Sommes-nous de trop sur cette planète?

climat
La salle de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 03/10/2013 par François Bergeron

Le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), s’inscrit dans une riche tradition catastrophiste.

Sa «science» prend de plus en plus les allures d’une religion… une secte suicidaire qui postulerait que l’humanité est «de trop» sur cette planète.

De la Bible à Malthus

Ce n’est pas d’hier qu’un grand nombre de gens craignent que l’humanité périsse dans la guerre, le chaos, la pollution ou le déluge.

Depuis 2000 ans, la Bible prédit l’Apocalypse. Encore aujourd’hui, ses plus fervents adeptes en surveillent les signes avant-coureurs.

Thomas Malthus, un économiste du début du 19e siècle qui était aussi pasteur anglican, s’inquiétait de la surpopulation, une thèse que récupère Dan Brown dans son dernier roman Inferno.

Publicité

Climat: erreurs irréparables

La mouvance néo-marxiste Occupy fantasme sur une lutte finale des classes à 1% de richissimes contre 99% d’opprimés. Un film récent (Elysium) s’en inspire.

Dans une foule d’autres ouvrages de fiction (The Time Machine d’H.G. Wells, Evolution de Stephen Baxter) et dans des essais plus sérieux (Collapse de Jared Diamond), nos civilisations commettent des erreurs irréparables.

Juste à temps pour l’Halloween, le GIEC publie son 5e Rapport, censé représenter le «consensus» scientifique mondial sur les changements climatiques. Quelque chose comme 97% des experts qui seraient certains à 95% que près de la moitié du réchauffement du climat de la planète observé ces 150 dernières années serait attribuable à l’activité humaine, c’est-à-dire à l’industrialisation moderne.

Scoop: même des «climato-sceptiques» peuvent accepter une prémisse aussi vague. C’est plus loin que ça déraille.

L’esprit contraste avec la lettre

Le ton alarmiste du Rapport contraste avec ses statistiques sur le réchauffement de l’air et des océans réellement observé jusqu’à maintenant: une moyenne de 0.85 degré Celcius depuis 150 ans. Pas 0.85 degré par année; 0.85 degré sur 150 ans. Ce n’est pas très impressionnant. La contribution humaine à ce réchauffement largement naturel serait donc de moins d’un demi-degré.

Publicité

En surface, le réchauffement est d’ailleurs stoppé depuis 15 ans, zéro degré, contrairement aux modèles informatiques qui prédisaient une augmentation exponentielle en «bâton de hockey». Cette anomalie a des causes naturelles, selon le GIEC: le réchauffement se serait «réfugié» dans les océans (ce qu’il a toujours fait, les océans absorbant de tout temps plus de 90% de la chaleur)…

On s’adapte aux changements climatiques

Mais même si la tendance se maintenait jusqu’à la fin du siècle, les glaces de l’Arctique seront un peu plus minces, on fera du ski un peu plus haut, il pleuvra un peu plus abondamment, le niveau des océans continuera de monter de quelques centimètres… On s’adaptera.

C’est la nature qui produit presque la totalité de la vapeur d’eau et du CO2 qu’on retrouve dans l’air, les principaux gaz à «effet de serre» qui constituent… 1% de l’atmosphère.

Nous ajoutons du CO2 en brûlant du pétrole, en produisant du ciment, et à cause de la façon dont nous occupons et développons le territoire. Encore là, rien de grave: le CO2 n’est pas un gaz toxique, ce n’est pas de la «pollution». Au contraire, il est essentiel à la vie, notamment aux plantes qui s’en nourrissent. Les périodes les plus «chaudes» de l’histoire de la planète sont celles où les concentrations de CO2 étaient les plus élevées… et où la flore était la plus luxuriante.

Les facteurs naturels plus puissants

Tout cela signifie que si l’humanité n’avait jamais existé, la planète ne serait pas beaucoup moins «chaude» qu’aujourd’hui: de un degré peut-être…

Publicité

L’environnement serait certainement différent: pas d’asphalte ni de béton, davantage de forêts et de gros animaux. Mais probablement autant d’incendies, de tornades et de séismes.

Et le climat continuerait d’évoluer et d’alterner en longues ères glaciaires (inhospitalières) et en plus courtes périodes «chaudes» (favorables à la flore et la faune).

Sceptiques et négationnistes du climat

Le problème ne vient pas tant des statistiques du GIEC que de l’interprétation qu’en font ses grands prêtres (Greenpeace, David Suzuki, Al Gore et autres écolos à gogo).

La populace est invitée à mépriser activement toute personne (experte ou non) émettant le moindre doute sur un ou plusieurs aspects du dogme réchauffiste ou sur les prescriptions politiques et économiques radicales qui en découleraient.

«Les négationnistes du climat sont dans leur propre univers», titrait cette semaine le chroniqueur Jeffrey Simpson dans le vénérable Globe and Mail… qui se désole cependant que cela comprenne jusqu’à 30% de la population canadienne (et plusieurs Conservateurs au pouvoir à Ottawa): c’est loin d’être marginal.

Publicité

Commentateurs biaisés et blasés

D’autres commentateurs, notamment à l’agence québécoise Science-Presse à laquelle L’Express est abonné, comparent sans vergogne les critiques du GIEC aux néonazis qui nient l’Holocauste ou aux fabricants de cigarettes qui contestent le lien entre le tabac et le cancer. On implique évidemment qu’ils sont à la solde des pétrolières. Et si, en plus, ils frayent avec le Tea Party américain, tous les coups sont permis.

Aux Années lumières de Radio-Canada, il y a quelques jours, j’entendais un invité (ou était-ce l’animateur Yannick Villedieu lui-même?) proposer, sur un ton blasé, que le GIEC cesse de produire ses rapports, tant la science du climat de l’ONU est désormais arrêtée et infaillible. Ceux qui n’ont pas compris après quatre rapports ne comprendront pas plus avec un cinquième, disait-il.

Un autre intervenant comparait l’humanité à un individu qui tombe du 50e étage et qui, rendu au 6e, songe à appeler les pompiers… Voilà une allégorie qui, non seulement ne correspond pas à la réalité, mais surtout qui est complètement démobilisatrice!

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur