L’AFO a besoin de nouvelles données sur la francophonie ontarienne

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Le président Fabien Hébert et le DG Peter Hominuk de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO). Photo: capture d'écran
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Publié 26/11/2024 par Hamza Ziad

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) vise à renforcer les communautés francophones. Parmi ses priorités pour l’année 2025 figurent le dossier de la santé, le soutien à l’Université de Sudbury et la transformation des structures communautaires afin de les rendre plus performantes.

«Nos ancêtres ont lutté avec détermination pour bâtir notre communauté; il nous incombe désormais de la préserver et de l’enrichir, afin d’en assurer la pérennité pour nos petits-enfants et les générations à venir», a déclaré le directeur général Peter Hominuk lors de «l’assemblée citoyenne» tenue en ligne le 21 novembre.

Mais surtout, l’AFO a besoin de nouvelles données. Le lobby politique des Franco-Ontariens mène une analyse approfondie des communautés pour mieux adapter ses actions aux besoins futurs.

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Des participants à l’assemblée citoyenne de l’AFO le 21 novembre.

Mieux comprendre la diversité francophone

L’AFO est en quête de financements depuis cinq ans afin de mener une étude socio-démographique approfondie de la communauté franco-ontarienne. Cette initiative vise à mieux comprendre les caractéristiques de cette communauté et à développer des services adaptés à ses besoins réels.

«Nous croyons nous connaître, mais je suis convaincu du contraire. Les changements démographiques, le vieillissement de la population et l’arrivée de personnes issues de plus de 100 pays en Ontario modifient profondément notre réalité», explique Peter Hominuk.

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«La difficulté à retenir les francophones dans la province n’est guère étonnante, car il est impossible de concevoir des programmes pertinents sans une compréhension claire et actualisée des besoins spécifiques de chacun.»

Selon le DG, cette étude ne serait pas uniquement destinée à l’AFO, mais bénéficierait à l’ensemble des organismes communautaires de la province. Ces derniers, confrontés à des enjeux variés, ont un besoin crucial de données fiables et détaillées pour mieux planifier leurs actions et répondre efficacement aux besoins de la communauté.

Les régions de l'Ontario
Les grandes régions de l’Ontario. La démographie de la province change, celle de sa francophonie aussi.

Sous-financement des organismes

Le président Fabien Hébert a souligné que le sous-financement constitue un défi majeur pour les organismes communautaires, limitant leur portée et leur impact.

Bien que l’Ontario représente 53% de la population francophone hors Québec, elle ne reçoit que 17% des financements gouvernementaux, un déséquilibre préoccupant, dit-il.

«Un organisme communautaire devrait recevoir un minimum de 128 000 $ pour assurer des activités, embaucher un directeur général à temps plein et disposer de bureaux adéquats, etc.»

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«En moyenne, en Ontario, le financement par organisme est inférieur à 60 000 $, ce qui met en péril la survie de nos structures communautaires et épuise leurs efforts.»

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Le financement représente un défi pour plusieurs organismes francophones. Photo: iStock.com/tampatra

Pénurie de main-d’œuvre

La pénurie de main d’œuvre francophone dans certains secteurs comme les soins de santé ou l’éducation de la petite enfance fait partie également des projets sur lesquels l’AFO travaille avec les différents ministères et les autres parties prenantes.

«C’est triste de voir des personnes sélectionnées pour l’immigration grâce à un diplôme pour venir au Canada, et ce même diplôme devient un obstacle qui les empêche de trouver un travail au Canada», explique Fabien Hebert.

L’AFO prévoit de travailler en étroite collaboration avec ses partenaires, notamment les établissements postsecondaires, pour relever ces défis.

L’accent sera mis sur la reconnaissance des diplômes étrangers et l’intégration professionnelle des nouveaux arrivants. «Il est crucial d’établir des passerelles permettant à ces talents de s’intégrer pleinement dans notre société, tout en répondant aux besoins pressants de main-d’œuvre», souligne Peter Hominuk.

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L’Ontario aurait besoin de centaines d’enseignants francophones de plus. Photo: iStock.com/Wavebreakmedia

Soins en français

«Le ministère des Soins de longue durée [de Natalia Kusendova-Bashta] est pleinement conscient des besoins de la communauté francophone en matière de lits. Proportionnellement, nous n’avons pas notre juste part», selon Fabien Hebert.

Un autre défi majeur pour la communauté francophone réside dans l’impact de la Loi 7. Cette législation permet le transfert de patients des hôpitaux vers des foyers de soins de longue durée sans leur consentement, ce qui soulève des préoccupations quant à l’accès aux services en français.

«Nous collaborons étroitement avec le ministère des Soins de longue durée afin de mettre en lumière les réalités spécifiques des communautés francophones dans les établissements existants et d’identifier davantage de foyers offrant des services en français», souligne Fabien Hébert.

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Lever du drapeau franco-ontarien à Queen’s Park le 25 septembre dernier. Quiz: trouvez le président de l’AFO, Fabien Hébert, dans la foule.

Le drapeau franco-ontarien fêtera ses 50 ans

En collaboration avec l’Université de Sudbury et l’ACFO Sudbury, l’AFO planifie une célébration grandiose pour marquer le 50e anniversaire du drapeau franco-ontarien.

«On veut que la célébration de notre drapeau franco-ontarien soit grandiose», souligne Peter Hominuk.

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Sudbury, lieu symbolique du premier lever du drapeau en 1975, sera l’hôte de cet événement historique. «Une annonce officielle aura lieu début 2025, mais réservez dès maintenant la date du 25 septembre 2025 pour cette fête mémorable», rajoute Peter Hominuk.

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