Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.


Un jeune boxeur au front
Daniel Marchildon a récemment publié La première guerre de Toronto, un roman historique qui paraît dans la collection 14/18 des Éditions David. Les Franco-Torontois reconnaîtront plusieurs lieux d’action de ce fascinant roman, notamment la paroisse et l’école du Sacré-Cœur. Quant aux férus d’histoire locale, ils seront entièrement comblés, car la recherche a été soigneusement menée. Dès les premières pages du roman, il est question de l’école du Sacré-Cœur de la rue Sackville et de la fabrique Gendron. Nous sommes de toute évidence dans l’est de Toronto. Puis il y a une référence au Règlement XVII qui est entré en vigueur […]

Premier jour de «retrait» du Règlement 17
Le 1er novembre 1927 marque un tournant dans l’éducation en langue française dans la province de l’Ontario. Ce jour-là, le célèbre Règlement 17 devient officiellement inoffensif. Le français acquiert un statut valide et juridique dans les écoles primaires, des écoles secondaires bilingues sont créées, des inspecteurs canadiens-français surveillent les instituteurs francophones et une école normale est créée à l’Université d’Ottawa. Le Règlement 17 avait été imposé en 1912 par le gouvernement conservateur de James Pliny Whitney. Il limitait l’enseignement en français aux deux premières années du cours primaire et n’autorisait pas plus qu’une heure d’enseignement du français dans les autres […]

Le Toronto des années 1960 dans un roman mélancolique
Écrivain anglophone qui vit à Toronto, Ray Robertson s’est inspiré très librement de la vie de Gram Parsons, pionnier du country-rock, pour écrire son troisième roman, Moody Food, qui vient d’être traduit en français sous le titre Les Nourritures mélancoliques et qui nous plonge dans le paradis de la contre-culture à Toronto en 1965. Ce paradis est le quartier Yorkville. Deux amis mettent sur pied un groupe qui fusionne le folk, le country, le blues et le rock’n’roll. La carrière du groupe atteint son sommet avec un passage au légendaire Whisky Club de Los Angeles au cours d’une tournée américaine […]

Première statue d’une héroïne canadienne
La première statue d’une Canadienne commémore l’acte héroïque que Madeleine Jarret a accompli le 22 octobre 1692 en défendant le fort de Verchères. Ce n’est que 220 ans plus tard qu’une statue du sculpteur Louis-Philippe Hébert immortalisera l’exploit de Madeleine de Verchères. Inauguré le 21 septembre 1913, le monument se dresse fièrement sur la rive du Saint-Laurent à Verchères. Madeleine Jarret naquit sur la seigneurie de son père en 1678. Le seigneur de Verchères prenait part aux manœuvres militaires, mais gérait aussi son domaine, ses bêtes et ses cultures comme la plupart des Français installés en Nouvelle-France à cette époque. […]

Le premier siège de Québec
«Nous les saluâmes les premiers et ensuite, ils commencèrent leurs canonnades assez vigoureusement.» C’est ainsi que Charles de Monseignat, secrétaire du comte de Frontenac, narre les premières minutes du siège de Québec par l’amiral William Phipps, le lundi 16 octobre 1690. Phipps avait envoyé un émissaire pour sommer Frontenac de se rendre. Ce dernier a répondu avec morgue et panache: «Je n’ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons et à coups de fusil.» La bataille va durer une semaine. La réponse de Frontenac fut plus significative qu’on eût pu le souhaiter. […]

Parodie québécoise sur fond franco-manitobain
Lorsque je suis allé au Salon du livre du Grand Sudbury, un libraire de l’Ouest canadien m’a recommandé La Maudite Québécoise, un roman de Janis Locas. L’éditeur annonce une prose bigarrée qui mêle faits historiques, réflexions cinglantes, dialogues de sourds, descriptions poétiques et régionalismes inédits. Ce sacré cocktail a de quoi empoisonner l’arrogance de la Belle Province! La Maudite Québécoise met en scène Geneviève Morin, Lavaloise diplômée en communications, qui ne trouve pas d’emploi au Québec et qui accepte le poste de journaliste à l’hebdomadaire Le Franc, dans la région M. Comme les bureaux du journal sont situés sur le […]

