Sudbury a maintenant sa (magnifique) Place des Arts

Place des Arts du Grand Sudbury
La Place des Arts du Grand Sudbury. Photos: Julien Cayouette, Le Voyageur
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 04/05/2022 par Julien Cayouette

La Place des Arts du Grand Sudbury est officiellement ouverte. Le public y est entré pour la première fois le 29 avril.

La première performance sur la scène de la grande salle, dans le cadre de l’inauguration, a été un chant et une cérémonie de purification anichinabés. S’y sont ensuite succédé Mimi O’Bonsawin, Chloé Thériault et Robert Paquette.

Place des Arts du Grand Sudbury
Dessin représentant la Place des Arts du Grand Sudbury,

Des Paulette Gagnon à Jean-Gilles Pelletier

Le trajet a été long. Le désir pour ce lieu culturel commun était l’un des constats des États généraux de la francophonie de 2008.

PG
Paulette Gagnon.

Tout près du but, la construction a été ralentie par les nombreux défis apportés par la covid. Le parcours a été parsemé d’émotions fortes, aucune plus triste que le décès prématuré de la directrice Paulette Gagnon quelque jours avant l’annonce du financement par les gouvernements.

Mme Gagnon était celle qui menait la charge depuis les débuts.

Publicité
JJP
Jean-Gilles Pelletier.

Lisa Breton, l’ancienne directrice générale du Centre francophone de Hamilton, s’en occupait jusqu’à la nomination récente de Jean-Gilles Pelletier, un ancien directeur général du Centre francophone de Toronto.

Un rêve des années 1970

Certains diront que l’idée est encore plus ancienne. Comme l’auteur et cofondateur des Éditions Prise de parole, Gaston Tremblay.

Il fait entre autres référence aux premières salles paroissiales ouvertes par la paroisse Ste-Anne-de-Pins dans les années 1920, dont une qui a accueilli la première Slague dans les années 1970, rénovée par le père Régimbal et la «gang de CANO».

La Place des Arts est la cristallisation de ces désirs anciens. «C’est assez spectaculaire», commente M. Tremblay. «J’ai été impressionné. J’aime beaucoup l’ambiance dans cette salle. Le balcon nous embrasse. Ça donne un effet intime.»

M. Tremblay est un connaisseur, il était directeur général lors de la construction du théâtre du Monument-National et de l’Agora de la danse à Montréal.

Publicité
Place des Arts du Grand Sudbury
La grande salle de la Place des Arts du Grand Sudbury.

Chaleur, lumière, taille humaine

Le président sortant de la Place des Arts, Stéphane Gauthier, n’a entendu que de bons commentaires des visiteurs. «Ils parlent de chaleur, de lumière, que c’est à échelle humaine, que ça nous ressemble et tout le monde trouve quelque chose auquel ils s’accrochent et se reconnaissent. Ça c’est fort.»

Il était surpris et très heureux de voir plusieurs familles de nouveaux arrivants pendant la journée familiale du 30 avril: beaucoup de gens qu’il n’avait encore jamais rencontrés.

Selon le calcul des organisateurs, 800 personnes sont passées par l’édifice le 29 avril. «Ça paraissait que les gens avaient hâte. Je flottais sur un nuage et je sentais que tout le monde était pas mal à la même hauteur», dit M. Gauthier.

La musique rock du groupe Oli Palkovitz, dans la «boîte noire», a démontré l’isolation sonore efficace de la Place des Arts. Malgré que cette salle multifonctionnelle plus petite soit juste à côté de la grande salle, aucune de leurs notes de musique n’est venue déranger la performance de Robert Paquette.

Place des Arts du Grand Sudbury
Le célèbre chansonnier franco-ontarien Robert Paquette.

La Place des Arts avec le Carrefour francophone

«Il reste des choses à découvrir sur la magie du lieu», insiste Stéphane Gauthier, qui est aussi directeur général du Carrefour francophone, l’un des organismes fondateurs qui emménagent dans les lieux.

Publicité

«Je me nourris beaucoup de ce que les gens racontent sur comment ils se sentent en entrant, par rapport à l’espace.»

La construction est terminée, les organismes ont déménagé, mais ne sont pas entièrement installés, pourrait-on dire.

