Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Le CSDCSO fait fausse route avec Viamonde
Le Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest (CSDCSO) annonce qu’il «prend un virage important» en changeant son nom à Conseil scolaire Viamonde. Je crois plutôt qu’il fait fausse route, car ce nom est lexicalement incorrect et le Conseil rate encore une fois l’occasion de rendre hommage à une pionnière ou un pionnier franco-ontarien. Au lieu de se chercher un nouveau nom, pourquoi le CSDCSO ne se penche-t-il pas d’abord sur un exercice plus éducatif pour nombre de ses propres élèves, soit celui de changer le nom des écoles La Mosaïque, L’Odyssée, La Source, La Pinède, L’Envolée, L’Harmonie, L’Héritage, Nouvel Horizon, […]

Chaque voisin d’à côté cache une histoire
Maison d’édition au service de la communauté gaie, lesbienne, bisexuelle et transgenre (LGBT), L’arc-en-ciel littéraire publie des ouvrages collectifs autour de thèmes précis. Les voisins d’à côté est une des plus récentes cuvées. On y trouve vingt-cinq nouvelles ou récits de treize auteurs, dont deux Torontois. Les trois premiers textes du recueil ont été écrits par les lauréats du Concours de création littéraire Marcel-F.-Raymond 2009. Dans une préface de Réjean Roy, président de L’arc-en-ciel littéraire, il est précisé que ces nouvelles ou récits «dressent un tableau sociologique de notre réalité en tant que gais et lesbiennes. Quelle meilleure façon d’aborder […]

Première livraison du Globe and Mail
C’est le 18 novembre 1936 que le quotidien The Globe achète le Mail and Empire pour devenir The Globe and Mail. Aujourd’hui tiré à 2 millions d’exemplaires par semaine, il s’agit du journal national à plus fort tirage au Canada. L’histoire de ce quotidien est assez mouvementée et remonte avant la Confédération. The Globe a été fondé en 1844 par George Brown, un immigrant écossais, qui allait par la suite devenir un père de la Confédération. Ses politiques libérales le menèrent finalement à solliciter l’appui des Clear Grits, ancêtres du Parti Libéral du Canada actuel. The Globe fit ses débuts […]

Livre-choc sur la souffrance des Haïtiens
Écrivain, avocat et activiste américain, Randall Robinson a mené un long combat aux États-Unis contre l’apartheid en Afrique du Sud. Proche de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, il s’est fait son défenseur dans le monde entier. Cet écrivain au franc parler vient de publier Haïti: l’insupportable souffrance, où il retrace de manière très vivante l’histoire tragique de ce pays, des origines à nos jours. L’ouvrage est bien documenté et l’approche est directe. L’auteur dit les faits sans mettre de gants blancs. Son style est vivant, imagé et coloré. Robinson signale d’abord que le 9 décembre 1492 est la plus fatidique des […]
Portrait des francophonies boréales
L’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques vient de rendre publique une étude sur les francophonies boréales, c’est-à-dire les membres des trois communautés qui, dans le monde, sont le plus au nord: les Franco-Yukonnais, les Franco-Ténois et les Franco-Nunavois. L’étude démontre que ces communautés s’institutionnalisent progressivement et que cela donne lieu à une professionnalisation au sein des organismes qui œuvrent en économie, en culture et en santé. Intitulée La francophonie boréale: la vitalité des communautés francophones dans les territoires, cette étude a été menée en partenariat avec le ministère du Patrimoine canadien et le Commissariat aux langues officielles. On […]

Première suggestion du castor comme emblème
On sait que Québec a été fondée en 1608 par Champlain. Mais ce n’est qu’en 1673 que Frontenac demande au roi de l’informer quant «aux livrées et aux armes que le Roy voudra donner à la ville de Québec». Le gouverneur ne manque pas d’exprimer son opinion à ce sujet et de suggérer le castor comme emblème. Le 13 novembre 1673, après avoir exposé quelques mesures d’urbanisme, Frontenac s’exprime ains à Sa Majesté Louis XIV: «Je croirais que les fleurs de lys sans nombre au chef d’or chargé d’un castor de sable lui conviendraient aussi bien avec deux orignaux pour […]

