L’Ontario refuse de financer l’Université de Sudbury

Université de Sudbury
L'Université de Sudbury. Photo: Julien Cayouette, Le Voyageur
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 02/07/2023 par Julien Cayouette

Même s’il est surpris de la décision du gouvernement de ne pas financer l’Université de Sudbury (UdeS), le recteur Serge Miville ne baisse pas les bras. Pour lui, il s’agit simplement de la fin du premier chapitre.

N’empêche, sa première réaction en est une de surprise. Il a appris la nouvelle «un tout petit peu» avant que la lettre du sous-ministre adjoint, Denys Giguère, ne soit partagée aux médias le 30 juin.

Plan d’affaires bien reçu

M. Miville souligne que les discussions avec le ministère des Collèges et Universités au cours des six derniers mois — depuis qu’ils ont le plan d’affaires entre les mains — étaient positives.

«On a eu des retours élogieux sur la rigueur, sur la profondeur, jamais on ne nous a parlé de ce qui est écrit dans le communiqué», révèle-t-il.

Université de Sudbury
Le recteur de l’Université de Sudbury, Serge Miville. Photo: courtoisie

Dans sa lettre, le ministère affirme refuser parce que la proposition «ne correspond pas à la demande actuelle et aux tendances relatives aux inscriptions, ni à la capacité actuelle des établissements postsecondaires existants à offrir une programmation en langue française dans le Grand Sudbury et aux quatre coins de l’Ontario».

Publicité

«On n’a pas fourni de rétroaction là-dessus. On ne nous a pas communiqué ces inquiétudes-là, donc c’est pour ça que c’est très surprenant», dit le recteur.

Pas de demande?

Sans donner de détails, le ministère dit avoir pris en compte les données du marché du travail, la montée des inscriptions dans des programmes de sciences, la collaboration dans des programmes axés sur le marché, la proposition de l’UdeS dans le cadre de l’Entente Canada-Ontario relative à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement de la langue seconde, et l’examen effectué par la Commission d’évaluation de la qualité de l’éducation postsecondaire (CEQEP).

Pourtant, les deux parties ont travaillé à partir des mêmes données, dit M. Miville.

«On a taillé une offre qui est en fonction d’un marché qui est très distinct, qui est le marché de langue française, et qui répondait aux besoins de la main-d’œuvre, à la suite de nos consultations et aux données qui sont disponibles publiquement.» Il s’explique mal pourquoi leurs conclusions sont donc si différentes.

Ils ont pourtant bel et bien créé des programmes qui ne sont pas ou plus offerts en ce moment et qui répondent à une demande du marché du travail. «On peut faire l’analyse de ce qu’ils cherchent à avoir et ensuite on doit regarder par rapport à l’offre actuelle, la réalité de l’écosystème et voir ce que l’on peut faire avec ça.»

Publicité

Été de réflexion

Le recteur ne croit pas que la porte est totalement fermée, malgré la décision. À travers les conversations qu’il a pu avoir avant l’annonce, il sent qu’il y a une ouverture à la poursuite du dialogue.

«Pour nous aujourd’hui, c’est très clair, le dossier n’est pas clos. Pour moi, ça clôt un chapitre, et on en ouvre un autre et on ne lâche absolument pas.»

La première étape pour l’équipe de l’Université de Sudbury sera d’évaluer, d’analyse la décision et de discuter avec leurs partenaires — comme l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario qui l’appuie.

«Les données nous montrent qu’il y a un intérêt, un marché et un besoin», insiste M. Miville. Il nuance en rappelant qu’un établissement dans le Moyen-Nord desservant une population minoritaire ne joue pas dans la même ligue qu’un établissement «de grande envergure dans un grand centre dans le sud de la province.»

Réseau provincial

«Nous sommes d’accord avec une chose, c’est quand ils disent que les établissements actuels ne sont pas en mesure d’offrir ce qui est réellement nécessaire dans le milieu.»

Publicité

«C’est pour ça que l’Université de Sudbury c’est un bloc dans l’édifice, dans un réseau à l’échelle provinciale qui permet de répondre aux besoins des francophones de l’ensemble de la province», conclut-il.

Auteurs

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur