Fondation Sylvenie Lindor: lutter au quotidien contre les discriminations raciales

Visite éducative à Niagara Falls

La Fondation Sylvenie Lindor lutte contre les discriminations raciales
Les jeunes ambassadeurs du programme "Youth Action for Change" lors de leur sortie aux Chutes du Niagara.
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Publié 27/08/2021 par Camille Margerit

Début août, 47 jeunes de la Fondation Sylvenie Lindor se sont rendus aux chutes du Niagara pour visiter le lieu et comprendre son histoire. Beaucoup d’esclaves noirs en quête de liberté s’y rendaient au XIXe siècle. Ils ont profité de cette sortie pour discuter des discriminations raciales que subissent au quotidien les jeunes issus de communautés noires.

« Après la visite, ils se sont réunis en groupe sur l’herbe pour travailler sur des thématiques de santé et de liberté publiques », explique le président de l’organisme d’intégration, Amikley Fontaine.

Début septembre, une escapade aux îles de Toronto est prévue.

Fondation Sylvenie Lindor lutte contre les discriminations raciales
Un groupe de jeunes dans la ville de Niagara on the Lake.

« Développer le sens d’appartenance…

Fondée en 2011 par Amikley Fontaine, la Fondation Sylvenie Lindor agit pour l’intégration économique et le bien-être des jeunes Noirs dans la région du Grand Toronto.

Ces sorties s’inscrivent dans le cadre de la deuxième édition de son programme « Youth Action for Change», lancée il y a trois ans. Cette année, il s’articule autour de trois thèmes: santé publique, liberté publique et entrepreneuriat.

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La Fondation organise ainsi des rencontres entre des jeunes issus de diverses communautés noires pour qu’ils travaillent ensemble et se forment sur ces sujets. Ils vont ensuite à la rencontre de publics plus en difficultés et les aident à se défaire des discriminations raciales dont ils font l’objet.

Fondation Sylvenie Lindor engagée contre les discriminations raciales
Amikley Fontaine, fondateur et président de la Fondation Sylvenie Lindor.

… «et supprimer les obstacles inconscients à l’intégration »

Des sorties comme celle de Niagara permettent aux jeunes d’apprendre tout en partageant une expérience commune.

D’un côté, les clés leurs sont données pour comprendre les enjeux raciaux et les barrières discriminantes que la société leur impose.

De l’autre, ils développent un sentiment d’appartenance nécessaire à leur combat. « C’est un programme qui engage les jeunes et les expose aux réalités du pays. Toronto est une ville multiculturelle avec du racisme systémique très fréquent », constate Amikley Fontaine.

Selon lui, il existe de nombreux obstacles inconscients à l’intégration des jeunes Noirs. « Il est nécessaire de développer leurs compétences en leadership et leur envie d’entreprendre pour favoriser leur inclusion. »

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Ce manque d’intégration de la communauté noire a d’importantes conséquences économiques. « La pauvreté est la conséquence première du racisme. Aujourd’hui les Canadiens Noirs sont en bas de l’échelle. » La fondation s’engage ainsi à préparer les jeunes au monde qui les attend et à les aider à combattre ces réalités.

Des avancées politiques… mais des efforts à poursuivre

Amikley Fontaine salue l’activisme politique et les progrès que le Canada a connu ces dernières années en matière de lutte contre les discriminations raciales.

« Beaucoup d’efforts ont aussi été faits pour créer une société plus juste et inclusive, à l’image du Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires lancé par le gouvernement ». Mais derrière ces annonces, on a parfois du mal à voir les réelles retombées.

« On veut applaudir le résultat, pas que les annonces politiques. »

Il pense ainsi au budget fédéral 2021, qui alloue 2 millions $ à des mesures pour combattre le racisme. « Des statistiques de « l’après » seraient souhaitables pour voir si l’argent a été alloué et quels en sont ses aboutissants ».

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Fondation Sylvenie Lindor
L’affiche du 10e anniversaire de la Fondation Sylvenie Lindor.

Un combat continu contre le racisme

À l’approche des élections fédérales du 20 septembre, Amikley Fontaine appelle à promouvoir le vivre ensemble.

« Beaucoup pensent qu’il faut se focaliser sur la pandémie, mais il faut faire attention à tout. Le moment est toujours opportun, même en temps de covid, pour réconcilier le Canada avec ses diverses communautés raciales. Surtout après tant d’années de luttes. »

Le président de la Fondation appelle le prochain gouvernement à consolider les acquis en terme d’égalité raciale. Il souhaite continuer à voir des politiques de créations de richesses à destination des communautés marginalisées dans le Grand Toronto, notamment pour répondre aux aspirations des jeunes «racisés».

Le chef de la police de Toronto, Mark Saunders, un genou au sol en solidarité avec la lutte contre le racisme et la brutalité policière, lors de la manifestation du vendredi 5 juin 2020 au centre-ville. Photo: Twitter

«Peu importe la couleur du chef de police»

La Commission de police de Toronto cherche un successeur au chef Mark Saunders, premier chef noir à avoir occupé ce poste. «Peu importe la couleur du chef», commente Amikley Fontaine. «Ce qu’il faut c’est quelqu’un qui puisse éliminer les préjugés inconscients enracinés dans certaines pratiques des policiers quand ils interagissent avec les communautés noires. »

En effet, un rapport de la Commission ontarienne des droits de la personne indiquait en 2018 que les personnes noires (9% de la population) étaient beaucoup plus susceptibles d’être abattues par la police que les personnes blanches.

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Amikley Fontaine prône « la nécessité de combattre le racisme systémique qui caractérise l’institution policière canadienne et qui s’élève contre de nombreuses communautés. »

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