Quelques notes discordantes au forum des hommes alliés d’Oasis

Oasis hommes alliés 6 décembre
La soirée du 6 décembre d'Oasis Centre des femmes à l'auditorium du Collège Boréal. Photos: François Bergeron
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Publié 09/12/2023 par François Bergeron

Tout ne s’est pas passé exactement comme prévu, le 6 décembre, chez Oasis Centre des femmes, qui organisait en soirée au Collège Boréal une discussion de ses «hommes alliés» sur «l’égalité des genres vue par les hommes en 2023». L’activité a attiré une trentaine de personnes.

Les panélistes Junior Mandoko, Hamat Hassan, Pierre-Emmanuel Jacob, Borelson, Luis Fonseca et Ali Lienaux ont convenu que les femmes étaient les égales des hommes et qu’elles méritaient toutes les opportunités de s’épanouir et de réussir dans tous les domaines.

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Les panélistes Junior Mandoko, Hamat Hassan, Pierre-Emmanuel Jacob, Borelson, Luis Fonseca.

Femmes supérieures

Des notes discordantes sont survenues quand on a pris les questions du public à la fin.

Au moins deux étudiants du Collège Boréal ont évoqué la responsabilité partagée des hommes et des femmes dans les problématiques d’inégalité et de violence.

«Les hommes ont parfois peur des femmes», a-t-on aussi entendu: les femmes devraient en prendre conscience et atténuer le discours féministe. «La femme ne devrait pas se montrer supérieure à l’homme»…

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Le slameur chanteur Borelson, qui faisait aussi partie du panel, a offert deux prestations artistiques.

Besoin d’éducation

Ces propos ont fait bondir quelques consoeurs étudiantes de ces jeunes hommes, ainsi que la directrice générale d’Oasis, Dada Gasirabo.

«Je suis sortie plutôt préoccupée par les positions de jeunes étudiants qui reflètent un grand manque d’éducation et de ressources pourtant à portée de la main», confie-t-elle à l-express.ca.

«Il y a encore beaucoup de travail à faire. C’est ce genre d’interventions et de commentaires qui justifient aussi la raison de notre initiative des hommes alliés. Il y a aussi lieu de voir aux meilleures approches et pratiques pour soutenir un changement d’attitudes.»

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La DG d’Oasis, Dada Gasirabo.

Pire ailleurs dans le monde

«Nous avons la chance de vivre, au Canada, dans un pays où on peut avoir cette discussion», avait commenté plus tôt Pierre-Emmanuel Jacob, qui est directeur général de l’Alliance française de Toronto.

«Il y a encore du travail à faire, malgré les avancées.» Certaines de ces avancées sont trop récentes, dit-il, comme le droit de vote accordé aux femmes en 1946 en France (1940 au Québec, mais 1918 au niveau fédéral canadien, en Ontario et dans la plupart des autres provinces).

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M. Jacob trouve également archaïque qu’on évoque encore les «droits de l’homme» en France, plutôt que les «droits humains».

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La soirée du 6 décembre d’Oasis Centre des femmes à l’auditorium du Collège Boréal.

Fière de ses hommes

Dada Gasirabo a exprimé sa fierté pour les «hommes alliés» d’Oasis, toujours plus nombreux chaque année. L’initiative a été lancée il y a quatre ans sous le thème «Sa lutte, ma lutte!»

Comme certains panélistes, Dada Gasirabo a rappelé que tous les hommes ne sont pas violents (elle-même a un mari et deux garçons «qui sont les meilleures personnes au monde»). Mais «les hommes font partie de la solution» aux obstacles qui empêchent encore la pleine égalité hommes-femmes.

«La violence est un choix», dit-elle. «Ça s’apprend et ça peut se désapprendre.»

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Les hommes alliés d’Oasis Centre des femmes.

Polytechnique

L’activité annuelle d’Oasis, le 6 décembre, commémore la tuerie de 14 étudiantes de l’École Polytechnique à Montréal en 1989. Le tueur en voulait aux «féministes» qui, selon lui, bloquait son accès à la profession d’ingénieur.

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Comme plusieurs autres organismes pour femmes au pays, Oasis complète ce dimanche 10 décembre les «16 jours d’activisme pour l’élimination de la violence contre les femmes», lancés le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Les 16 jours avaient débuté par la projection du film Fuir, suivie d’une discussion, à l’Alliance française. Et un forum juridique sur la violence, en partenariat avec le Centre francophone du Grand Toronto, a occupé une bonne partie de la journée du 29 novembre.

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