L’effet Weinstein dans un roman français

Dominique Maisons
Dominique Maisons, Tout le monde aime Bruce Willis, roman, Paris, Éditions de la Martinière, 2018, 400 pages, 34,95 $.
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Le sort des gens heureux n’intéresse pas les romanciers ou les dramaturges. Dominique Maisons crée donc le personnage de Rose, l’une des jeunes étoiles les plus brillantes du firmament d’Hollywood, et la plonge dans une intrigue aussi sombre qu’alambiquée qui s’intitule Tout le monde aime Bruce Willis.

En épilogue, l’auteur cite le New York Times du 12 décembre 2017 pour rappeler que seulement 4% des réalisateurs hollywoodiens sont des femmes et que «seuls 27 % des dialogues prononcés dans les grands films de 2016 l’étaient par des femmes». Cet état de la situation teinte carrément le roman.

Mal-être

Dominique Maisons s’acharne à décrire le mal-être de Rose Century sous toutes ses coutures. Son imprésario est un manipulateur, un «salopard cupide» dans le sillon d’Harvey Weinstein et des autres «grands prédateurs angelinos».

Rose a envie d’en découdre avec les normes de Hollywood et de s’adonner à des comportements peu compatibles avec son statut d’icône du grand écran, mais «L.A. peut se montrer d’une cruauté totale envers ceux dont l’apparence ne répond plus à ses standards.»

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Lors du lancement de la version française de son dernier film, Rose fait une sortie contre l’animateur d’une grande émission, elle perd les pédales et ce craquage en direct à la télé française lui vaut un stage dans une clinique parisienne, puis dans un centre de lessivage de cerveau au Mexique.

Digressions et longueurs

On a droit alors à 145 pages de digressions, de longueurs à n’en plus finir. On peut sauter des chapitres entiers sans perdre le fil de l’histoire. Je veux bien croire que «la Californie n’a de sens que si on la considère comme une scène de théâtre, [un] pays fictif», il y a des limites à charrier le lecteur.

L’éditeur prétend que Dominique Maisons nous livre ici son premier grand «roman américain». Permettez que j’en doute. L’auteur a certes remporté de grands prix littéraires dans le passé, mais je crois qu’il a cherché trop vite à profiter de l’effet Weinstein et «moi aussi».

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