«On attend de vivre dans l’espace avant de nous empresser de penser que chaque chose ont leur place. Et on va écouter le monde. Les gens vont nous dire ce dont ils ont besoin, ce qu’ils aimeraient voir. On vient d’ouvrir un gros laboratoire, alors on va voir ce qu’on met dans le mélangeur», illustre M. Gauthier.

Les prochains défis seront aussi le recrutement de personnel. Il faut trouver un libraire pour la boutique et des employés pour le centre de la petite enfance au deuxième étage.

Le Carrefour francophone est déjà aux prises avec une pénurie de personnel dans ses autres garderies. Un problème qui se reproduit pour les camps d’été. Stéphane Gauthier a bon espoir que la fin de l’année scolaire apporte un nouveau groupe d’éducatrices de la petite enfance.

Publicité
ministres
Plusieurs dignitaires sur scène à la cérémonie d’ouverture le 29 avril. Robe foncée: Ginette Petitpas Taylor, la ministre des Langues officielles du Canada.

Ce qu’ils en disent

«Je n’ai pas de mot pour dire comment je suis émerveillée. Je ne peux pas croire que c’est chez nous, c’est notre place. Moi aussi, je me demandais si on y arriverait, mais là, c’est le bonheur parfait. Je m’attendais à beaucoup de créativité et j’en ai pour mon argent.»

— Jacqueline Gauthier, ancienne directrice des Concerts La Nuit sur l’étang.

«Faut que je dise juste des mots en français? Parce que celui qui me vient en tête c’est: Amazing. C’est un chef-d’œuvre. C’est tellement un honneur de faire partie des gens francophones qui appuient la Place des Arts dans toutes ses activités. Ça va être plaisant d’aller à un seul endroit pour les concerts, les pièces de théâtre…»

— Paul-André Gauthier, donateur.

«Le théâtre est très beau! Il est extraordinaire. Je trouve qu’ils ont fait un beau travail. C’est très intime. Il y a de la place pour beaucoup de monde et ça demeure très intime.»

Publicité

— Robert Marinier, auteur originaire de Sudbury.

«Je suis renversé, vraiment. J’ai suivi les péripéties et ils ont dû faire des compromis sur l’espace. Je m’attendais à voir des espaces tellement plus petits qu’ils ne seraient presque plus fonctionnels. Au contraire, c’est aéré, c’est accueillant. Je suis ébloui. J’ai hâte de revenir, entre autres pour le Salon du livre et de voir comment la communauté va s’intégrer à la bâtisse. On peut être fier en tant que francophone de s’être mis en évidence comme ça, en plein centre-ville.»

— Denis St-Jules, cofondateur des Éditions Prise de Parole.

Place des Arts du Grand Sudbury
Un des bancs en pin blanc.
Place des Arts du Grand Sudbury
Un des bancs appuyés sur des briques.

La Place des Arts, c’est…

• 10 000 pi2 pour les bureaux des sept organismes fondateurs: le Carrefour francophone, le Théâtre du Nouvel-Ontario, les Éditions Prise de parole, le Centre franco-ontarien de folklore, les Concerts La Nuit sur l’étang, la Galerie du Nouvel-Ontario et le Salon du livre du Grand Sudbury.

• Une salle de spectacle ultramoderne de 299 places.

Publicité

• Une boîte noire de 120 places.

• Une galerie d’art.

• Un espace boutique.

• Un bistro avec terrasse.

• Une garderie axée sur les arts pour une quinzaine d’enfants.

Publicité

• Une douzaine d’artéfacts ornent la Place des Arts. Comme du bois de l’Île aux chênes, des pins blancs du Nord de l’Ontario récupérés d’édifices démolis à Chicago, des moules à pain de l’ancienne boulangerie Canada Bread de la rue King, et des briques de divers édifices et écoles.

• Un des murs du deuxième étage est recouvert de photos du passé artistique de Sudbury.

Place des Arts du Grand Sudbury
Les murs nord et sud de la Place des Arts du Grand Sudbury sont recouverts d’acier Corten. Un matériel qui change de couleur au fil du temps pour prendre une couleur rouille. Il était gris acier lorsqu’il a été installé il y a plus d’un an. Il s’agit d’un hommage à la ville minière qui accueille le centre culturel. Derrière le mur, il y a un isolant spécial pour atténuer les sons et vibrations de la voie ferrée de l’autre côté de la rue.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur