Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.


Le droit de savoir vs le droit de se taire
Dans L’Importance d’être Constant, Oscar Wilde écrit que «la vérité est rarement pure et jamais simple». Cela demeure on ne peut plus manifeste dans Natalia Z., premier roman de Chantal Garand. Quand un homme retrouve sa mère biologique 62 ans plus tard, comment choisir entre «celui qui a le droit de savoir ou celle qui a le droit de se taire»? La réponse est ni pure ni simple. La Natalia du titre donne naissance à un garçon le 7 juin 1945 à Oslo et l’offre en adoption. Le bébé devient Tollef Olsen et mène 62 ans de bonheur. Quand ce […]

Couple dépecé avec une précision presque chirurgicale
Les romans à quatre mains sont assez rares. Hans-Jürgen Greif et Guy Boivin ont récemment cosigné Le pélican et le labyrinthe, une aventure psychodramatique d’un couple de Québec, où le pélican représente la femme et le labyrinthe, l’homme. Les deux co-auteurs montrent comment «savoir est le véritable pouvoir des femmes». L’intrigue de ce roman à deux voix est racontée en alternance par Jean-Loup (labyrinthe) et Hortense (pélican). Le premier est un Français arrivé au Canada à l’âge de 21 ans; il devient bibliothécaire spécialisé en histoire de l’art à l’Université Laval. Originaire de Kénogami, la seconde est une puéricultrice formée […]

Quand un écrivain n’est plus cru, il est cuit !
Le premier roman de Claude La Charité s’intitule Le meilleur dernier roman. Ça ne s’applique pas au livre qu’on lit mais plutôt à un prix littéraire que l’Université du Québec maritime décide de décerner. L’intrigue se passe à Mirouski, mais cela pourrait aussi bien être Rimouski. Le nom de l’endroit n’est qu’un des très nombreux jeux de mots servis par La Charité. Il est question, notamment, de Lis-tes-ratures, de Word Trade Center et de Grand Antonio de la littérature populaire. Un conteur se prénomme Télesphore, comme le porteur de lumière qui phosphore. Revenons à l’intrigue. Dix profs du département de […]

Panier de crabes de religieux sans scrupules
Au Québec et ailleurs, l’Église catholique a profité d’une mainmise absolue sur le quotidien de ses ouailles pour commettre impunément des crimes sexuels et économiques. Richard Ste-Marie tisse toute une intrigue sur ce sujet dans son roman intitulé De ton fils charmant et clarinettiste. Le narrateur est l’ex-sergent Marcel Banville qui, après 35 ans au Service de Police de la Ville de Québec, se retrouve devant rien. Pour avoir l’esprit en paix, Banville cherche à fermer des dossiers «dans sa tête», comme il dit. «J’ai été un jeune flic pourri jadis, il n’y a pas de raison que je devienne […]

Marc Haentjens président du Salon du livre de l’Outaouais
Le 27 juin, l’assemblée générale annuelle du Salon du livre de l’Outaouais (SLO) a choisi l’éditeur Marc Haentjens comme président de son conseil d’administration. C’est la première fois en 39 ans qu’un Franco-Ontarien assume cette responsabilité. «Le Salon du livre de l’Outaouais est un événement qui me tient beaucoup à cœur», a déclaré le nouveau président. «C’est dans la région – et des deux côtés de la rivière – un moment unique dans l’année pour célébrer les livres et les auteurs. Ce sera en plus cette année la quarantième édition du salon et l’on voudra marquer cet anniversaire d’une façon […]

Hédi Bouraoui, membre de l’Ordre du Canada
Comme à chaque veille de 1er juillet, Fête du Canada, une centaine de personnes de tout le pays sont nommées au sein de l’Ordre du Canada, dont, en 2018, le Torontois Hédi Bouraoui «pour sa contribution littéraire et ses théories portant sur les identités culturelles, en tant que poète, romancier et essayiste». Né le 16 juillet 1932 à Sfax, en Tunisie, Hédi Bouraoui vit à Toronto depuis plus de 40 ans. Il a enseigné presque toute sa vie à l’Université York, est membre de l’Académie des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada depuis 1997, officier de […]

Le Richelieu International : un archipel de la Francophonie
C’est pour endiguer la propagation des service clubs américains – Lions, Rotary et Kiwanis – que le mouvement Richelieu a vu le jour en 1944, d’abord à Ottawa, puis ailleurs au Canada, ensuite en Europe et en Afrique. On voulait offrir «un contrepoids bien franco-catholique» de culture masculine, selon Serge Dupuis, auteur de l’essai intitulé Le Canada français devant la Francophonie mondiale – L’expérience du mouvement Richelieu pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Contrairement à l’Ordre de Jacques-Cartier et à la Fédération nationale des Sociétés Saint-Jean-Baptiste, le Richelieu évite dès le départ de créer des structures provinciales. Comme le […]