Le mal dort dans nos lits et mange à nos tables
Née à Toronto, l’écrivaine Louise Penny a connu le succès en publiant Still Life , en 2005. Ce livre a remporté les prix New Blood Dagger en Grande-Bretagne, Anthony et Barry aux États-Unis et Arthur-Ellis au Canada, tous destinés à récompenser un premier roman policier. Still Life vient d’être traduit en français sous le titre En plein cœur. C’est un roman qui offre une variation complexe et habilement orchestrée sur le thème de l’indice caché et pourtant à la vue de tous. Louise Penny vit dans les Cantons de l’Est et c’est là que se situe l’action d’ En plein […]

Élection du premier conseil municipal
Le dimanche 7 octobre 1663, après la grand-messe, se tenait à Québec une assemblée publique convoquée par le gouverneur d’Avaugour pour procéder à «l’élection d’un maire et de deux échevins qui auront le soin des affaires publiques de la ville et de son ressort». Jean-Baptiste Le Gardeur de Repentigny fut élu maire; Jean Madry et Claude Charron furent nommés échevins. C’est le premier conseil municipal mentionné dans nos annales. Fils de Pierre Le Gardeur de Repentigny et de Marie Favery, Jean-Baptiste fut baptisé vers 1631. Le 11 juillet 1656, à Québec, il épousa Marguerite Nicolet, fille de Jean Nicolet de […]

Premières femmes admises à l’Université de Toronto
C’est le 1er octobre 1884 que les femmes sont entièrement admises à l’Université de Toronto. Avant cette date, elles pouvaient tout au plus roder dans les coulisses de la célèbre institution. Le King’s College, précurseur de l’Université de Toronto, reçoit ses premiers étudiants en 1843 mais ses portes restent fermées aux étudiantes jusqu’en 1884. En 1877, on permit aux femmes de passer des examens d’entrée à l’Université de Toronto, mais on leur interdisait, paradoxalement, d’assister aux cours! Elles pouvaient aussi passer les examens de fin d’année… si elles pouvaient se payer des tuteurs. En 1881, les femmes purent commencer à […]

Autofiction et réflexion sur la vie et la mort
Journaliste reconnu pour ses pénétrantes analyses de la politique internationale, romancier doué pour son regard franc sur les grandes douleurs du monde, Gil Courtemanche a récemment signé une autofiction intitulée Je ne veux pas mourir seul. Dans ce nouveau livre, le plus personnel qu’il nous ait donné jusqu’à ce jour, ce n’est plus le journaliste ou le romancier qui s’adresse à nous, mais un homme seul devant la mort, seul devant la vie, qui lance un bouleversant cri de douleur, un pressant appel à ne pas laisser échapper cette vie. Il s’agit d’une autofiction, d’un récit écrit à la première […]

Une institution à l’image des Québécois
Quarante ans après sa naissance officielle, le dépanneur québécois a droit à un hommage. C’est la journaliste Judith Lussier qui le lui rend en publiant Sacré dépanneur! L’ouvrage est abondamment illustré grâce au travail méticuleux de la photographe Dominique Lafond. On compte 5897 dépanneurs au Québec, du colosse des autoroutes au petit indépendant, en passant par le spécialiste du ver à pêche. En ville, on en trouve à presque chaque coin de rue. Et dans cette multitude, il y en a toujours un qu’on finit par adopter. Son inventaire hétéroclite dépanne nos matins à la course et comble nos soirées […]

Premier journal français de la Colombie-Britannique
L’année 1858 voit la création de trois journaux en Colombie-Britannique. Il y a d’abord la Victoria Gazette qui est lancée le 25 juin, puis la Vancouver Island Gazette un mois plus tard. Le premier journal de langue française voit le jour le 18 septembre 1858. Il s’agit du Courrier de la Nouvelle-Calédonie. Si le journal porte ce nom, c’est parce que la Colombie-Britannique fut d’abord appelée Nouvelle-Calédonie. Pourquoi? Parce que plusieurs employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson établis sur la côte du Pacifique étaient des Écossais de la région située au-dessus des estuaires des fleuves Clyde et Forth, […]