Un fonds d’investissement francophone plus nécessaire que jamais

SFFI, fonds d’investissement francophone
Les palélistes Philippe de Montigny, Hosni Zaouali et Marine Vialar-Lochon, au récent Sommet francophone de la finance et de l'investissement à Toronto. Photos: Soufiane Chakkouche, l-express.ca
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Publié 08/11/2025 par Soufiane Chakkouche

Un fonds d’investissement francophone, le rêve de plusieurs Franco-Ontariens, a fait parler de lui au Sommet francophone de la finance et de l’investissement (SFFI) qui s’est tenu le 28 et le 29 octobre dernier à Toronto à l’initiative du Club canadien de Toronto.

«Ce fonds d’investissement n’a jamais fait autant de sens que maintenant», lance d’entrée à l’assistance Hosni Zaouali, PDG de Voilà Learning et l’un des panélistes réunis sous le thème Fonds d’investissement francophone: diversifier et saisir de nouvelles opportunités économiques. Cette conférence était animée par Philippe de Montigny, journaliste et chef du bureau économique de Radio-Canada à Toronto.

Et pour cause, les droits de douane imposés au Canada par le voisin du Sud, et la politique d’austérité qui s’en suivrait, ne laissent guère le choix, du moins de l’avis d’Hosni Zaouali.

«Les droits de douane que notre «ami» Donald Trump nous impose nous mettent dans une situation où on doit impérativement diversifier nos relations commerciales avec l’étranger, et les Franco-Ontariens ont un rôle prédominant à jouer dans cette diversification. Un fonds d’investissement viendrait nous aider à booster les entreprises franco-ontariennes à l’export.»

SFFI, fonds d’investissement francophone
La conférence portant sur un Fonds d’investissement francophone, au Sommet francophone de la finance et de l’investissement, organisé au centre Vantage Venues par le Club canadien de Toronto.

Draguer les entreprises francophones internationales

L’un des avantages, et pas des moindres, que pourrait procurer ce fonds d’investissement est le pouvoir d’attirer des entreprises francophones étrangères en Ontario, comme le souligne Marine Vialar-Lochon, cheffe intérimaire des Services aux investisseurs à Investissements Ontario.

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«Ce fonds serait un grand atout pour nous pour aller chercher les entreprises francophones à l’international, parce que les deux premières questions que ces dernières nous posent sont: est-ce que vous avez les talents qu’il faut et est-ce que vous avez de l’argent pour nous?»

Toutefois, un travail préliminaire serait nécessaire avant que ce rêve devienne réalité, afin d’accueillir ce fonds dans un écosystème optimal.

SFFI, fonds d’investissement francophone
Philippe de Montigny, Marine Vialar-Lochon et Hosni Zaouali.

Changer les mentalités

L’un des axes à développer pour ce travail de défrichage terrain est de changer les mentalités, et ce à double titre, intrinsèquement et extrinsèquement.

«Il faut changer d’état d’esprit pour passer d’une francophonie sociale et culturelle à une francophonie considérée comme un capital avec la possibilité de création de valeur ajoutée économique», estime Hosni Zaouali.

Quant au plan macro, la tâche semble être plus ardue. «Au Canada, le pôle francophone c’est juste au Québec, c’est souvent la perception que les entreprises étrangères ont», regrette Marine Vialar-Lochon.

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«À Investissements Ontario on travaille fort à changer cette mentalité. Ce n’est pas parce que vous êtes une entreprise francophone que vous ne pouvez aller qu’au Québec, car l’Ontario a beaucoup à offrir, surtout au niveau des affaires.»

À cet égard, le Torontois Hosni Zaouali a raconté une anecdote qui résume bien cette mentalité: «Il y a deux jours, une émission de podcast assez connue en France m’a contacté pour une interview. Figurez-vous qu’ils m’ont directement réservé un studio d’enregistrement à Montréal, parce que, pour eux, je suis francophone et donc j’habite forcément au Québec.»

Diversification des marchés

Par ailleurs, le budget fédéral 2025 tomberait à point nommé. En effet, il contient l’une des annonces phares du premier ministre Mark Carney: la création d’un fonds de diversification des marchés commerciaux.

Doté d’une enveloppe de 10 milliards $, ce pactole servira, entre autres, à prospecter de nouveaux marchés internationaux pour les entreprises canadiennes impactées par les droits de douane décrétés par l’once Sam.

Reste à savoir si les entreprises franco-ontariennes sauront profiter de cette occasion en se mobilisant en un front commun.

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