Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.
Les coups de cœur de notre chroniqueur
Au cours de l’année 2012, j’ai recensé quelque soixante ouvrages pour L’Express. Comme c’est la tradition maintenant, mon dernier article de l’année consiste à vous faire part de mes coups de cœur. C’est la première fois que tous les titres retenus sont des romans, dont plusieurs traductions. Une œuvre franco-ontarienne figure au palmarès. Malorie Blackman, Boys don’t cry Le sujet a de quoi piquer votre curiosité. Dante, un garçon de 17 ans, apprend qu’il est père d’une petite fille. Adam, son jeune frère, découvre qu’il est homosexuel et l’accepte tout de go. À la lecture de ce roman brillamment construit, […]
Une dernière fois
Cette chronique est la dernière d’une série entamée quatre ans passés. Elle me permet de vous dire ce que j’aurais dû vous signaler dès le mois de janvier dernier, à savoir que trois ouvrages m’ont guidé dans ma recherche pour dénicher toutes ces «premières fois» de 2012. Vous avez sans doute remarqué que, depuis un an, les thèmes abordés dans cette chronique ont tourné autour des vins, de l’architecture et de la sexualité. Il y a une raison bien simple qui explique cela. J’ai consulté trois ouvrages clés qui m’ont fourni une vaste sélection de «premières fois». Ils ont tous […]
Noël dans le Toronto d’autrefois
Le vendredi 23 novembre, le renommé historien torontois Bruce Bell a fait revivre la période de Noël dans le Toronto d’autrefois. Devant un auditoire captivé du Peforming Arts Lodge, près du marché St Lawrence, il a lu de savoureuses histoires qui ont plongé les auditeurs dans la période victorienne et au tournant du siècle dernier. Bruce Bell est l’historien officiel du marché St Lawrence et de l’Hôtel King Edward, ainsi qu’un historien honoraire de Temple de la renommée du hockey et de l’Hôtel Royal York. Il est l’auteur de Amazing Tales of St. Lawrence Neighbourhood et de Toronto: A Pictorial […]
Des cadeaux choisis dans un salon…
Jadis, l’arbre de Noël trônait toujours dans le salon de la maison. Quand j’étais jeune, c’est papa qui allait le choisir, qui le plantait dans une chaudière de sable et qui le plaçait dans le coin du vaste salon, entre la fenêtre du côté nord et celle du côté est. Mes trois sœurs et moi avions la tâche de le décorer, puis d’étendre un petit tapis au pied de l’arbre pour y installer la crèche… autour de laquelle seraient déposés les cadeaux tant attendus. Aujourd’hui, plusieurs se contentent d’accrocher une couronne sur la porte de leur condo. Quant à la […]
Premières poupées gonflables
C’est dans la marine qu’il faut chercher l’origine des poupées gonflables. Parmi les solutions imaginées pour aider les marins à supporter les longues traversées, la marine espagnole fut la première, semble-t-il, à embarquer des «dames de voyage», également nommées «femme du capitaine». Confectionnées avec de vieux vêtements, ces poupées grandeur nature étaient extrêmement rudimentaires. Ensuite, peu à peu, d’autres marines perfectionnèrent ces mêmes artifices. À partir des années 1930, les équipages de sous-marins allemands et japonais eurent recours à des dames de voyage plus sophistiquées, ancêtres des poupées gonflables. La vogue de ces compagnes débuta en Allemagne, autour des années […]
Un rien qui contient tout
Le tout dernier roman de Daniel Poliquin, L’Historien de rien, ne compte guère plus de 180 pages. Mais quel concentré de vitalité et de spiritualité. Les personnages sont presque tous des Franco-Ontariens et leurs sentiments sont… universels. En ce sens, la plume de Daniel Poliquin demeure aussi éloquente que celle de Michel Tremblay. Le narrateur de L’Historien de rien est Thomas Francœur, mais nous ne l’apprenons qu’au milieu du roman. L’ouvrage est divisé en trois parties: La petite mère, À l’ex et Rocky. J’ai commencé par la deuxième partie, car je savais que l’«ex» voulait dire l’Exposition du Canada central. […]
Tournée dans trois vignobles du Niagara
