Ouvrages en français avec titres en anglais

titres en anglais
Ces ouvrages publiés en traduction française conservent leurs titres en anglais.
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Publié 12/07/2025 par Paul-François Sylvestre

En 2024, j’ai recensé pour L’Express les romans Heartbeat, Bad Girl Reputation, Desire, Devil, Demon et Le Straight Park. Ils étaient tous publiés en français, mais portaient des titres en anglais. Une tendance assez courante en France.

À titre d’exemple, l’an passé les Éditions JC Lattès ont publié le polar Criss Cross de James Patterson. Le titre anglais se justifiait sans doute en raison du jeu de mot (l’inspecteur s’appelle Alex Cross).

Récemment, Lattès offrait From Here to the Great Unknown, version française des mémoires de Lisa Marie Presley coécrits avec sa fille Riley Keough. Pourquoi ne pas avoir donné un titre dans la langue de Molière?

Les Français trouvent ça cool

Les éditeurs français semblent se targuer de publier des ouvrages coiffés de titres en anglais.

Parmi les titres les plus récents, j’en note au moins trois parus aux Éditions Hugo Roman: Divine Darkness d’Anna Triss, The Holy Dates de Brittainy C. Cherry et More Than Words de Mia Sheridan.

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Les Éditions Delcourt ont publié Fangirl, adaptation par Sam Maggs du roman à succès de Rainbow Rowell. Les Éditions Larousse ont publié When the King Falls de Marie Niehoff. Aux Éditions Glénat, Stéphane Grodet et Theo Calmejane s’unissent pour créer l’homme de nos rêves, qu’ils appellent Pillow Man.

Le titre d’une collection

Les Éditions Hachette vont plus loin et donnent à une collection le titre Heroes, dont une nouveauté s’intitule Starling House d’Alix E. Harrow. Hachette est l’as des titres en anglais. Neuf fois sur dix, les titres de leur filiale HLAB (ou Hachette Lab) sont en anglais.

HLAB est une maison d’édition 100% numérique et dédiée aux nouveaux formats. Romance, fantastique, intrigues policières, romans historiques ou histoires «feel-good», il y en a pour tous les goûts.

Le catalogue HLAB comprend plus de 150 ouvrages. Parmi les titres les plus populaires, on retrouve Lakestone, Heartless, Icebreaker, Flawless, Trouble Maker, My Missing Piece, With You, Bad Me 1 et 2.

Même au Québec

La Belgique n’échappe pas au phénomène des livres francophones coiffés de titres anglophones, mais à une moins grande échelle. Dans le cas des Éditions Alice, un livre jeunesse d’Éléonore Desclée s’intitule Charlotte in love. Même s’il s’agit d’un clin d’œil à la célèbre romancière britannique Charlotte Brontë, un titre en français aurait été de mise.

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On peut parfaitement comprendre qu’un auteur d’expression française ressente parfois le besoin de donner un titre en langue étrangère à une œuvre. Gilles Leroy a bien gagné le Goncourt en 2007 avec Alabama Song.

À la rigueur, on accepte de voir l’anglais utilisé en couverture d’un livre québécois quand le texte le justifie, comme dans le cas du Volkswagen Blues de Jacques Poulin.

Confusion

Si le but est de faire tendance, force est de constater que le résultat va à l’encontre de l’objectif visé. En effet, les titres en anglais portent à confusion, et les éditeurs sont obligés d’ajouter bandeaux explicatifs ou sous-titres très longs pour indiquer aux acheteurs que le contenu du livre est bien en français.

Ce fut le cas avec Hunter Killer, la guerre des drones par ceux qui la font, de Mark McCurley, et Winter is Coming, stopper Vladimir Poutine et les ennemis du monde libre, par Gary Kasparov.

Auteurs

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

  • l-express.ca

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