Pour l’instant, tout occupé qu’il soit censé être à sélectionner ses principaux collaborateurs et à se préparer à gouverner, Trump semble être resté en mode électoral.
Bien qu’il soit utile de connaître l’opinion du président sur tous les sujets – ce que facilitent les médias sociaux – son entourage devrait lui conseiller de cesser de tweeter son mécontentement puéril dès qu’Alec Baldwin l’imite (à merveille) à Saturday Night Live, ou que les acteurs de la comédie musicale Hamilton haranguent son colistier Mike Pence (qui ne s’en est pas formalisé, encourageant même le public à voir la pièce). Il peste aussi contre des opérations de recomptage des votes dans quelques états, qui ne changeront rien.
Il a pourtant réglé rapidement (pour 25 millions $) des poursuites liées à la Trump University, et il ne cherchera évidemment pas à emprisonner Hillary Clinton (ce n’était qu’un slogan), comme il abandonnera sûrement l’idée de poursuivre les femmes qui ont raconté avoir été harcelées ou agressées par lui, ou NBC qui avait diffusé l’enregistrement humiliant d’Access Hollywood, ou encore l’humoriste Bill Maher qui a dit que ses cheveux orange lui viennent d’un parent orang-outang!
«Laisser Trump être Trump» a apparemment bien fonctionné pendant la campagne électorale. Après son élection, ça génère des distractions contre-productives.
L’heure est à la réconciliation et à l’action réfléchie dans les dossiers sérieux: les finances publiques et l’économie, la sécurité et l’immigration, les relations internationales et l’environnement, la santé et l’éducation, et peut-être par-dessus tout dans le «vivre ensemble» des races, des sexes, des religions et des opinions.