Un roman coup-de-poing
Le premier roman de Dominike Audet est toute une brique: L’âme du Minotaure s’étale sur 875 pages et s’attaque à un sujet audacieux en imaginant, sur fond de Seconde Guerre mondiale, une fiction autour d’une relation amoureuse entre une jeune Berlinoise et le général SS Reinhard Heydrich, protecteur du Reich pour la Bohême-Moravie. Les scènes d’amour et de haine se succèdent à qui mieux mieux dans cet ouvrage finement documenté, au point de devenir parfois assommant. L’histoire se déroule en deux volets. Dans un premier temps, la narratrice est Katharina Lindemann, une jeune Berlinoise qui tombe éperdument amoureuse du général […]

Ouverture du premier parlement du Dominion du Canada
Les 6 et 7 novembre 1867 marquent une date majeure dans l’histoire parlementaire du Canada. On assiste à l’élection du premier Président de la Chambre des communes et à la lecture du premier discours du Trône. Le Parlement du Canada comprend la Couronne, le Sénat et la Chambre des communes. Il est la création de la Loi constitutionnelle de 1867, une loi du Parlement britannique qui unissait les provinces de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et du Canada (Ontario et Québec). La loi qui a donné naissance à cette nouvelle confédération politique, qui devait s’appeler le Dominion du Canada, a été […]

Un jeune boxeur au front
Daniel Marchildon a récemment publié La première guerre de Toronto, un roman historique qui paraît dans la collection 14/18 des Éditions David. Les Franco-Torontois reconnaîtront plusieurs lieux d’action de ce fascinant roman, notamment la paroisse et l’école du Sacré-Cœur. Quant aux férus d’histoire locale, ils seront entièrement comblés, car la recherche a été soigneusement menée. Dès les premières pages du roman, il est question de l’école du Sacré-Cœur de la rue Sackville et de la fabrique Gendron. Nous sommes de toute évidence dans l’est de Toronto. Puis il y a une référence au Règlement XVII qui est entré en vigueur […]

Premier jour de «retrait» du Règlement 17
Le 1er novembre 1927 marque un tournant dans l’éducation en langue française dans la province de l’Ontario. Ce jour-là, le célèbre Règlement 17 devient officiellement inoffensif. Le français acquiert un statut valide et juridique dans les écoles primaires, des écoles secondaires bilingues sont créées, des inspecteurs canadiens-français surveillent les instituteurs francophones et une école normale est créée à l’Université d’Ottawa. Le Règlement 17 avait été imposé en 1912 par le gouvernement conservateur de James Pliny Whitney. Il limitait l’enseignement en français aux deux premières années du cours primaire et n’autorisait pas plus qu’une heure d’enseignement du français dans les autres […]

Le Toronto des années 1960 dans un roman mélancolique
Écrivain anglophone qui vit à Toronto, Ray Robertson s’est inspiré très librement de la vie de Gram Parsons, pionnier du country-rock, pour écrire son troisième roman, Moody Food, qui vient d’être traduit en français sous le titre Les Nourritures mélancoliques et qui nous plonge dans le paradis de la contre-culture à Toronto en 1965. Ce paradis est le quartier Yorkville. Deux amis mettent sur pied un groupe qui fusionne le folk, le country, le blues et le rock’n’roll. La carrière du groupe atteint son sommet avec un passage au légendaire Whisky Club de Los Angeles au cours d’une tournée américaine […]

Première statue d’une héroïne canadienne
La première statue d’une Canadienne commémore l’acte héroïque que Madeleine Jarret a accompli le 22 octobre 1692 en défendant le fort de Verchères. Ce n’est que 220 ans plus tard qu’une statue du sculpteur Louis-Philippe Hébert immortalisera l’exploit de Madeleine de Verchères. Inauguré le 21 septembre 1913, le monument se dresse fièrement sur la rive du Saint-Laurent à Verchères. Madeleine Jarret naquit sur la seigneurie de son père en 1678. Le seigneur de Verchères prenait part aux manœuvres militaires, mais gérait aussi son domaine, ses bêtes et ses cultures comme la plupart des Français installés en Nouvelle-France à cette époque. […]