Naomi Klein réchauffe la planète

Naomi Klein, climat
Naomi Klein.
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Publié 08/09/2014 par François Bergeron

Naomi Klein est l’une de ces auteures importantes dont les socialistes se procurent les ouvrages pour raffiner leur discours, et les libéraux, au contraire, pour mieux comprendre où en est rendu l’ennemi.

Dans les deux camps, c’est le genre de livre dont on termine rarement la lecture, à gauche parce qu’on sait déjà tout ça, à droite par exaspération devant l’accumulation de faussetés et d’énormités.

Dans No Logo (2000) et The Shock Doctrine (2007), la journaliste et activiste canadienne dénonçait la surconsommation (pas de ses livres, svp), la globalisation (pas celle de ses idées, bien sûr), la violence du capitalisme (comparée à quoi, la méditation transcendantale?) et la montée des inégalités (une illusion d’optique, surtout quand le niveau de vie augmente).

Elle persiste et signe aujourd’hui avec This Changes Everything: Capitalism vs the Climate.

Selon certains privilégiés qui ont pu lire le livre avant sa sortie la semaine prochaine, il s’agirait d’un appel à rien de moins qu’une révolution pour stopper une industrialisation effrénée et un mode de vie stressant qui menaceraient désormais de dérégler le climat et détruire notre écosystème.

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C’est le trip de culpabilité ultime: quand on ne réussit pas à convaincre les gens que la pauvreté et la dictature sont plus désirables que la prospérité et la liberté, il faut invoquer un cas de force majeure, l’imminence d’une Apocalypse.

Noami Klein ne s’appuie (j’imagine) sur les modèles climatiques les plus alarmistes – et sur le faux consensus scientifique autour de ces prédictions grotesques – que parce qu’ils valident son opposition de longue date à l’entreprenariat, l’innovation, le libre-échange entre adultes consentants et les libertés individuelles en général, fâcheusement plus compatibles avec la nature humaine que le dirigisme et l’égalitarisme.

Les autres modèles ou les interprétations moins sensationnelles, voire optimistes, des statistiques sur le climat ne seraient que de la propagande pétrolière.

On sent qu’elle et une certaine gauche jouent ici leur dernier atout. Si la «crise» des changements climatiques n’incite pas les peuples à se révolter et à régresser au mode de vie «vert» et paisible (et pauvre, et abrutissant) de nos ancêtres, rien ne le fera.

C’est le même état d’esprit que celui, en Syrie ou au Nigeria, des guerriers qui cherchent à établir un «califat» islamique où l’on vivrait comme à l’époque de Mahomet…

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J’exagère? À suivre quand j’aurai lu This Changes Everything. Pour constater où en est rendu l’ennemi.

* * *

D’autres articles de François Bergeron mentionnant les changements climatiques:

1 juillet 2016 – La plus grande fraude depuis le commerce des indulgences

21 mai 2016 – Climat économique et économie climatique

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12 avril 2016 – Science frauduleuse: faut-il poursuivre Exxon… ou Al Gore?

1 mai 2015 – Changements climatiques: Wynne et Couillard font fausse route

21 avril 2015 – Notre gouvernement placébo

10 février 2015 – Climat: agendas politiques et religieux

30 septembre 2014 – Climat: de la marde

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8 septembre 2014 – Naomi Klein réchauffe la planète

3 octobre 2013 – Sommes-nous de trop sur cette planète?

23 février 2011 – Tout sauf un institut bidon

11 janvier 2011 – Un ministre de l’Environnement climatosceptique?

25 février 2010 – Bravo Maxime Bernier

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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