Le 4 décembre, le Salon du livre de Toronto organisait une visite de trois vignobles situés sur les flancs de l’escarpement du Niagara. Un groupe de vingt et une personnes a pu découvrir les charmes des établissements vinicoles Thirty Bench, Vineland et Tawse. La région du Niagara comprend plusieurs appellations, dont celle de Beamsville Bench près de la rivière Thirty. On dit que cette région est la perle de la viticulture en Ontario. Le premier arrêt du groupe, à Thirty Bench Winery, a permis de déguster ce que le vignoble fait le mieux, le Riesling. Soulignons que le Thirty Bench […]
Premier monastère chrétien
Le monachisme ou l’activité des moines est peut-être la manifestation la plus tangible de la puissance chrétienne au cours des deux millénaires passés. Le monastère Sainte-Catherine, sur les pentes du mont homonyme en Égypte, célèbre la présence divine dans un rude environnement désertique. Ce premier monastère chrétien date du VIe siècle. C’est sur ordre l’empereur Justinien que le bâtiment a vu le jour, entre 527 et 565, juste au-dessus du site du Buisson ardent par lequel Moïse immortalisa le mont Sinaï. Il semble qu’une activité monacale existait déjà sur place, dès le Ve siècle, du fait de l’arrivée de nombreux […]
Deux romans: handicap psychique, handicap physique
Deux romans récemment parus traitent de handicap. Dans Larmes d’espoir – Une adolescence brisée, Myriam Fontaine raconte comment elle a grandi avec un handicap psychique. Dans Un jour, ils entendront mes silences, Marie-Josée Martin crée un personnage sévèrement atteint d’un handicap physique. Ancienne étudiante au programme de Traduction du Collège Glendon, Myriam Fontaine a publié une collection de récits et de poèmes tour à tour empreints de tristesse, de rage, de lucidité et d’espoir. Larmes d’espoir se veut un témoignage «de troubles dans les relations mères-filles». Pour cette jeune femme, l’écriture est «le seul moyen d’évasion pour se refermer sur […]
«Ti-Jésus! Quel pays!»
En 2007, Hélène Koscielniak publie un premier roman, Marraine, qui remporte le prix de Littérature éclairée du Nord. Résidante de Kapuskasing (Ontario), l’auteure décrivait alors les conditions de vie des Haïtiens et Dominicains parqués dans des bateyes, ces campements de coupeurs de cannes à sucre. Elle vient d’écrire la suite, Filleul, dont l’action se passe surtout à Kapuskasing. Comment passe-t-on d’un batey à une ville du nord ontarien? Très simple. La marraine canadienne fait venir son filleul dominicain pour étudier au Canada. Jo’no a 11 ans, son père est dominicain et sa mère est haïtienne. Il arrive en janvier et […]
Décès de Roger Guindon: l’Ontario français a perdu un bâtisseur
Recteur de l’Université d’Ottawa de 1964 à 1984, le père Roger Guindon, o.m.i. est décédé à l’âge de 92 ans le 17 novembre. La chancelière, Michäelle Jean, et le recteur, Allan Rock, ont tous deux souligné que «son nom sera à jamais associé aux transformations fulgurantes dont il a été l’instigateur ici à l’Université». Né en 1920 à Ville-Marie (Québec), Roger Guindon est ordonné prêtre oblat en 1946, Docteur en théologie, puis doyen de la Faculté de théologie, il est nommé recteur de l’Université d’Ottawa en 1964. Sous sa gouverne, l’institution connaît une expansion considérable. L’édifice des facultés de médecine […]
La première relation sexuelle au cinéma
Tourné en trois versions – tchèque, allemande, française – le film Extase fait scandale à sa sortie en 1933. D’abord parce qu’il montre une scène d’accouplement, en plus d’images de nu féminin, mais aussi parce que le film multiplie les métaphores sexuelles. Extase raconte l’histoire d’Ève, une jeune femme jouée par Heddy Kisler (qui poursuit sa carrière sous le nom de Lamarr). Déçue par son récent mariage avec un homme âgé qui se révèle un piètre amant, Ève se promène, mélancolique, dans une forêt où elle rencontre un jeune et bel inconnu, nommé Adam; elle se donne à lui dans […]