Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.
Élection du premier conseil municipal
Le dimanche 7 octobre 1663, après la grand-messe, se tenait à Québec une assemblée publique convoquée par le gouverneur d’Avaugour pour procéder à «l’élection d’un maire et de deux échevins qui auront le soin des affaires publiques de la ville et de son ressort». Jean-Baptiste Le Gardeur de Repentigny fut élu maire; Jean Madry et Claude Charron furent nommés échevins. C’est le premier conseil municipal mentionné dans nos annales. Fils de Pierre Le Gardeur de Repentigny et de Marie Favery, Jean-Baptiste fut baptisé vers 1631. Le 11 juillet 1656, à Québec, il épousa Marguerite Nicolet, fille de Jean Nicolet de […]
Premières femmes admises à l’Université de Toronto
C’est le 1er octobre 1884 que les femmes sont entièrement admises à l’Université de Toronto. Avant cette date, elles pouvaient tout au plus roder dans les coulisses de la célèbre institution. Le King’s College, précurseur de l’Université de Toronto, reçoit ses premiers étudiants en 1843 mais ses portes restent fermées aux étudiantes jusqu’en 1884. En 1877, on permit aux femmes de passer des examens d’entrée à l’Université de Toronto, mais on leur interdisait, paradoxalement, d’assister aux cours! Elles pouvaient aussi passer les examens de fin d’année… si elles pouvaient se payer des tuteurs. En 1881, les femmes purent commencer à […]
Autofiction et réflexion sur la vie et la mort
Journaliste reconnu pour ses pénétrantes analyses de la politique internationale, romancier doué pour son regard franc sur les grandes douleurs du monde, Gil Courtemanche a récemment signé une autofiction intitulée Je ne veux pas mourir seul. Dans ce nouveau livre, le plus personnel qu’il nous ait donné jusqu’à ce jour, ce n’est plus le journaliste ou le romancier qui s’adresse à nous, mais un homme seul devant la mort, seul devant la vie, qui lance un bouleversant cri de douleur, un pressant appel à ne pas laisser échapper cette vie. Il s’agit d’une autofiction, d’un récit écrit à la première […]
Une institution à l’image des Québécois
Quarante ans après sa naissance officielle, le dépanneur québécois a droit à un hommage. C’est la journaliste Judith Lussier qui le lui rend en publiant Sacré dépanneur! L’ouvrage est abondamment illustré grâce au travail méticuleux de la photographe Dominique Lafond. On compte 5897 dépanneurs au Québec, du colosse des autoroutes au petit indépendant, en passant par le spécialiste du ver à pêche. En ville, on en trouve à presque chaque coin de rue. Et dans cette multitude, il y en a toujours un qu’on finit par adopter. Son inventaire hétéroclite dépanne nos matins à la course et comble nos soirées […]
Premier journal français de la Colombie-Britannique
L’année 1858 voit la création de trois journaux en Colombie-Britannique. Il y a d’abord la Victoria Gazette qui est lancée le 25 juin, puis la Vancouver Island Gazette un mois plus tard. Le premier journal de langue française voit le jour le 18 septembre 1858. Il s’agit du Courrier de la Nouvelle-Calédonie. Si le journal porte ce nom, c’est parce que la Colombie-Britannique fut d’abord appelée Nouvelle-Calédonie. Pourquoi? Parce que plusieurs employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson établis sur la côte du Pacifique étaient des Écossais de la région située au-dessus des estuaires des fleuves Clyde et Forth, […]
Magistral début d’une Histoire du Manitoba français
La seule mention de Louis Riel, Gabrielle Roy et Daniel Lavoie suffit, aux yeux de plusieurs, à confirmer que le Manitoba a une histoire française. Les archives regorgent de documents qui font état de la réalité franco-manitobaine, mais il manquait une histoire détaillée du Manitoba français, lacune que Jacqueline Blay a commencé à combler en publiant Histoire du Manitoba français, tome 1, Sous le ciel de la Prairie, des débuts jusqu’à 1870. Algérienne de naissance, Jacqueline Blay vit au Manitoba depuis 1967. Elle détient une maîtrise en histoire de l’Université du Manitoba et elle a été présidente de la Société […]
