]

Michel Dallaire, pionnier du design industriel d’ici
La torche olympique des Jeux de Montréal, le vélo en libre-service BIXI, le mobilier du public de la Grande Bibliothèque, voilà quelques-unes des créations de Michel Dallaire, figure incontournable du design industriel depuis 50 ans. Une exposition lui est consacrée au Musée de la civilisation, à Québec, jusqu’au 26 août prochain. Dallaire – de l’idée à l’objet présente plus de 80 créations, de grande ou de petite dimension, chacune imprégnée de son style original, selon lequel la forme doit obéir à la fonction et le design, s’appuyer sur des valeurs sûres — durabilité, fiabilité, honnêteté — sans que l’audace, le plaisir quotidien et la […]

Le Canada à l’honneur aux Imaginales d’Épinal
Le Canada est le pays à l’honneur lors de la 17e édition du festival Les Imaginales, du 24 au 27 mai 2018 à Épinal (France). Entre les invités Patrick Senécal et Élisabeth Vonarburg, on retrouve le Franco-Ontarien Jean-Louis Trudel. Depuis leur création en 2002 par la Ville d’Épinal, Les Imaginales n’ont cessé d’évoluer pour devenir l’un des premiers salons internationaux de littérature de «mondes imaginaires»: fantastique et science-fiction. Cette année, plus d’une centaine d’invités venant de l’Europe, des États-Unis, du Canada, de l’Amérique du Sud et de l’Australie présenteront des romans d’anticipation, de fantastique, de «bit lit» («littérature mordante»), des contes et […]

Descriptions chaudes d’actes froids
Un bar, des gens qui parlent, boivent, tombent amoureux. L’un d’entre eux peut être un tueur en série… et même plus que ça. Voilà ce qui vous attend dans Traquer Kate d’Alex Lake, un roman qui vous tiendra en haleine pendant plus de 400 pages. La Kate du titre est une avocate de 28 ans. Après de très longues fréquentations, elle vient de larguer son premier petit-ami Phil qui ne réussit pas du tout à l’oublier. Il va juste qu’à l’espionner tard en soirée. Mais Phil n’est pas le traqueur du titre. Kate est traquée par l’Étrangleur de Stockton Heath, […]

Les oubliés de la terreur nazie
Le drapeau arc-en-ciel est connu mondialement comme symbole de la communauté LGBT, mais plus de 80 ans après les camps de concentration, le triangle rose demeure trop souvent méconnu. Avec son essai intitulé Marqués du triangle rose, le Torontois Ken Setterington, va certainement aider à faire connaître les oubliés de la terreur nazie, c’est-à-dire les prisonniers homosexuels. Dans les camps de concentration, chaque personne portait, cousu à sa veste, un triangle dont la couleur indiquait le motif de sa détention: rouge (politique), vert (criminel), noir (antisocial), jaune (juifs), violet (témoin de Jéhovah), brun (romanichel), rose (homosexuel). À travers un mélange […]