Un ministre de l’Environnement climatosceptique?

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Publié 11/01/2011 par François Bergeron

La nouvelle lubie des prophètes de malheurs climatiques est de comparer les doutes exprimés aujourd’hui par nombre de commentateurs aux doutes jadis exprimés dans les médias et dans l’arène politique sur la nocivité du tabac.

C’est le propos d’un livre intitulé Merchants of Doubt, de historienne Naomi Oreskes, brandi par les écocatastrophistes chaque fois qu’un vulgaire journaliste (ou un prix Nobel, là c’est plus embêtant) se mêle de remettre en question un ou plusieurs dogmes de la religion réchauffiste sur la réalité ou l’ampleur d’un dérèglement du climat, sur ses conséquences pour l’humanité, mais surtout sur ses causes, dont dépendent les solutions proposées: hara-kiri économique ou nécessaire adaptation.

Coïncidence: la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, a dévoilé récemment de nouveaux emballages qui seront imposés aux paquets de cigarettes, montrant non plus seulement des dents gâtées ou des poumons noircis, mais carrément des personnes à l’agonie!

Autre coïncidence: le premier ministre Stephen Harper a nommé la semaine dernière un nouveau ministre de l’Environnement, l’ancien journaliste Peter Kent, député de Thornhill, qui remplacera John Baird, qui venait de remplacer Jim Prentice, qui avait succédé au même John Baird, qui avait relevé Rona Ambrose… Bref, le cinquième ministre de l’Environnement en cinq ans. Cela a fait dire à nombre de commentateurs que c’est là le dossier le plus négligé du gouvernement conservateur.

C’est une demi-vérité.

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L’éradication de la vraie pollution (des sols, des eaux et de l’air par des déchets industriels toxiques) est une priorité pour tous nos gouvernements, pour qui un accident pétrolier dans l’océan ou des décès à cause d’un aqueduc contaminé deviennent aussi des catastrophes politiques. La protection de la biodiversité fait aussi partie, heureusement, du domaine du réalisable.

Par contre, la lutte contre les changements climatiques relève de la science-fiction, quand ce n’est pas de l’arnaque financière à la Enron (qui était un promoteur enthousiaste d’échanges de crédits d’émission de carbone). En effet, la quantité de CO2 (qui n’est pas un polluant) produite par l’industrialisation sera toujours très inférieure à celle qui est produite naturellement dans la biosphère.

Plus important encore: c’est le soleil qui réchauffe la Terre (ou la refroidit quand son activité diminue, ce qui se produit historiquement plus souvent et pendant plus longtemps). Il y a bel et bien une corrélation entre le réchauffement et la quantité de CO2 dans l’atmosphère, mais ce n’est pas celle à laquelle veulent nous faire croire les Al Gore, Greenpeace, WWF et autres climatologues pourris de l’université d’East Anglia: c’est le réchauffement qui stimule l’élévation de PPM de CO2 dans l’atmosphère, pas l’inverse.

Jusqu’à maintenant, les ministres de l’Environnement du gouvernement Harper faisaient semblant de s’inquiéter, comme tout le monde, des changements climatiques, acceptant de participer aux conférences de Copenhague et de Cancún, mais faisant de leur mieux pour calmer les ardeurs des illuminés qui veulent revenir à l’âge de pierre ou créer des fonds d’aide aux États qui disent craindre être submergés par les océans (en 2012, selon le calendrier maya?).

Avec Peter Kent, qui a fait l’éloge des sables bitumineux albertains au lendemain de sa nomination, les Conservateurs vont peut-être enfin défendre leurs vrais principes au grand jour. Ils deviendraient donc eux aussi des «marchands de doutes», selon l’engeance verte pour qui le débat scientifique et politique devrait cesser dès qu’un comité de l’ONU a validé une théorie.

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Il est indéniable que l’industrie du tabac savait depuis longtemps que son produit était mauvais pour la santé, et a tenté de convaincre la population et les législateurs du contraire.

Mais le «doute» s’est rapidement estompé dans le cas du tabac, alors qu’on assiste à la réflexion inverse sur les changements climatiques: une quasi-unanimité (intuitive) des commentateurs incriminant l’industrialisation fait place, à mesure qu’on étudie le dossier, à des opinions beaucoup plus partagées qui pourraient fort bien mener, à moyen terme, à une inversion du rapport de force en faveur des sceptiques.

Soulignons aussi le fait, plutôt gênant, qu’environ un tiers des populations canadienne et américaine (bien davantage ailleurs dans le monde) résiste à toutes les campagnes publiques contre le tabac, aux avertissements morbides sur les paquets de cigarettes et aux interdictions dans les lieux de travail.

Il n’est même pas certain que ce sont ces campagnes, cet affichage et ces restrictions qui ont convaincu une majorité de gens de cesser ou de ne pas fumer: la diffusion dans les médias de commentaires de spécialistes et les témoignages de victimes ont sans doute suffi. Mais, apparemment, il y aura toujours des irréductibles, comme on trouvera peut-être toujours des gens pour croire à des pseudo-sciences ou à des idées en vogue aujourd’hui mais discréditées demain.

Pour la première fois au Canada (dans le monde?), un ministre de l’Environnement serait prêt à répondre aux critiques écolos les plus virulents de notre mode de vie moderne. À suivre au cours d’une prochaine campagne électorale près de chez vous.

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D’autres éditoriaux mentionnant les changements climatiques:

3 juin 2017 – Climat : revenir sur Terre

30 décembre 2016 – Parlant de fausses nouvelles…

12 décembre 2016 – Climat: purge des alarmistes à Washington?

1 juillet 2016 – La plus grande fraude depuis le commerce des indulgences

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21 mai 2016 – Climat économique et économie climatique

12 avril 2016 – Science frauduleuse: faut-il poursuivre Exxon… ou Al Gore?

1 mai 2015 – Changements climatiques: Wynne et Couillard font fausse route

21 avril 2015 – Notre gouvernement placébo

10 février 2015 – Climat: agendas politiques et religieux

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30 septembre 2014 – Climat: de la marde

8 septembre 2014 – Naomi Klein réchauffe la planète

3 octobre 2013 – Sommes-nous de trop sur cette planète?

23 février 2011 – Tout sauf un institut bidon

11 janvier 2011 – Un ministre de l’Environnement climatosceptique?

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25 février 2010 – Bravo Maxime Bernier

 

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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