Le premier Blanc sur le site actuel de Toronto
Vivant vraisemblablement en Huronie depuis 1610, Étienne Brûlé participe, à l’été 1615, à une mission qui le mène au pays des Andastes, dans le comté actuel de Tioga (État de New York). Le trajet suivi semble être celui de la rivière Humber jusqu’à son embouchure, soit le site actuel de Toronto. Brûlé y aurait séjourné le 9 septembre 1615 et serait donc le premier Blanc à avoir vu le futur emplacement de Toronto. Étienne Brûlé était un aventurier français né vers 1592, à Champigny-sur-Marne, à l’est de Paris. Parti très jeune pour la Nouvelle-France, sans doute dès 1608, il fut […]
Henri Bourassa et le centenaire de son journal
C’est le 10 janvier 1910 que Henri Bourassa fonde le quotidien Le Devoir, soit exactement cent ans passés. Il le dirige pendant vingt-deux ans et six mois, période au cours de laquelle il signe quelque 6 700 éditoriaux. L’historien Pierre Anctil, de l’Université d’Ottawa, les a tous lus et indexés, puis en a réunis et commentés 60 sous le titre Fais ce que dois (devise du journal). Bourassa a créé un organe de presse entièrement à sa solde, un véhicule exclusif de sa pensée, «sans compromis ni édulcoration». Ses éditoriaux font étalage d’une érudition exceptionnelle en matière de politique canadienne […]
Le premier vin de Porto remonterait à 1650
La querelle qui opposa la France à l’Angleterre au XVIIe siècle fit paradoxalement le bonheur du vin de Porto. Face aux difficultés d’approvisionnement en vins de Bordeaux, les courtiers anglais furent contraints en effet de se tourner vers de nouveaux marchés. Grand producteur de vin, le Portugal exporte déjà sa production vers l’Angleterre, mais ce n’est qu’à partir de 1650 que le porto va se développer. Des compagnies anglaises s’établissent alors au Portugal. Le «vin de Porto», tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’existe pas encore. La légende veut qu’un moine de l’abbaye de Lamego eût un jour l’idée d’enrichir […]
Huis clos inouï d’un trio durant un long week-end
J’ai récemment découvert la romancière Joyce Maynard, auteure de Long week-end (traduction de Labor Day). Je ne savais pas que cette écrivaine de 56 ans avait été surnommée la Françoise Sagan américaine lors de ses débuts fracassants en 1972. Depuis, elle a publié une demi-douzaine de romans et autant d’essais. Mais peu ont été traduits en français. L’action de Long week-end se déroule en 1987, dans une petite ville du Massachusetts, et met en scène un trio presque irréel. Henry, 13 ans, vit avec sa mère Adele, ex-danseuse qui sort le moins possible de sa triste maison banlieusarde où elle […]
On prend plaisir à prendre Luc Bureau aux mots
C’est chose bien connue, l’écrivain est jaloux de ses confrères. Il ne l’avouera pas, bien entendu. Je vais faire exception à la règle et vous avouerai que j’aurais bien aimé être l’auteur du recueil Il faut me prendre aux maux. Mais cet honneur revient à Luc Bureau que je félicite bien fraternellement. À partir de quatorze mots, définis dans un esprit encyclopédique, il a inventé autant de récits en se consolant de maux puisés dans le «vaste souffroir» de la vie, et en tirant une sagesse à quatre sous: «l’homme est un animal qui perd la tête quand le dos […]
Le premier vin de glace remonterait à 1794
Probablement découvert par hasard dans la région de Franconie, en Allemagne, le vin de glace apparaît pour la première fois en 1794, à la suite d’un hiver particulièrement rigoureux. Dès la première moitié du XIXe siècle, les vignerons allemands et autrichiens commencent à en produire de façon régulière. Les œnologues sont agréablement surpris par la richesse aromatique et l’onctuosité de ce vin. Tant et si bien que de nombreuses autres régions du monde se sont prises de passion pour ce nectar liquoreux et hors de prix. La Nouvelle-Zélande et le Canada figurent en tête. Le Canada commercialise son premier vin […]